Mer de Chine méridionale: le ton monte entre Pékin et Manille

Cette photo prise le 23 avril 2023 montre le navire des gardes-côtes philippins BRP Malapascua (G) manœuvrant alors qu'un navire des gardes-côtes chinois lui coupe la route à Second Thomas Shoal dans les îles Spratly en mer de Chine méridionale contestée. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 23 avril 2023 montre le navire des gardes-côtes philippins BRP Malapascua (G) manœuvrant alors qu'un navire des gardes-côtes chinois lui coupe la route à Second Thomas Shoal dans les îles Spratly en mer de Chine méridionale contestée. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 avril 2023

Mer de Chine méridionale: le ton monte entre Pékin et Manille

  • Dans sa réponse à Pékin, Manille assure que «des patrouilles de routine dans nos propres eaux ne peuvent être ni préméditées ni provocatrices» et relèvent d'«un droit légal que nous avons exercé et que nous continuerons d'exercer»
  • Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, faisant fi d'un jugement international de 2016 en vertu duquel ses prétentions n'ont pas de fondement légal

PÉKIN: La Chine a accusé vendredi les Philippines d'avoir "délibérément" voulu provoquer un incident dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale, après une collision évitée de justesse entre deux vaisseaux de garde-côtes de chacun de ces pays.

Dans sa réponse à Pékin, Manille assure que "des patrouilles de routine dans nos propres eaux ne peuvent être ni préméditées ni provocatrices" et relèvent d'"un droit légal que nous avons exercé et que nous continuerons d'exercer".

L'incident s'est produit dimanche près des îles Spratleys, au lendemain d'entretiens dans la capitale philippine du ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang avec le président philippin Ferdinand Marcos Jr visant justement à désamorcer la discorde dans ces eaux contestées. M. Marcos doit prochainement rencontrer son homologue américain Joe Biden à la Maison Blanche à propos des tensions régionales croissantes.

Un bâtiment des garde-côtes chinois a coupé la route à un navire des garde-côtes philippins deux fois plus petit et ils se sont retrouvés à 45 mètres l'un de l'autre, évitant de justesse une collision, selon le commandant du bateau philippin à bord duquel se trouvaient des journalistes.

Une équipe de l'AFP, invitée sur un deuxième bâtiment philippin pour participer à six jours de patrouille, a été témoin du déroulement de l'incident, le dernier en date d'une longue série.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, faisant fi d'un jugement international de 2016 en vertu duquel ses prétentions n'ont pas de fondement légal.

«Gravement en danger»

La Chine y a réaménagé et militarisé, ces dix dernières années, des milliers d'hectares de récifs où ont poussé pistes d'atterrissage, des ports et des systèmes radar.

Dimanche, deux navires des garde-côtes philippins se sont dirigés vers le récif de Second Thomas (Ren'ai pour la Chine, Ayungin pour les Philippines).

Ce dernier est situé à environ 200 km de l'île philippine de Palawan et à plus de mille kilomètres des terres chinoises les plus proches, à savoir l'île de Hainan.

Alors que le "Malapuasca" approchait du récif, un bâtiment des garde-côtes chinois lui a soudainement coupé la route. Une collision a été à deux doigts de se produire.

"En se précipitant dans les eaux du récif Ren'ai avec des journalistes à son bord, le bateau philippin a commis une provocation préméditée et délibérément cherché l'affrontement pour faire un battage médiatique", a dénoncé vendredi une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.

L'équipage du bateau chinois a agi "de manière professionnelle et avec retenue", a-t-elle affirmé.

Selon elle, "le navire des garde-côtes chinois assurait la sécurité de la souveraineté territoriale et de l'ordre maritime de la Chine, conformément à la loi, tout en prenant des mesures appropriées pour éviter l'approche dangereuse des bateaux philippins et éviter une collision".

Son homologue aux Philippines, Teresita Daza, a accusé les garde-côtes chinois d'avoir mis "gravement en danger" l'équipage philippin.

Liberté de navigation 

"L'interférence des garde-côtes chinois avec cette patrouille de routine contrevenait totalement avec la liberté de navigation et un certain nombre d'incidents répertoriés ont également comporté des manoeuvres extrêmement dangereuses contraires aux pratiques normales de navigation", a ajouté Mme Daza.

Pendant les six jours de la patrouille philippine, des navires chinois, dont des garde-côtes, sont apparus à plusieurs reprises, suivant les deux bâtiments philippins et leur ordonnant de quitter les lieux, a raconté le commandant du Malapascua, Rodel Hernandez.

Ces bateaux philippins avaient pourtant signalé leur intention de naviguer dans ce secteur, précisant vouloir effectuer une "étude de site". Ils avaient demandé aux navires chinois de "rester à l'écart".

Depuis son arrivée à la présidence philippine en juin dernier, Ferdinand Marcos Jr a juré qu'il ne laisserait pas la Chine empiéter sur les droits maritimes de son pays.

Pour ce faire, il cherche à améliorer les relations avec les Etats-Unis, un allié de longue date des Philippines, mises à mal par son prédécesseur Rodrigo Duterte.

Leur coopération en mer de Chine méridionale s'est donc intensifiée. Début avril, Manille a mis à disposition de Washington quatre nouvelles bases militaires dont une base navale non loin de Taïwan, au grand dam de Pékin.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.