Vente de Manchester United: Troisièmes offres soumises, les Glazer à l'heure du choix

La famille Glazer, à la tête du club depuis 18 ans, va maintenant devoir décider si elle accepte une des offres reçues ou si elle reste en place (Photo, AFP).
La famille Glazer, à la tête du club depuis 18 ans, va maintenant devoir décider si elle accepte une des offres reçues ou si elle reste en place (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 29 avril 2023

Vente de Manchester United: Troisièmes offres soumises, les Glazer à l'heure du choix

  • «Nous pouvons confirmer que le cheikh Jassim a déposé son offre finale», a indiqué une source proche du dossier
  • Selon la chaîne d'information sportive Sky Sports, cette offre est supérieure à 5,7 milliards d'euros, ce qui serait un record mondial pour ce type de transaction

LONDRES: Le président de la Qatar Islamic Bank (QIB), le cheikh Jassim Bin Hamad Bin Jassim bin Jaber Al Thani, et le PDG d'Ineos, Jim Ratcliffe, ont déposé chacun vendredi leur troisième offre pour le rachat de Manchester United, qui devraient être leurs dernières.

La famille Glazer, à la tête du club depuis 18 ans, va maintenant devoir décider si elle accepte une des offres reçues ou si elle reste en place.

C'est ce dernier scénario qui a gagné en crédibilité au fil des cinq mois qu'a déjà duré le feuilleton, d'autant que tout laisse à penser que la barre des 7 milliards d'euros que la famille floridienne espérait tirer de cette vente ne sera pas atteinte.

"Nous pouvons confirmer que le cheikh Jassim a déposé son offre finale", a indiqué une source proche du dossier, quelques minutes après 23h00, l'heure limite fixée par les propriétaires.

Selon la chaîne d'information sportive Sky Sports, cette offre est supérieure à 5,7 milliards d'euros, ce qui serait un record mondial pour ce type de transaction.

"Nous ne pouvons pas discuter des détails de l'offre à ce stade", a souligné la source proche, mais "l'offre du cheikh Jassim comprend aussi un projet pour investir une somme conséquente directement dans le capital et les infrastructures du club".

L'offre du cheikh comprend aussi le remboursement des 700 millions d'euros de dettes du club, a assuré la même source.

Ratcliffe prêt à s'allier aux Glazer

Toujours selon Sky Sports, l'autre principal candidat au rachat, le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, supporter du club depuis la petite enfance, a aussi déposé une troisième offre, mais qui ne porte pas sur la totalité du capital.

Lors des deux premiers tours d'enchères, mi-février et fin mars, il visait les 69% détenus par les Glazer, 31% restant aux mains d'investisseurs institutionnels.

Dès le début du processus de vente, l'homme d'affaires qui contrôle déjà les clubs de Lausanne, en Suisse, et de Nice, en France, avait averti qu'il ne paierait pas "des sommes folles pour des choses que l'on regrette par la suite".

La fratrie Glazer étant divisée sur la vente, Jim Ratcliffe serait maintenant prêt à laisser environ 19% aux frères Joel et Avram Glazer, co-présidents du club, s'il devient l'actionnaire majoritaire, avait indiqué le quotidien The Times, jeudi.

Mais rien ne garantit que les Glazer accepteraient un rôle d'actionnaires minoritaires, ni même qu'ils vendent.

Dès fin novembre, la famille américaine avait souligné qu'il ne pouvait "y avoir aucune assurance que (le processus de vente) débouchera sur une transaction impliquant la société".

Plusieurs fonds d'investissement, comme Elliot Investment Management et Carlyle Group, ont travaillé à des montages financiers permettant aux Glazer de rester maîtres à bord et d'investir ensuite.

Les Glazer, maîtres des horloges

Un scénario que redoutent par-dessus tout les supporters de Manchester United qui nourrissent une haine féroce à l'égard des Glazer, dont le départ est réclamé à chaque match depuis de longs mois.

"Nous avons un besoin pressant d'investissement, ce qui, indubitablement, nécessite un changement de propriétaire", avait récemment déclaré dans un communiqué la Fondation des supporters de Manchester United, le MUST, qui s'alarmait aussi du temps pris par la procédure.

"Avec une fenêtre des transferts estivale qui n'est que dans quelques semaines, l'annonce de ce nouveau délai et d'une incertitude qui se prolonge est très inquiétante (...) le processus (doit être) mené à terme sans plus attendre".

Le risque est réel de freiner l'élan créé par Erik Ten Hag, sur le banc depuis l'été 2022 et qui a emmené Manchester United à une victoire en Coupe de la Ligue, en finale de la Coupe d'Angleterre et à une qualification probable pour la Ligue des champions.

Mais les Glazer, qui ont présidé à l'une des pires périodes de United – le club n'a plus été champion depuis 10 ans et son chiffre d'affaires a chuté sous ceux du rival local City et de Liverpool – n'en ont probablement cure et leur décision finale n'est pas attendue avant plusieurs jours.

"Il est maintenant temps pour les vendeurs de prendre une décision sur la suite des événements", a renchéri la source proche du dossier, soulignant le flou total dans lequel tout le monde semble maintenu sur le calendrier.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.