Washington assure ne pas être impliqué dans la mort du cerveau de l'attentat de Kaboul

John Kirby n'a pas précisé comment les renseignements américains ont pu obtenir l'information de sa mort (Photo, AFP).
John Kirby n'a pas précisé comment les renseignements américains ont pu obtenir l'information de sa mort (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 avril 2023

Washington assure ne pas être impliqué dans la mort du cerveau de l'attentat de Kaboul

  • Mardi soir, les autorités américaines ont confirmé la mort du djihadiste à l'origine de cet attentat, qui avait fait au moins 173 morts dont 13 soldats américains
  • «Nous n'avons rien eu à voir avec cela», a assuré à la presse John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain

WASHINGTON: Les Etats-Unis démentent toute implication dans l'opération menée par les talibans pour éliminer le cerveau de l'attentat suicide de l'aéroport de Kaboul en août 2021, a réaffirmé mercredi la Maison blanche.

"Nous n'avons rien eu à voir avec cela", a assuré à la presse John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain, rejetant l'idée que Washington ait pu procurer des informations ou quelconque aide, directe ou indirecte, aux talibans dans cette opération.

Mardi soir, les autorités américaines ont confirmé la mort du djihadiste à l'origine de cet attentat, qui avait fait au moins 173 morts dont 13 soldats américains.

L'homme, dont l'identité n'a pas été précisée, était l'un des leaders du groupe Etat islamique-Khorasan (EI-K) présent en Afghanistan et a été tué lors d'une "opération des talibans" ont-ils précisé, sans donner plus de précision sur les circonstances de la manœuvre.

Les talibans n'ont pas commenté cette opération.

John Kirby n'a pas précisé comment les renseignements américains ont pu obtenir l'information de sa mort.

"Il n'y a aucun débat sur le fait que c'est une bonne chose que cet homme ne soit plus en mesure de préparer, planifier et conduire des attentats", a-t-il déclaré.

Selon lui, cette information démontre l'efficacité de la nouvelle stratégie américaine de contre-terrorisme.

"Nous avons vraiment travaillé dur pour augmenter nos capacités de travail à distance depuis le retrait d'Afghanistan", a-t-il assuré, disant que cela ne consiste pas uniquement à conduire des frappes depuis l'extérieur du pays, mais aussi à "être capable de voir, de connaître et de surveiller des choses".

Le 31 juillet 2022, les forces américaines ont tué le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri sur son balcon en Afghanistan via une frappe de drone américain.

"Nous avons prouvé, je pense, que même si c'est plus difficile dans certains endroits, le fait de ne pas être sur le terrain ne rend pas les choses impossibles", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'"il n'est pas nécessaire de rester sur un terrain de guerre particulier pour poursuivre les terroristes".

L'attentat commis le 26 août 2021 aux abords de l'aéroport de Kaboul était survenu au moment du retrait précipité des troupes américaines d'Afghanistan, qui a suscité de nombreuses critiques.

Les images de l'évacuation chaotique des Américains et d'Afghans avaient choqué aux Etats-Unis et fait le tour du monde.

Ce retrait a mis fin à la plus longue intervention militaire des Etats-Unis débutée en réaction à l'attaque du 11 septembre 2001.

Depuis la prise de pouvoir des Talibans en 2021, les Etats-Unis n'ont qu'une communication directe limitée avec les autorités locales et n'ont plus de présence diplomatique sur le sol afghan.


Les Arméniens du Nagorny Karabakh incendient leurs maisons, selon Bakou

Un chiot marchant près d'un bâtiment criblé de balles à Choucha, dans la région contrôlée par l'Azerbaïdjan du Haut-Karabakh (Photo, AFP).
Un chiot marchant près d'un bâtiment criblé de balles à Choucha, dans la région contrôlée par l'Azerbaïdjan du Haut-Karabakh (Photo, AFP).
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  • Vaincus à l'issue de l'assaut déclenché mardi par Bakou, les séparatistes ont capitulé
  • Nombre d'habitants craignent de devoir partir de cette région où des milliers de personnes restent confrontées à une situation d'urgence humanitaire

BAKOU: L'Azerbaïdjan a assuré samedi que des Arméniens habitant l'enclave du Nagorny Karabakh avaient mis le feu à leurs maisons, après une offensive éclair de Bakou sur cette région à majorité arménienne.

"Les résidents arméniens incendient en masse des maisons à Aghdara", a affirmé samedi soir le ministère azerbaïdjanais de la Défense sur X (ex-Twitter), publiant des images aériennes en basse résolution semblant montrer des maisons incendiées.

La ville d'Aghdara (Martakert en arménien), située à quelque 60 kilomètres de la "capitale" du Nagorny Karabakh, Stepanakert, était restée sous contrôle des séparatistes arméniens jusqu'à ce que l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan de cette semaine oblige les rebelles à accepter un cessez-le-feu et un désarmement.

Vaincus à l'issue de l'assaut déclenché mardi par Bakou, les séparatistes ont capitulé. Nombre d'habitants craignent de devoir partir de cette région où des milliers de personnes restent confrontées à une situation d'urgence humanitaire.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans un premier temps de la part des responsables arméniens et séparatistes.

 


Deux études donnent des pistes sur le Covid long

Les chercheurs ont ensuite mesuré les fonctions cognitives de ces patients, pour constater de moins bonnes performances lorsque cette catégorie de neurones était affectée (Photo, AFP).
Les chercheurs ont ensuite mesuré les fonctions cognitives de ces patients, pour constater de moins bonnes performances lorsque cette catégorie de neurones était affectée (Photo, AFP).
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  • Ce travail se base sur des IRM réalisées chez 259 patients ayant été hospitalisés pour Covid en 2020-2021
  • Elles ont été comparées avec des examens effectués chez une cinquantaine de personnes jamais infectées

PARIS: Deux récentes études viennent donner des pistes d'explications sur les causes du Covid long, un syndrome aux mécanismes encore mystérieux, l'une évoquant l'effet conjoint de séquelles dans divers organes, l'autre un mécanisme au niveau des neurones.

Il y a "des preuves concrètes que différents organes subissent des changements" après une hospitalisation liée au Covid, a déclaré, lors d'une conférence de presse, Christopher Brightling, co-auteur d'une étude publiée vendredi dans le Lancet Respiratory Medicine.

Ce travail se base sur des IRM réalisées chez 259 patients ayant été hospitalisés pour Covid en 2020-2021. Elles ont été comparées avec des examens effectués chez une cinquantaine de personnes jamais infectées.

Près d'un tiers des patients Covid présentaient des "anomalies" dans plusieurs organes, plusieurs mois après leur sortie de l'hôpital. Ces organes incluent notamment le cerveau, les poumons ou les reins et, dans une moindre mesure, le cœur et le foie.

Les chercheurs ont, par exemple, recensé des lésions de la substance blanche du cerveau, un phénomène qui peut être associé par la littérature scientifique à un léger déclin cognitif.

Pour les auteurs de l'étude, ainsi que des observateurs indépendants, ces résultats ouvrent une piste d'explication au Covid long, c'est-à-dire la persistance de séquelles durables plusieurs mois après l'infection.

Ce trouble, qui manque toutefois d'une définition consensuelle, est toujours mal compris sur le plan physiologique, plusieurs explications se faisant concurrence sans être d'ailleurs forcément exclusives.

L'étude rendue publique vendredi laisse penser que le Covid long "ne s'explique pas par des insuffisances graves concentrées sur un seul organe" mais plutôt "une interaction entre au moins deux anomalies de (différents) organes", avance le pneumologue Matthew Baldwin, qui n'y a pas participé, dans le même numéro du Lancet Respiratory Medicine.

La piste du cerveau

Une autre étude, publiée une semaine plus tôt dans la revue eBiomedicine, a, elle, plutôt ouvert la piste d'un mécanisme concentré dans le cerveau.

Menée par une équipe de l'Inserm, l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale, cette étude s'est penchée sur une cinquantaine de patients dont certains ont subi une baisse de leur taux de testostérone, liée à une altération par le virus de certains neurones régulant les fonctions reproductrices.

Les chercheurs ont ensuite mesuré les fonctions cognitives de ces patients, pour constater de moins bonnes performances quand cette catégorie de neurones était affectée.

Ces résultats, "suggèrent que l'infection peut entraîner la mort de ces neurones et être à l’origine de certains symptômes qui persistent dans le temps", avance l'Inserm dans un communiqué.

Fatigue, toux, essoufflement, fièvre intermittente, perte du goût ou de l'odorat, difficultés de concentration, dépression... le Covid long se manifeste par un ou plusieurs symptômes parmi une longue liste, généralement dans les trois mois après l'infection et persistant au moins deux mois. Des symptômes qui ne peuvent s'expliquer par d'autres diagnostics et ont un impact sur la vie quotidienne.

En France, le "Covid long" a touché 4% des adultes soit 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans, une petite proportion (1,2%) déclarant être fortement gênée dans ses activités quotidiennes, selon une étude de Santé publique France réalisée à l'automne dernier et dont les résultats ont été dévoilés en juin.

La grande majorité des patients (90%) souffrant de Covid long voient cependant leurs symptômes lentement s'améliorer au bout de deux ans, les autres connaissant une amélioration rapide ou au contraire une persistance de leurs troubles, précise une étude publiée en mai par le Dr Viet-Thi Tran, épidémiologiste (Université Paris Cité / AP-HP), auprès de 2.197 patients de la cohorte "ComPare" souffrant de Covid long, suivis régulièrement.


Mali: Crash d'un avion militaire lors de son atterrissage à Gao

La junte au pouvoir au Mali a poussé vers la sortie la force antidjihadiste française en 2022 et la force de l'ONU en 2023 (Photo,AFP).
La junte au pouvoir au Mali a poussé vers la sortie la force antidjihadiste française en 2022 et la force de l'ONU en 2023 (Photo,AFP).
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  • Aucune communication officielle n'avait été diffusée samedi soir
  • L'aéroport militaire de Gao est utilisé aussi bien par l'armée malienne, que par ses partenaires russes ou la Minusma

DAKAR: Un avion militaire s'est écrasé samedi matin lors de son atterrissage à Gao dans le nord du Mali faisant craindre un lourd bilan humain et matériel, ont indiqué une source aéroportuaire et le gouvernorat qui n'ont pas donné plus de précisions.

"Les causes ne sont pas encore connues", a déclaré la source aéroportuaire présente dans la ville. Il a affirmé que l'avion était "en surcharge" et utilisé par les forces armées maliennes et ses alliés du groupe paramilitaire russe Wagner.

"Le bilan matériel et humain est lourd", a assuré une source diplomatique qui a aussi dit que l'appareil transportait des militaires maliens et des partenaires russes, ainsi que du matériel militaire.

Aucune communication officielle n'avait été diffusée samedi soir.

"Il n'est pas question pour moi de commenter les questions militaires", a réagi un responsable de l'armée malienne.

"Nous sommes intervenus mais nous n'avons pas pu faire grand chose. C'est vraiment grave. Je ne peux en dire plus", a aussi déclaré une source des sapeurs-pompiers.

Un porte-parole de l'armée allemande, encore présente à Gao dans le cadre de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), a confirmé à l'AFP l'accident d'avion dans la matinée.

"Selon les informations dont nous disposons actuellement (samedi en début d'après-midi), l'avion a dû dépasser la piste d'atterrissage", a-t-il dit, précisant que ce n'était pas un avion de l'armée allemande.

Tensions grandissantes 

"Il s’agit d’un avion de modèle IL-76 de construction russe", a-t-il dit.

L'aéroport militaire de Gao est utilisé aussi bien par l'armée malienne, que par ses partenaires russes ou la Minusma.

La junte au pouvoir au Mali a poussé vers la sortie la force antidjihadiste française en 2022 et la force de l'ONU en 2023, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.

Ce crash s'est produit dans un contexte de tensions grandissantes entre les différents acteurs armés de la zone et l'armée malienne. Les régions de Tombouctou et Gao ont été depuis août le théâtre d'une succession d'attaques contre les positions de l'armée et contre les civils.

L'armée et les groupes armés se disputent le contrôle du territoire au moment où la Minusma se retire.