Le geste controversé de Ronaldo divise les fans et les experts

Alors que Ronaldo quittait la surface de réparation, visiblement frustré, il a été raillé par des supporters locaux enjoués qui ont scandé le nom de Lionel Messi, ce qui a provoqué une réaction. (Twitter/@AlNassrFC)
Alors que Ronaldo quittait la surface de réparation, visiblement frustré, il a été raillé par des supporters locaux enjoués qui ont scandé le nom de Lionel Messi, ce qui a provoqué une réaction. (Twitter/@AlNassrFC)
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Publié le Samedi 22 avril 2023

Le geste controversé de Ronaldo divise les fans et les experts

  • Un avocat saoudien demande l'expulsion de la superstar portugaise d'Al-Nassr pour sa réponse aux moqueries des supporters d'Al-Hilal
  • La Fédération saoudienne de football ne sanctionnera pas Ronaldo, n'ayant trouvé aucune preuve de faute

RIYAD : Lorsqu'un joueur comme Cristiano Ronaldo arrive dans un nouveau club, il y a toujours une réaction, à la fois sur et en dehors du terrain, et cela a été le cas dans la Roshn Saudi League.         

Pour la première fois depuis qu'Al-Nassr a surpris le monde en annonçant l'arrivée de la star à la fin du mois de décembre, le quintuple Ballon d'Or a divisé l'opinion en Arabie saoudite.

La polémique est presque inévitablement survenue lors du match le plus important, le derby de Riyad entre Al-Nassr et Al-Hilal. Mardi dernier, l'équipe de la star portugaise s'est inclinée 2-0, ce qui a considérablement réduit ses chances de remporter le titre.

Alors que Ronaldo quittait la surface de réparation, visiblement frustré, il a été raillé par des supporters locaux enjoués qui scandaient le nom de Lionel Messi, son rival de longue date au sommet du football mondial. Ronaldo s'est ensuite saisi l'entrejambe dans un geste que beaucoup ont jugé obscène à l'égard des supporters vêtus de bleu.

Des voix se sont même élevées pour demander l'expulsion de l'ancienne star de Manchester United, de la Juventus et du Real Madrid. L'avocat Nouf ben Ahmed s'est fait l'écho de cette demande en publiant un message sur les réseaux sociaux : « C'est considéré comme un délit de déshonneur public, et c'est l'un des actes qui entraînent l'arrestation et l'expulsion s'ils sont commis par un étranger. » 

Sur les réseaux sociaux également, les avis étaient partagés, de nombreux supporters de Ronaldo minimisant forcément l'incident, tandis que les fans des clubs rivaux et de Messi critiquaient ce qu'ils considéraient comme un geste obscène.

Al-Nassr a expliqué que le joueur s'était blessé à l'aine à la suite d'une provocation de Gustavo Cuellar, pour laquelle le joueur d'Al-Hilal a reçu un carton jaune de la part de l'arbitre anglais Michael Oliver.

Les experts en éthique ont déclaré qu'il était impossible de connaître le sens du geste et que, dans de telles situations, un joueur se voyait généralement accorder le bénéfice du doute. La commission de discipline et d'éthique de la Fédération saoudienne de football n'a prononcé aucune sanction, bien qu'Al-Nassr ait été condamné à une amende lorsque ses joueurs sont entrés sur le terrain à la fin de la seconde mi-temps.

C'est l'un de ces incidents où seul le joueur sait vraiment ce qui s'est passé et pourquoi il a fait ce qu'il a fait.

Ce qui est sûr, c'est que c'est la première fois que de gros titres négatifs touchent Ronaldo depuis qu'il a enfilé le célèbre maillot jaune que l'on peut désormais voir en vente sur les marchés du monde entier. Les yeux seront encore plus rivés sur sa prochaine apparition - en supposant qu'il se soit remis de sa blessure - lors de la demi-finale de la Coupe du Roi contre Al-Wehda lundi.

Il est également vrai que Ronaldo a affiché un visage frustré lorsqu'il a quitté le terrain. Il a vu un but refusé pour hors-jeu par la VAR, ce qui est contestable, et l'assistant vidéo a également annulé un penalty, qui aurait dû être tiré par la star internationale. C'est cette passion et ce désir d'être le numéro un qui ont permis à Ronaldo de devenir l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football, et son mécontentement lorsque les normes les plus élevées ne sont pas respectées est visible pour tous.

Que ce soit en Espagne, en Angleterre, en Italie, en Ligue des champions ou en Roshn Saudi League, le désir et la volonté de gagner de Ronaldo restent intacts.

Dans de nombreux championnats asiatiques, des joueurs étrangers - Carlos Tevez en Chine en est un exemple qui me vient à l'esprit, d'autant plus qu'il a décrit son séjour à Shanghai comme des vacances de sept mois - sont venus, ont empoché des salaires mirobolants et sont repartis sans avoir fait beaucoup d'efforts ou sans avoir eu d'impact. La passion de Ronaldo est tout simplement immense, et c'est pourquoi son armée de fans l'adore. En Arabie Saoudite, il a marqué 11 buts en 11 matches.

En dehors du terrain, il s'est également adapté à la vie dans son nouveau pays. Le 22 février, il a été filmé en train de célébrer le jour de la fondation du Royaume portant des vêtements traditionnels, et il a été aperçu avec sa famille en train de visiter de nombreux sites historiques et touristiques du pays. Vendredi, Al-Nassr a publié les vœux du joueur pour l'Aïd Al-Fitr et il a également fait état de sentiments similaires sur ses réseaux sociaux personnels.

Il n'a pratiquement jamais fait de faute nulle part, mais cette semaine, pour la première fois, certains pensent que c'est le cas. Il faut s'attendre à de nouveaux rebondissements lundi et dans les semaines à venir, car Ronaldo cherche à qualifier le club d'Al-Nassr pour le titre.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com