Un an après sa création, la Nupes face au défi des Européennes

La coalition de gauche française NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) fêtera son premier anniversaire le 4 mai 2023. ( Dossiers/AFP)
La coalition de gauche française NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) fêtera son premier anniversaire le 4 mai 2023. ( Dossiers/AFP)
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Publié le Samedi 29 avril 2023

Un an après sa création, la Nupes face au défi des Européennes

  • Entre des écologistes fédéralistes, des socialistes défenseurs de l'Europe, et des insoumis et des communistes eurosceptiques, les divergences sont nombreuses au sein de la Nupes
  • Dans l'accord Nupes, «ils ont pourtant trouvé un équilibre», consistant à accepter de «ne pas respecter certaines règles» européennes, remarque le politologue Bruno Cautrès

PARIS : Souvent annoncée moribonde, la Nupes se cherche un second souffle un an après sa création, alors que se profile le défi des élections européennes et d'une potentielle liste commune, loin de faire l'unanimité.

Les dirigeants des formations de la Nupes (LFI, EELV, PS, PCF, Générations) doivent se réunir dans la semaine pour commencer à écrire l'"acte 2" de l'alliance née début mai 2022 après l'échec de la gauche, alors divisée, à la présidentielle.

Au programme: trouver comment élargir cette coalition qui a envoyé 151 députés à l'Assemblée. Et "dessiner une alternative crédible, positive" pour 2027, explique la cheffe d'EELV Marine Tondelier.

Les partis devraient discuter par exemple de la proposition du premier secrétaire du PS Olivier Faure de retravailler un "contrat de coalition" pour la présidentielle, d'une "agora" ouverte aux associations, syndicats et intellectuels, ou du souhait de LFI d'une "adhésion directe à la Nupes".

Mais les insoumis espèrent surtout aborder la question des élections européennes de 2024, au coeur d'un contentieux avec EELV.

LFI met la pression pour une liste commune à cette élection qui lui est peu favorable, alors que les écologistes, dont c'est le scrutin phare, s'y refusent.

Pour le coordinateur de LFI Manuel Bompard, partisan d'une discussion "avant l'été", une liste commune permettra à la Nupes de "battre l’extrême droite et les macronistes".

Mais entre des écologistes fédéralistes, des socialistes défenseurs de l'Europe, et des insoumis et des communistes eurosceptiques, les divergences sont nombreuses.

Dans l'accord Nupes, "ils ont pourtant trouvé un équilibre", consistant à accepter de "ne pas respecter certaines règles" européennes, remarque le politologue Bruno Cautrès auprès de l'AFP. "Une formule ciselée pour que chaque formation y retrouve un peu sa sensibilité", note-t-il.

"On peut s'entendre sur un programme européen d'actions communes" et mettre de côté "la confrontation des visions sur l'architecture européenne" affirme le député LFI Paul Vannier.

"La Nupes est attendue au tournant par plein d'électeurs, y compris écologistes", prévient l'insoumis Eric Coquerel. "Rater un rendez-vous aussi important pourrait avoir des conséquences pour la suite", comme les municipales de 2026, dit-il.

Marine Tondelier se désespère: "Qu'on arrête de raconter que si on n'y va pas ensemble c'est la fin de la Nupes. Ceux qui racontent ça savent qu'il n'y aura pas de liste commune mais veulent nous faire porter le fardeau de la division", dénonce-t-elle à l'AFP.

« Bulletin vert »

Elle plaide pour que la Nupes s'inspire de l'intersyndicale qui a mené la lutte contre la réforme des retraites. "Ils ne sont pas d'accord sur tout, mais j'ai jamais vu la CGT dire à la CFDT de faire ci ou ça".

Pour elle, s'il est nécessaire que la gauche soit unie à la présidentielle de 2027 pour gagner, chaque parti doit d'abord "aller chercher des électeurs en plus", "ceux qui n'ont pas voté pour nous ou se sont abstenus".

"Les Européennes sont les élections où il faut le faire", dit-elle, et les militants et sympathisants "réclament de pouvoir mettre un bulletin vert dans l'urne".

Même la proposition insoumise d'une tête de liste écologiste n'amadoue pas: "c'est une fausse offre. Même avec un écolo en tête, ce serait une liste Mélenchon", tacle l'eurodéputé David Cormand.

Pourtant au sein d'EELV, la députée Sandrine Rousseau défend une liste commune, et l'ancien patron Julien Bayou n'y est pas complètement opposé.

Au PCF en revanche, "on ne peut pas imaginer d'avoir sur une même liste des gens qui défendent tout et son contraire", tranche Ian Brossat, appelant à "une cohérence" pour les électeurs.

Le PS, pourtant divisé sur le sujet en interne, se dit prêt à discuter d'une liste Nupes, "mais c'est le fond qui déterminera le reste", explique le secrétaire général du PS Pierre Jouvet.

"Si on voit qu'on n'est pas d'accord, on fait chacun nos listes et un pacte de non agression", précise-t-il, assurant que le projet européen du PS "n'est pas négociable, sauf à la marge".

Mais pour Bruno Cautrès, seuls les écologistes feront une liste séparée. Après les 1,7% d'Anne Hidalgo à la présidentielle, "le PS ne peut pas se permettre une nouvelle humiliation électorale".


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.