Le théâtre tunisien n’est plus ce qu’il était

M. Mezzi s’étonne aussi – deuxième frustration – de voir «des compagnies de théâtre modestes» représenter la Tunisie à des festivals arabes et africains, grâce à du «copinage». (Photo d'illustration, AFP)
M. Mezzi s’étonne aussi – deuxième frustration – de voir «des compagnies de théâtre modestes» représenter la Tunisie à des festivals arabes et africains, grâce à du «copinage». (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Mardi 25 avril 2023

Le théâtre tunisien n’est plus ce qu’il était

  • Dans un texte publié le lendemain de la Journée mondiale du théâtre, le dramaturge Hamadi Mezzi attire l’attention sur la dégradation en Tunisie de la maîtrise de cet art
  • M. Mezzi s’étonne de voir «des compagnies de théâtre modestes» représenter la Tunisie à des festivals arabes et africains, grâce à du «copinage»

TUNIS: Hamadi Mezzi, l’une des figures les plus en vue de la scène théâtrale tunisienne, en dresse un tableau guère reluisant à l’occasion de la Journée mondiale du théâtre.

La dégringolade que la Tunisie connaît depuis quelques années ne se limite pas aux domaines politique, économique et social. Elle s’étend à un autre qui était naguère l’un de ses titres de gloire: le théâtre. C’est du moins le constat que fait M. Mezzi qui, le 28 mars dernier, a lancé un véritable cri du cœur.

Dans un texte publié le lendemain de la Journée mondiale du théâtre, ce dramaturge et metteur en scène attire l’attention sur la dégradation en Tunisie de la maîtrise de cet art que Hamadi Mezzi pratique depuis quarante-sept ans. Ses griefs sont multiples.

Le premier tient au fait que «la plupart des pièces sont des adaptations de textes théâtraux mondiaux et de romans» et qu’il y a «très peu de pièces innovantes». D’après le dramaturge, ce phénomène fait du tort au «théâtre tunisien précurseur à l’échelle arabe et africaine en matière de recherche et de renouveau».

M. Mezzi s’étonne aussi – deuxième frustration – de voir «des compagnies de théâtre modestes» représenter la Tunisie à des festivals arabes et africains, grâce à du «copinage». Pour mettre fin à cette situation, il appelle le ministère de la Culture à «rationaliser le dispositif d’acquisition des spectacles, qu’ils soient destinés à être présentés lors de festivals tunisiens, arabes ou internationaux».

Hamadi Mezzi accuse aussi certaines de ces troupes de tromperie sur la marchandise, car elles recrutent des attachés de presse qui, selon lui, deviennent des «outils de propagande» et «écrivent des articles trompeurs sur des pièces très modestes».

Ce qui énerve sans doute le plus Hamadi Mezzi, ce sont «les très nombreux intrus qui parviennent, grâce à des structures influentes, à bénéficier de la carte professionnelle, à intégrer le milieu théâtral et, partant, à concurrencer les vrais professionnels»

En outre, le fondateur, en 1989, de la troupe de théâtre Sindbad – qui a produit dix-sept pièces – trouve regrettable la rupture entre les maisons de la culture et les maisons des jeunes, d’un côté, et les écoles et universités, de l’autre, imputable selon lui à l’absence «de professeurs spécialisés pouvant encadrer les jeunes amoureux de théâtre de manière appropriée».

Mais ce qui énerve sans doute le plus M. Mezzi, ce sont «les très nombreux intrus qui parviennent, grâce à des structures influentes, à bénéficier de la carte professionnelle, à intégrer le milieu théâtral et, partant, à concurrencer les vrais professionnels». Pour lui, «cette situation que tout le monde connaît, doit cesser» et pour cela, il faudrait revoir «de manière radicale» les critères d’attribution des cartes.

Néanmoins, le dramaturge relève de rares «aspects positifs et d’autres qu’il faudrait améliorer», qui sont autant de motifs d’espoir. D’abord, l’intérêt récemment porté par le président, Kaïs Saïed, aux maisons de la culture et aux maisons des jeunes –traditionnellement cocons des troupes de théâtre – dont il a recommandé l’entretien des équipements lors d’une audience accordée le 1er mars à la ministre de la Culture, Hayet Ketat-Guermazi.

Hamadi Mezzi estime que «la réparation dans les meilleurs délais des installations de ces espaces et le renouvellement de leurs équipements vont faire revenir les jeunes que nous avons perdus depuis vingt ans».

Dans un deuxième temps, le dramaturge évoque l’émergence «de rares pièces de théâtre qui tutoient le niveau mondial avec leurs thèmes, leur esthétique et la qualité du jeu de leurs acteurs». C’est le cas par exemple de Partiro («Je partirai», en italien) de l’association Mimosa de Tazarka, qui, indique M. Mezzi à Arab News en français, traite du problème de la Harga, cette envie d’émigrer, fut-ce clandestinement, s’emparant d’un nombre de plus en plus grands de jeunes. Mais ces travaux «passent inaperçus dans le flot des productions modestes et ils ne bénéficient pas de l’accompagnement nécessaire», regrette le metteur en scène.

Mais le dramaturge n’entend pas se contenter d’observer la scène théâtrale. Sa troupe a repris le travail sur une pièce mise en chantier il y a deux ans, dont la présentation, retardée par la pandémie de Covid-19, aura bientôt lieu, souligne-t-il à Arab News en français.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.