Microsoft et Google lancés dans la course à l'IA

Il a annoncé en janvier la suppression d'environ 12 000 postes, soit un peu plus de 6% de ses effectifs totaux (Photo, AFP).
Il a annoncé en janvier la suppression d'environ 12 000 postes, soit un peu plus de 6% de ses effectifs totaux (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 26 avril 2023

Microsoft et Google lancés dans la course à l'IA

  • Alphabet, la maison mère de Google, a réalisé un chiffre d'affaires de près de 70 milliards de dollars au premier trimestre
  • Google, qui a licencié environ 12 000 personnes en janvier, doit en parallèle défendre son statut dans l'intelligence artificielle (IA)

MOUNTAIN VIEW: Après des années de domination des technologies d'avant-garde par Google, son rival Microsoft, déjà en avance dans le cloud, lui fait de l'ombre en s'imposant comme leader de l'intelligence artificielle générative.

Les deux géants américains des technologies ont publié mardi des revenus et profits meilleurs qu'attendus étant donnée la crise économique actuelle.

Alphabet, la maison mère de Google, a réalisé un chiffre d'affaires de près de 70 milliards de dollars au premier trimestre, dont elle a dégagé 15 milliards de bénéfice net.

Mais malgré ces deux résultats supérieurs aux attentes du marché, "les investisseurs ont peu de raisons d'être optimistes", a réagi Max Willens, analyste d'Insider Intelligence.

L'activité publicitaire de l'entreprise "est menacée", souligne-t-il.

"Les revenus de YouTube ont à nouveau baissé, et le fait que les recettes du moteur de recherche et des autres segments n'aient progressé que de 2% montrent que le cœur de métier de Google n'a pas affronté des vents contraires aussi puissants depuis longtemps".

Le numéro un mondial de la publicité numérique fait face à l'inflation et à la hausse des taux d'intérêts, synonymes de réductions des dépenses des annonceurs.

Sa plateforme YouTube subit en outre la concurrence de l'ultra populaire TikTok.

Le service de streaming, à l'instar d'Instagram (Meta) et de Snapchat, a copié le format de vidéos courtes et divertissantes, mais il n'arrive pas encore à tirer des revenus substantiels de ses "Shorts".

"Les retours initiaux que nous avons sur les compensations financières (...) pour les créateurs de Shorts ont été décevants", a souligné Evelyn Mitchell, d'Insider Intelligence.

«IA générale»

Google, qui a licencié environ 12 000 personnes en janvier (6% de ses effectifs), et revu à la baisse ses plans immobiliers, doit en parallèle défendre son statut dans l'intelligence artificielle (IA).

Microsoft a clairement pris l'ascendant dans l'IA générative (capable de créer des contenus sur demande en langage courant) depuis le lancement en novembre de l'interface ChatGPT, conçue par la startup californienne OpenAI, dans laquelle il a investi massivement.

La firme de Redmond (Etat du Washington, nord-ouest) a intégré ChatGPT à son moteur de recherche Bing, ce qui a relancé ce portail, jusqu'ici incapable de faire face à la concurrence de Google.

Depuis, les deux entreprise rivalisent depuis à coup d'annonces, au fur et à mesure qu'ils ajoutent des fonctionnalités d'IA générative à leurs logiciels, du vénérable logiciel de traitement de texte Word à la boîte mail Gmail.

"La plupart des organisations réfléchissent à comment utiliser l'IA pour se transformer", a souligné Sundar Pichai mardi lors d'une conférence téléphonique aux analystes.

Alphabet a réuni la semaine dernière les équipes de Brain et DeepMind pour accélérer la recherche dans l'IA.

"Nous avons ainsi l'opportunité de construire l'IA, et à plus long terme l'IA générale au service de l'humanité", a tweeté Demis Hassabis, le chef de la nouvelle unité, Google DeepMind.

Il fait référence à l'idée popularisée par OpenAI de créer des systèmes d'IA plus performants que les humains à de nombreuses tâches cognitives.

Cloud

Dans cette quête au nouveau graal de la tech, Microsoft a un autre avantage : le cloud, un secteur où il est numéro deux mondial, derrière Amazon.

Google Cloud a dégagé un bénéfice opérationnel de 191 millions de dollars au premier trimestre. C'est la première fois que l'activité réalise un profit.

"Cela montre que la direction travaille réellement vers la rentabilité de cette activité. Mais en pratique, Google Cloud reste loin derrière ses deux principaux concurrents, et sa croissance ralentit", a commenté Max Willens.

Chez Microsoft,  les revenus provenant du cloud --qui s'appuie sur des serveurs délocalisés mais aussi beaucoup sur l'intelligence artificielle-- ont bondi de 22% sur un an à 28,5 milliards de dollars. Ils représentent désormais plus de la moitié du chiffre d'affaires de l'entreprise.

En tout, de janvier à mars, la société a enregistré un chiffre d'affaires de 52,8 milliards de dollars (+7% sur un an) et un bénéfice net de 18,3 milliards (+9,4%).

Son action grimpait d'environ 9% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.

Celle d'Alphabet prenait 1%, après être montée un peu plus suivant l'annonce d'un plan de rachat d'actions de 70 milliards de dollars.

Et le trimestre en cours ne s'annonce pas plus facile pour le géant de la Silicon Valley.

La banque centrale américaine prévoit de continuer à relever les taux pour lutter contre l'inflation, malgré le risque de récession.

Et les autorités américaines et européennes se montrent de plus en plus déterminées à réguler les grandes plateformes, du droit de la concurrence aux dérives des réseaux sociaux.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.