En Allemagne, une route et des villages condamnés avant l'abandon du charbon

« 2038, il sera trop tard », dit cette pancarte brandie par des manifestants écologistes contre la décision par l’Allemagne d’abandonner le charbon à cette date. (Tina Fassbender/AFP)
« 2038, il sera trop tard », dit cette pancarte brandie par des manifestants écologistes contre la décision par l’Allemagne d’abandonner le charbon à cette date. (Tina Fassbender/AFP)
Short Url
Publié le Lundi 27 juillet 2020

En Allemagne, une route et des villages condamnés avant l'abandon du charbon

  • Les travaux ont commencé pour effacer de la carte une route reliant Lützerath à Keyenberg, pour faire de la place à l'énorme mine de Garzweiler.
  • Malgré l'abandon prévu du lignite au plus tard en 2038, la mine s’étend, menaçant une poignée de villages alentour

KUCKUM :  Dans l'étendue du bassin minier rhénan, la route L277 est devenue le nouveau point de ralliement du mouvement écologiste dans la bataille autour de la sortie du charbon par l'Allemagne. "La route était pour moi une ligne rouge, une source d'espoir" et une "frontière qui me protégeait contre la perte de ma maison", lance Tina Dresen, 19 ans. Mais les travaux ont commencé pour effacer de la carte cette route reliant Lützerath à Keyenberg, pour faire de la place à l'énorme mine de Garzweiler. Celle-ci continuera ainsi de s'étendre malgré l'abandon prévu du lignite au plus tard en 2038, menaçant, en plus de la L277, une poignée de villages alentour. Le charbon qui se trouve sous le sol de ces communes sera "nécessaire dès 2024" pour approvisionner les centrales alors que les autres mines de la région ferment, assure l'exploitant, le groupe RWE. Tina habite Kuckum, l'un des villages visés. Avec son frère David, 29 ans, elle est membre du groupe "Alle Dörfer bleiben" ("Tous les villages restent"). Tous deux font partie des dizaines de manifestants qui se réunissent régulièrement depuis une semaine pour protester contre la destruction de la L277, et tenter de sauver à la fois leurs maisons et, disent-ils, la planète.

Espoir

La loi adoptée début juillet, laborieux compromis entre conservateurs et sociaux-démocrates, est jugée par les ONG trop peu ambitieuse et la sortie d'ici 18 ans trop tardive pour respecter l'accord climatique de Paris. "Le charbon sous nos villages doit être préservé maintenant, pas en 2038", estime Tina Dresen. Ici, "la sortie du charbon n'est absolument pas visible pour l'instant", accuse-t-elle, alors que la police se prépare à déloger la trentaine de militants assis sur la route pour bloquer les travaux. "Je n'ai aucune raison de partir, ma famille habite ici depuis des générations", explique David Dresen à l'AFP. "Je ne me laisse pas dicter par un grand groupe comment je vis!". Tina et David vivent avec leur famille dans une grande maison entourée vastes champs, avec trois chevaux, plusieurs poules et leur chien Nala. Le jeune homme en est convaincu : Kuckum peut encore échapper à la destruction prévue en 2027. "On espère que d'ici là, nous aurons un nouveau gouvernement fédéral et régional avec la participation des Verts", avance-t-il. "Mais si nous continuons à avoir un gouvernement qui se fout des objectifs climatiques, le sort des villages est scellé". D'autres habitants ont prévu un recours devant la Cour constitutionnelle contre la loi charbon.

Exode

Ailleurs dans la région, il est déjà trop tard. Immerath n'attend plus que d'être englouti par la mine. Il ne reste que quelques maisons et lampadaires. L'église a déjà été détruite en 2018. La plupart des habitants ont déménagé dans un village construit pour l'occasion, à huit kilomètres. Les habitants de Kuckum et de Keyenberg, la commune limitrophe, peuvent vendre leurs maisons à RWE et négocier des aides pour la relocalisation. Une majorité l'a fait. La plupart des maisons de Keyenberg sont déjà vides, même certaines qui, sur leur mur, arborent une croix jaune : le symbole de "Alle Dörfer bleiben". Walter Oberherr, 64 ans, lui, résiste. Dans une fenêtre, sa femme a installé un panneau : "Skolstrejk för klimatet", le mot d'ordre de la jeune militante suédoise Greta Thunberg, fondatrice de Fridays for Future. Ces manifestations ont propulsé l'écologie en haut des préoccupations politiques en Allemagne. Le mouvement anti-charbon y avait déjà gagné en importance depuis que la sortie du nucléaire décidée en 2011 a prolongé la dépendance du pays envers ce minerai.

La mine à ciel ouvert de Garzweiler, une des plus grandes d'Europe, est régulièrement ciblée par les activistes. D'autres ont moins d'espoir. "Je pense que c'est perdu", lâche Fritz Bremer, 86, habitant du village depuis plus de 20 ans. "On l'a vu avec la route L277 : les gens ont manifesté, mais elle a quand même été détruite."


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com