La cheffe de la diplomatie française va tenter d'apaiser les tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

Catherine Colonna arrivera mercredi et achèvera sa tournée vendredi à Tbilissi en Géorgie (Photo, AFP).
Catherine Colonna arrivera mercredi et achèvera sa tournée vendredi à Tbilissi en Géorgie (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 avril 2023

La cheffe de la diplomatie française va tenter d'apaiser les tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

  • L'Arménie avait remporté la première guerre en 1994, l'Azerbaïdjan la seconde en 2020
  • Le cessez-le-feu parrainé par la Russie n'a toutefois pas abouti à un traité de paix

PARIS: La ministre française des Affaires étrangères se rend cette semaine en Azerbaïdjan et en Arménie au moment où de fortes tensions entre Bakou et Erevan font redouter un nouveau conflit dans cette région au sud de la Russie.

Catherine Colonna arrivera mercredi et achèvera sa tournée vendredi à Tbilissi en Géorgie, pays qui comme l'Ukraine et la Moldavie, a demandé son adhésion à l'Union européenne peu après l'invasion russe de l'Ukraine.

"J'effectue ce déplacement important dans le cadre des efforts de la France pour faire baisser les tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, ce qui est indispensable après les affrontements récurrents des derniers mois", a souligné la ministre auprès de l'AFP.

Les deux ex-républiques soviétiques sont en conflit depuis une trentaine d'années pour le contrôle de l'enclave du Nagorny Karabakh, région majoritairement peuplée d'Arméniens ayant fait sécession de Bakou à l'effondrement de l'Union soviétique.

L'Arménie avait remporté la première guerre en 1994, l'Azerbaïdjan la seconde en 2020.

Le cessez-le-feu parrainé par la Russie n'a toutefois pas abouti à un traité de paix. Et, malgré le déploiement de soldats de la paix russes, des échauffourées meurtrières au Nagorny Karabakh ou à la frontière entre les deux pays continuent d'éclater périodiquement.

«Signal positif»

La tournée régionale de Catherine Colonna est "un signal positif", estime Leyla Abdullayeva, ambassadrice de la république d'Azerbaïdjan à Paris, se disant "plutôt confiante sur les discussions bilatérales".

La diplomate redoute néanmoins que la ministre n'adresse un message public favorable à l'Arménie depuis Erevan, pour ménager l'importante communauté arménienne de France.

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a récemment vertement critiqué Paris, l'exhortant "à s'abstenir" de faire des déclarations de soutien à l'Arménie.

Erevan accuse Bakou de vouloir procéder à un "nettoyage ethnique" au Karabakh en forçant les Arméniens à quitter ce territoire coupé du monde en raison du blocage du couloir de Latchine, unique axe d'approvisionnement.

Bakou réfute le terme de blocage. Accusant les Arméniens d'avoir utilisé Latchine à des fins autres qu'humanitaires, ils ont installé ce week-end un checkpoint à l'entrée du couloir, ce que Paris a "déploré", soulignant que cela "contrevient aux engagements pris dans le cadre des accords de cessez-le-feu et porte préjudice au processus de négociation".

Erevan affirme de son côté que les Azerbaïdjanais qui coupent l'accès au couloir de Latchine et se présentent comme des militants écologistes voulant protester contre les mines illégales dans la région, sont en réalité manipulés par Bakou à des fins politiques.

"Auprès des deux pays, je marquerai notre détermination à travailler pour la stabilité de la région, la réouverture immédiate du corridor de Latchine, conformément à la décision de la Cour internationale de justice, et le rétablissement des conditions d'une reprise des négociations" pour un traité de paix, explique Catherine Colonna.

Pour Hasmik Tolmajian, ambassadrice d'Arménie en France, la visite de la ministre française "sera un message fort de solidarité" de Paris.

En outre, la France a "la capacité et la responsabilité de jouer un rôle de premier plan pour contribuer à établir une paix juste et durable", dit-elle, rappelant qu'elle dispose d'un "mandat international, en tant que Coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, tout comme la Russie et les Etats-Unis, pour parvenir à une solution pacifique".

Intégrité territoriale 

La semaine dernière, le premier ministre arménien Nikol Pachinian a souligné qu'un traité de paix "deviendra réalité si les deux parties reconnaissent (...) sans ambiguïté, ni piège, l'intégrité territoriale de l'un et de l'autre et s'entendent pour ne pas avoir à l'avenir de prétentions territoriales".

En signe de bonne volonté, Erevan confirmait reconnaître "entièrement l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan" tout en attendant que Bakou "fasse de même".

Pour Taline Ter Minassian, professeur d'histoire contemporaine spécialiste de la Russie et du Caucase, l'Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, est en position de force grâce à sa "supériorité économique" et "sa capacité à être une plateforme de contournement d'approvisionnement en gaz par rapport à la Russie".

En juillet dernier, lors de la signature, à Bakou, d'un accord pour doubler les livraisons annuelles de gaz à l'Union européenne, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait loué "un partenaire fiable" disposant d'un "énorme potentiel d'énergie renouvelable".

L'Arménie, "totalement enclavée", est, elle, "prise entre sa position d'alliée" de Moscou et ses velléités d'"ouverture avec l'Europe", observe Taline Ter Minassian.

Aux côtés de Paris, Washington s'active pour parvenir à un traité de paix. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a multiplié depuis septembre réunions et entretiens téléphoniques avec les deux parties.

Taline Ter Minassian doute pourtant de la capacité des Occidentaux à instaurer la paix.

"Je crains fort que toute tentative n'irrite l'autre puissance, la Russie, qui se veut la puissance traditionnelle dans la région", dit-elle.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.