La paix fragile du Soudan du sud mise en péril par le chaos qui règne au Soudan

Les gens fuient la violence au Soudan en utilisant des camions, des bus, des voitures et des charrettes tirées par des chevaux. L'exode menace d'aggraver la situation déjà désastreuse des camps de réfugiés dans le Soudan du sud voisin (Photo, AFP).
Les gens fuient la violence au Soudan en utilisant des camions, des bus, des voitures et des charrettes tirées par des chevaux. L'exode menace d'aggraver la situation déjà désastreuse des camps de réfugiés dans le Soudan du sud voisin (Photo, AFP).
Les gens fuient la violence au Soudan en utilisant des camions, des bus, des voitures et des charrettes tirées par des chevaux. L'exode menace d'aggraver la situation déjà désastreuse des camps de réfugiés dans le Soudan du sud voisin (Photo, AFP).
Les gens fuient la violence au Soudan en utilisant des camions, des bus, des voitures et des charrettes tirées par des chevaux. L'exode menace d'aggraver la situation déjà désastreuse des camps de réfugiés dans le Soudan du sud voisin (Photo, AFP).
Des combattants des forces paramilitaires soudanaises de soutien rapide (FSR) en mouvement dans le district du Nil oriental de l'agglomération de Khartoum, le 23 avril 2023 (Photo, AFP).
Des combattants des forces paramilitaires soudanaises de soutien rapide (FSR) en mouvement dans le district du Nil oriental de l'agglomération de Khartoum, le 23 avril 2023 (Photo, AFP).
Un convoi quittant Khartoum avance sur une route en direction de Port Soudan, le 23 avril 2023, alors que les gens fuient la capitale soudanaise déchirée par les combats (Photo, AFP)
Un convoi quittant Khartoum avance sur une route en direction de Port Soudan, le 23 avril 2023, alors que les gens fuient la capitale soudanaise déchirée par les combats (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 avril 2023

La paix fragile du Soudan du sud mise en péril par le chaos qui règne au Soudan

  • Les responsables gouvernementaux et militaires se méfient des coûts économiques et sécuritaires d'une crise prolongée dans le nord du pays
  • Les analystes estiment que d'anciens groupes rebelles pourraient être entraînés dans le conflit, ce qui mettrait en péril la paix fragile qui règne dans le pays

JUBA, Sud-Soudan: Le gouvernement du Soudan du sud a exprimé sa profonde inquiétude face aux combats qui se déroulent dans le Soudan voisin; il craint qu'ils ne traversent la frontière et ne menacent son fragile processus de paix.

Le conflit entre l'armée soudanaise et un groupe paramilitaire à Khartoum a suscité des inquiétudes quant à l'éventualité d'une véritable guerre civile, qui pourrait affecter le Soudan du sud voisin.

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Les camps de personnes déplacées au Soudan du sud, comme celui-ci dans la ville de Bentiu, au nord du pays, risquent d'être envahis par des personnes fuyant la guerre au Soudan voisin (Photo, AFP).

De multiples tentatives de trêve ont eu lieu depuis que les combats ont éclaté le 15 avril entre l'armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) commandées par son adjoint devenu rival, Mohamed Hamdan Dagalo.

En tant que voisins proches, avec une longue histoire de conflits et d'interdépendance, toute instabilité ou escalade de la violence au Soudan est susceptible de se propager au Soudan du sud, avec des conséquences potentiellement désastreuses.

L'une des principales préoccupations des responsables sud-soudanais est l'impact économique potentiel d'un conflit prolongé au nord.

Le Soudan exporte du pétrole brut produit par le Soudan du sud. Toute perturbation de cet accord commercial pourrait entraîner une instabilité économique pour la jeune république, qui a déjà subi les effets des récents soulèvements tribaux dans l'est du Soudan.

 

EN CHIFFRES

2011: Le Soudan du sud a obtenu son indépendance le 9 juillet.

11 millions: Estimation du nombre de citoyens sud-soudanais ayant besoin d'une aide humanitaire.

1 600 dollars américains: Produit intérieur brut réel par habitant (2017)

Ce vendredi, le prix des exportations de pétrole du Soudan du sud est passé de 100 dollars américains (1 dollar américain = 0,90 euro) le baril à 70 dollars. Michael Makuei, ministre de l'Information du pays, a accusé les compagnies pétrolières d'exploiter la crise pour faire baisser les prix. Les experts estiment que la situation au Soudan pourrait avoir des répercussions à long terme sur l'industrie pétrolière du Soudan du sud.

«La situation est alarmante car si la situation au Soudan devient incontrôlable, ça sera un très gros problème pour nous ici et c'est pour cette raison que le président Salva Kiir a appelé à un cessez-le-feu afin que le Soudan retrouve une situation normale», a déclaré à Arab News, Deng Dau Deng Malek, ministre des Affaires étrangères par intérim.

«Le Soudan du sud est très préoccupé par la situation au Soudan, notamment en raison de notre frontière commune et de nos liens historiques. Toute escalade du conflit au Soudan pourrait avoir de graves conséquences pour notre pays», a-t-il expliqué.

Le major-général Charles Machieng Kuol, officier supérieur au Soudan du sud, s'est également exprimé sur les dommages potentiels qu'un conflit prolongé pourrait causer, soulignant la nécessité d'une stabilité dans la région.

«Nous disposons de forces qui ont déjà été déployées le long des frontières», a-t-il déclaré à Arab News. «Notre pays se prépare actuellement à protéger ses frontières, car nous ne voulons pas que cette guerre s'étende sur notre territoire.»

Le Soudan a connu plusieurs guerres civiles depuis qu'il a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne et de l'Égypte en 1956.

Sa première guerre civile nord-sud a éclaté quelques mois avant l'indépendance, le 1er janvier 1956, et a duré jusqu'en 1972. Elle a opposé les gouvernements successifs du nord dominé par les musulmans aux rebelles séparatistes du sud, majoritairement chrétiens.

Le conflit, qui a duré 17 ans, s'est terminé par un traité accordant l'autonomie au sud. Cependant, l'accord s'est effondré en 1983, après 11 ans de paix relative, lorsque le président Gaafar al-Nimeiri, a décidé de révoquer le statut d'autonomie du sud.

La deuxième guerre civile du Soudan a éclaté en 1983 à la suite d'un soulèvement du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan, dirigé par John Garang. En 1989, Omar el-Bachir a pris le pouvoir à la suite d'un coup d'État et a réprimé la rébellion sudiste.

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Omar el-Bashir, l'ancien président du Soudan, agite une canne lors d'une visite à Nyala, la capitale de la province de Darfour du sud, le 21 septembre 2017. Il était accompagné du commandant paramilitaire Mohamed Hamdan Daglo (Photo, AFP).

La guerre a pris fin le 9 janvier 2005, lorsque Garang a signé un accord de paix avec le gouvernement d'El-Bachir. La pierre angulaire de l'accord était un protocole accordant au pays six ans d'autonomie avant un référendum prévu en 2011 sur le maintien dans le Soudan ou la sécession.

Le Soudan du sud a proclamé son indépendance le 9 juillet 2011, divisant en deux le plus grand pays d'Afrique. Au moment de la séparation du Soudan du sud, le conflit a repris dans les monts Nouba et le Nil Bleu, dans les zones tenues par les anciens guérilleros, aujourd'hui appelés Mouvement populaire de libération du Soudan du Nord (SPLM-Nord), au sein de l'État fédéré du Soudan. 

La présence de ces anciens rebelles sud-soudanais à proximité de la frontière commune complique la crise actuelle, car ils pourraient facilement être entraînés dans le conflit.

Manasseh Zindo, analyste indépendant du Soudan du sud et ancien délégué au processus de paix au Soudan du sud, estime que l'implication de ces chefs rebelles pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour la sécurité du Soudan du sud.  

«Malik Agar est le chef du SPLM-Nord. Il est originaire de l'État du Nil Bleu, près des monts Nouba au Soudan. Il a fait partie du Soudan du sud pendant la lutte de libération», a déclaré Zindo à Arab News.

«Après la sécession du Soudan du sud, le tracé de la frontière l'a placé au Soudan. Il fait désormais partie du gouvernement souverain de Khartoum. S'il prend parti dans le conflit actuel au Soudan, celui-ci pourrait s'étendre au Soudan du sud en raison de ses liens avec ce dernier.» 

Le général Simon Gatwech Dual et le général Johnson Olony, deux responsables militaires du Soudan du sud qui ont changé d'allégeance entre différentes factions, sont également basés près de la frontière soudanaise. 

Les deux hommes sont des dirigeants du SPLM-IO Kitgwang, une faction qui s'est séparée du SPLM-IO de Riek Machar.

«Si les généraux Simon et Johnson sont entraînés dans le conflit soudanais, celui-ci peut se propager au Soudan du sud, avec des conséquences catastrophiques pour la sécurité du Soudan du sud», a signalé Zindo.  

Le gouvernement du Soudan du sud est désormais en état d'alerte et a demandé aux citoyens vivant à proximité de la frontière d'être vigilants et de signaler toute activité suspecte. Il a également appelé à une résolution pacifique du conflit au Soudan, ajoutant qu'il était prêt à jouer le rôle de médiateur si les deux parties étaient d'accord.

«Le président Salva Kiir a appelé à un cessez-le-feu et à la cessation des hostilités pour que l'aide humanitaire parvienne aux personnes dans le besoin», a indiqué Deng Malek, ministre des Affaires étrangères par intérim.

«Il a parlé directement au président Al-Burhan et au vice-président Mohamed Hamdan Dagalo à plusieurs reprises pour leur demander de respecter la cessation des hostilités et de revenir à la table des négociations.»

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Le président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit est assis à côté du   général Abdel Fattah Al-Burhane  (Photo, AFP).

Les Nations unies et d'autres organismes internationaux ont également exprimé leur inquiétude quant à la situation au Soudan et à son impact potentiel sur le Soudan du sud. L'agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, affirme que le conflit au Soudan a déjà forcé des milliers de personnes à fuir vers le Soudan du sud, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse.  

Le Soudan du sud se remet encore d'une guerre civile de six ans qui s'est achevée en 2018 et qui a fait plus de 380 000 morts et a déplacé des millions de personnes. Le pays essaye désormais de mettre en œuvre un accord de paix signé en septembre 2018, mais les progrès sont lents, des affrontements sporadiques étant signalés dans différentes régions du pays.  

Alors que la situation se détériore, les réfugiés soudanais affluent vers le Soudan du sud en traversant la frontière. Les agences d'aide internationale appellent à une action urgente afin d’éviter une catastrophe humanitaire.

Selon le HCR, il y a actuellement plus de 800 000 réfugiés sud-soudanais au Soudan, dont un quart se trouve à Khartoum et est directement touché par les combats.

L'Égypte, pays voisin du Soudan, a déclaré jeudi qu'au moins 14 000 réfugiés soudanais avaient franchi sa frontière depuis le début des combats, ainsi que 2 000 personnes originaires de 50 autres pays.

Au moins 20 000 personnes ont fui vers le Tchad, 4 000 vers le Soudan du sud, 3 500 vers l'Éthiopie et 3 000 vers la République centrafricaine, selon les Nations unies qui préviennent que si les combats se poursuivent, jusqu'à 270 000 personnes pourraient fuir le Soudan.

Gavin Kelleher, analyste humanitaire pour le Conseil norvégien pour les réfugiés au Soudan du sud, a déclaré que le pays était mal préparé à absorber l'afflux des réfugiés attendu en provenance du nord.

Il a indiqué: «Le nombre de nouveaux réfugiés n'est pas encore clair, mais il est très probable qu'il continue d'augmenter dans les prochaines semaines et il est vraiment important que nous mettions les choses en place dès maintenant pour une réponse humanitaire efficace», a déclaré Kelleher à Arab News.

«On estime qu'environ 75% de la population du Soudan du sud a déjà besoin d'une aide humanitair, et la majorité du pays connaît des niveaux d'insécurité alimentaire d'urgence ou critiques», a-t-il expliqué.

Kelleher a soutenu: «D'autres chocs, tels que les vagues de nouveaux réfugiés en provenance du Soudan, mettent à rude épreuve les ressources limitées disponibles.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.