Comment les nouvelles technologies de l'ARNm font progresser la recherche d'un vaccin contre le cancer

Short Url
Publié le Vendredi 28 avril 2023

Comment les nouvelles technologies de l'ARNm font progresser la recherche d'un vaccin contre le cancer

  • Le rapport d'impact de l'Institut de l'initiative pour les investissements d'avenir met en lumière les développements prometteurs en matière de vaccins individualisés pour les patients atteints de cancer
  • Grâce à l'élan de la pandémie de la Covid-19, la même technologie vaccinale est actuellement utilisée dans des expériences de lutte contre les tumeurs

DJEDDAH: Cancer, un mot qui peut détruire la vie d’une personne. Un mot si écrasant qu’il suscite l'incrédulité, le choc, la peur, la colère et qu'il peut briser l'esprit d'une personne et de son entourage. La recherche médicale a aidé les scientifiques à mettre au point des méthodes pour empêcher le cancer de se métastaser, mais grâce à la dynamique de la pandémie de la Covid-19, de nouvelles recherches prometteuses pourraient permettre de mettre un terme à la bataille contre le cancer.

Un récent rapport publié par l'Institut de l'initiative pour les investissements d'avenir (FII), intitulé «La fin de la tumeur: Comment l'humanité peut se débarrasser du cancer», a mis en lumière la façon dont la technologie de l'ARNm (ARN messager) s'avère être un adversaire prometteur dans la lutte contre le cancer. En produisant des vaccins individualisés pour les patients atteints de cancer, la technologie de l'ARNm, autrefois considérée comme absurde par la communauté scientifique, commence à attirer l'attention des scientifiques qui débutent l’exploitation de son potentiel grâce à la livraison rapide, il y a trois ans, du premier vaccin contre la Covid-19 à base d'ARNm au monde.

«C'est l'un des meilleurs exemples de l'impact positif que les nouvelles technologies peuvent avoir sur l'humanité. Dans ce rapport, nous avons essayé de déterminer comment la réussite de l'ARNm pourrait se poursuivre», a déclaré Richard Attais, directeur général de l'Institut FII, à Arab News.

Le rôle de l'ARNm est simple: il consiste à transporter l'information sur les protéines de l'ADN du noyau de la cellule au cytoplasme (intérieur gélatineux) de la cellule. Pour les vaccins, cela se fait en introduisant un segment d'ARNm qui correspond à une protéine virale, généralement un minuscule morceau d'une protéine qui se trouve sur la membrane extérieure du virus.

Cette technologie n'est pas nouvelle. Lors des premières expériences, la transmission de messages à la cible visée était jugée instable et volatile. Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Les conclusions du rapport examinent la manière dont la technologie peut être utilisée, ainsi que les défis posés par les études sur les thérapies anticancéreuses et les vaccins et, enfin, les propositions possibles des auteurs.

ds
Image d'illustration, Shutterstock.

Revenons à 2020: les scientifiques ont découvert une substance pour apprivoiser le messager instable en utilisant chimiquement la graisse. Appelées «nanoparticules lipidiques», elles forment une couche stable et protectrice autour de l'ARNm et libèrent le message dès qu'un corps étranger pénètre dans l'organisme humain, comme ce fut le cas pour les infections par la Covid-19. Ensuite, l'ARNm tue les protéines du virus en construisant une protéine spécifique à un virus, apprenant ainsi au système immunitaire comment se comporter lorsqu'il est exposé à une menace potentielle.

«En tirant parti des connaissances que nous avons acquises sur l'utilisation de la technologie de l'ARNm au cours du développement du vaccin contres la Covid-19, nous avons la possibilité de relever les défis de l'égalité et de l'équité aujourd'hui, alors que nous envisageons la distribution future d'un vaccin potentiel contre le cancer. Cela est un défi pour l'humanité», a expliqué à Arab News Safiye Kucukkaraca, directrice de THINK, l’Institut FII.

Comment cela pourrait-il servir à lutter contre le cancer?

Toutes les cellules contiennent des protéines, notamment les cellules cancéreuses. Un article publié en 2017 par Ugur Sahin, cofondateur de BioNTech dans la revue Nature, intitulé «Personalized RNA Mutanome Vaccines Mobilize Poly-Specific Therapeutic Immunity Against Cancer» («Les vaccins personnalisés à ARN mutanome mobilisent une immunité thérapeutique polyspécifique contre le  cancer») , indique que les scientifiques ont été en mesure de concevoir et de fabriquer un vaccin unique pour chaque patient atteint de mélanome. Les résultats ont été prometteurs, puisque le taux de métastases du cancer a été considérablement réduit après le début de la vaccination.

La seule différence est que dans la Covid-19, l'ARNm peut protéger des milliards de personnes avec un seul vaccin.

Les cellules cancéreuses sont uniques à chaque patient; elles ont chacune une empreinte génétique unique. La difficulté réside dans la fabrication du vaccin, puisque des vaccins ARNm personnalisés doivent être mis au point pour chaque patient. Le processus nécessite la recherche d’une protéine commune à ces cellules cancéreuses, la construction d’un brin d’ARNm qui produit la même protéine, la création d’un vaccin unique, puis la vaccination du patient avec l’ARNm. Le système immunitaire produirait ainsi des anticorps pour combattre la protéine et les cellules tumorales du cancer.

La mise au point d'un vaccin distinct pour chaque tumeur n'est possible que grâce au développement d'une technologie fiable et rapide de décodage du matériel génétique, une méthode actuellement testée dans plusieurs laboratoires médicaux à travers le monde.

La rapidité était essentielle pour lutter contre la Covid-19, comme ce fut le cas pour Moderna et BioNTech, deux des premières entreprises à développer le vaccin. La rapidité sera tout aussi cruciale pour lutter contre les cas individuels de cancer. Une fois la structure ciblée identifiée, l'effort requis pour produire un ARNm spécifique pour cette cible est relativement mineur.

Plusieurs technologies de vaccins anticancéreux sont déjà utilisées chez les patients atteints de cancer. Elles sont conçues pour stimuler le système immunitaire de diverses manières pour qu'il attaque les cellules tumorales. Les principales formes sont les vaccins à base de protéines/peptides, les vaccins à base d'ADN ou d'ARN, la thérapie par cellules dendritiques, la thérapie par cellules T et la thérapie par cellules CAR-T, qui sont toutes des options thérapeutiques très innovantes.

ds
Le PDG de BioNtech, Ugur Sahin, prend la parole lors d'une conférence de presse conjointe avec sa femme, cofondatrice et médecin-chef de BioNTech Ozlem Tureci (Photo,AFP)..

Le rapport a indiqué que plusieurs études cliniques, souvent combinées à d'autres thérapies anticancéreuses, sont actuellement en cours, notamment sur des patients atteints de mélanome à un stade avancé, de cancer du poumon à un stade avancé et de gliome cérébral (tumeurs qui se propagent dans le cerveau), pour n'en citer que quelques-uns. Plusieurs découvertes publiées ont montré des résultats prometteurs, tandis que d'autres sont encore à venir.

Le rapport a ainsi souligné l'évolutivité de la technologie, ajoutant qu'il faudra probablement encore au moins cinq ans avant que le premier vaccin ARNm contre le cancer ne soit approuvé. Même si le chemin semble encore long, il existe un espoir de développer «une nouvelle arme efficace».

 

Toutefois, le chemin à parcourir est long et semé d'embûches.

Selon le Dr Niels Halama, professeur d'immunothérapie translationnelle au Centre allemand de recherche sur le cancer à Heidelberg, «les cellules tumorales ont développé un certain nombre de mécanismes très divers pour se protéger».

Dans le rapport, Il a constaté que certaines tumeurs se développent sans que le système immunitaire ne puisse les détecter ou les arrêter, ce qui soulève la question de savoir si les vaccins suffisent à inverser le processus de détection, ajoutant que plusieurs études cliniques en cours pourraient apporter des éclaircissements à ce sujet.

Halama a également remarqué que certains cancers, tels que le mélanome ou le cancer du poumon, peuvent bien répondre à l'immunothérapie.

«Un grand nombre de patients répondent au traitement et nous savons que la tumeur permet aux cellules du système immunitaire de pénétrer dans le microenvironnement tumoral. Donc, si on utilise une thérapie qui active le système immunitaire de la bonne manière, ont peut tuer la tumeur», a-t-il précisé, ajoutant qu'il semble possible que les vaccins puissent modifier le système de réponse pour d'autres cancers comme le cancer du pancréas ou le cancer du sein qui ne peuvent pas être traités par immunothérapie.

Bien que de nombreuses questions restent sans réponse, Halama a indiqué que grâce aux vaccins contre la Covid-19, les structures de traitement, de conditionnement et de transfert de l'ARNm vers l'individu se sont améliorées, contrairement à ce qui était le cas auparavant, les molécules étant connues pour avoir une durée de vie courte et se dégrader rapidement.

 

ds
Des chercheurs testent les procédures de fabrication de l'ARN messager (ARNm) du vaccin contre la Covid-19 sur un nouveau site de fabrication de la société allemande BioNTech, le 27 mars 2021 à Marburg, en Allemagne (Photo, Thomas Lohnes/AFP).

Un autre défi mis en évidence dans le rapport est celui du risque.

«La vaccination antitumorale est une thérapie très bien tolérée, avec peu ou presque pas d'effets secondaires. Mais il est possible que cela change en combinaison avec d'autres thérapies, parce que certaines d'entre elles affaiblissent ou même suractivent le système immunitaire», a signalé Halama.

De nombreuses études sont en cours dans le monde entier pour tester des vaccins contre un large éventail de cancers, du cancer du poumon au mélanome, répertoriées dans une base de données internationale, ClinicalTrials.gov, qui couvre une grande variété de cancers.

Pour les scientifiques et les chercheurs, le défi de sélectionner le type de cancer sur lequel utiliser la thérapie vaccinale, le stade du cancer, les mécanismes que les tumeurs utilisent pour «se cacher du système immunitaire», les candidats appropriés, l'état de santé général du patient et les propriétés que doit avoir une structure cible pour être prise en considération est énorme en raison de la nature imprévisible de certains cancers et des réactions ultérieures à diverses formes de thérapies.

Dans les pays industrialisés, une part importante des cancers est imputable à des risques environnementaux et professionnels évitables, ce qui pose un autre problème.

ds
Un employé de laboratoire au travail à la société de biotechnologie Transgene, qui développe un vaccin néo-antigène contre le cancer, à Illkirch-Graffenstaden, en France (Photo, AFP). 

Le rapport indique clairement que les vaccins ne constituent pas un remède miracle; en fait, il s'agit simplement d'un «outil dans une grande boîte à outils», car ils doivent être intégrés dans un plan thérapeutique global, en tenant compte de la manière dont ils peuvent être utilisés parallèlement à d'autres méthodes telles que la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et d'autres immunothérapies.

Bien que les thérapies anticancéreuses soient de plus en plus efficaces, des recherches novatrices supplémentaires sont encore nécessaires, car si les chercheurs s'accordent à dire que la technologie des vaccins à ARNm a un potentiel énorme, elle n'en est encore qu'à ses débuts «en termes de mise en œuvre concrète».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, "tentative de "manipulation" répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

- "accroître la pression sur la Russie"-

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

- Conditions maximalistes de Poutine -

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Short Url
  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.