France: Le lent déclin de Casino, aujourd'hui objet de nombreuses convoitises

Une femme passe devant un supermarché "Casino" dans la ville de Caen, dans le nord-ouest de la France, le 29 novembre 2019. (AFP / Sameer Al-DOUMY)
Une femme passe devant un supermarché "Casino" dans la ville de Caen, dans le nord-ouest de la France, le 29 novembre 2019. (AFP / Sameer Al-DOUMY)
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Publié le Vendredi 28 avril 2023

France: Le lent déclin de Casino, aujourd'hui objet de nombreuses convoitises

  • Casino, qui vend son empire petit à petit, ne cesse de perdre des parts de marché en France
  • Le groupe reste toutefois puissant en Ile-de-France, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Rhône-Alpes, et suscite des convoitises, notamment ses enseignes Monoprix et Franprix

PARIS: Le groupe de distribution stéphanois Casino est entré dans le XXIe siècle avec un ancrage international et un statut enviable dans le monde des supermarchés français. Vingt ans plus tard, lourdement endetté, il n'est plus qu'un acteur secondaire à la merci d'appétits extérieurs.

Officiellement dénommé Casino Guichard-Perrachon, le groupe d'origine stéphanoise est plus que centenaire. Il a été fondé en 1898 par Geoffroy Guichard.

Le vert du tablier de ses vendeurs a donné à l'un des clubs les plus populaires du football français, l'AS Saint-Etienne, la couleur de son maillot.

Son nom provient de sa première adresse, un ancien casino lyrique fermé selon le groupe pour cause de "moeurs légères" et devenu épicerie de détail. En février dernier, le Financial Times en tirait un jeu de mots dans un titre: "Le magnat français lance à nouveau les dés chez Casino".

Ce "magnat", c'est Jean-Charles Naouri, inspecteur des Finances et normalien de 74 ans, un ancien des cabinets ministériels, époque François Mitterrand, et PDG de Casino depuis 2005.

Son rôle est central dans le parcours d'un groupe où "on sent son influence de manière quasi palpable", dixit un spécialiste du secteur qui, comme souvent quand il est question de ce dirigeant, requiert l'anonymat pour s'exprimer.

Rôle central du PDG

Un financier au "talent exceptionnel", selon un autre membre éminent des cabinets ministériels de l'époque, connu pour "un travail d'une rigueur extraordinaire".

Directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy, ministre des Affaires sociales de 1982 à 1984, puis ministre de l'Economie et des Finances de 1984 à 1986, Jean-Charles Naouri se tourne ensuite vers les affaires.

Comme d'autres patrons français à cette époque, il se sert d'une multitude de sociétés holding pour prendre le contrôle de grands groupes sans mise de fonds importante.

Passé aussi par Rotschild&Co, il prend le contrôle de Rallye, distributeur breton en difficulté, et lui "apporte" Casino, dont il devient le premier actionnaire en 1992.

Il fait ensuite grossir cette entité à coup de batailles financières et souvent juridiques, acquérant de beaux noms de la distribution, Franprix, Leader Price, Monoprix - pépite ravie aux Galeries Lafayette, pourtant dirigées par la famille de son fondateur -, ou encore l'e- commerçant CDiscount.

Ses ambitions ne se bornent pas à la France et Casino devient un acteur important en Amérique latine, tutoyant les 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires au milieu des années 2010. A la Bourse de Paris, l'action Casino s'échange alors autour des 80 euros, contre moins de 7 euros aujourd'hui.

Plongée en eaux troubles

Mais le 16 décembre 2015, le vendeur à découvert américain Muddy Waters Capital publie un rapport dénonçant le fort niveau d'endettement du groupe.

Casino conteste, y compris devant les tribunaux, ce qu'il qualifie d'"informations trompeuses" destinées à nourrir des "attaques spéculatives", "en vue de faire chuter artificiellement" le cours de Bourse.

Si les vendeurs à découvert parient en effet sur la chute du cours de Bourse d'une entreprise pour gagner de l'argent, les questions d'endettement deviennent néanmoins vite un sujet majeur pour le distributeur, engagé depuis dans une "course contre la montre permanente" pour rembourser et renégocier avec ses créanciers, explique Clément Genelot, spécialiste de la distribution chez Bryan, Garnier & Co.

Mi-2019, Rallye et la cascade de holdings par lesquelles Jean-Charles Naouri contrôle Casino sont placées en sauvegarde par le Tribunal de commerce de Paris.

Et pour l'avocate Sophie Vermeille, à l'époque conseil de Muddy Waters, la situation actuelle de Casino "donne raison aux vendeurs à découvert" de l'époque.

Indéchiffrable avenir

La priorité donnée au désendettement pèse sur le destin du groupe, car c'est autant d'argent qui n'est pas réinvesti dans l'activité commerciale.

Dans une activité très concurrentielle, l'enseigne ne peut baisser ses prix autant que certains de ses concurrents. Un problème quand l'inflation pousse les clients à redoubler de vigilance sur l'addition finale.

Et Casino, qui vend son empire petit à petit, ne cesse de perdre des parts de marché en France.

Le groupe reste toutefois puissant en Ile-de-France, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Rhône-Alpes, et suscite des convoitises, notamment ses enseignes Monoprix et Franprix.

Il y a les discussions sur un rapprochement avec Teract, entité majoritairement détenue par le géant de l'agroalimentaire InVivo et pilotée par un fin connaisseur de la distribution, Moez- Alexandre Zouari, auxquelles s'est joint un poids lourd du secteur, Intermarché.

Il y a aussi l'offre de prise de contrôle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, soutenu pour l'occasion par un homme fort du capitalisme français, Marc Ladreit de Lacharrière, proche de Jean-Charles Naouri.

Ces options sont sur la table, mais rien n'empêche que d'autres émergent.

Le groupe compte 200.000 salariés dans le monde dont un gros quart en France. Il doit publier ses ventes du premier trimestre le 4 mai et tenir son assemblée générale le 10.

Mais rares sont ceux qui se risquent à un pronostic.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.