Un 1er mai fortement mobilisateur contre la réforme des retraites, émaillé de violences

Des manifestants occupent la place Saint-Anne lors d'une manifestation à Rennes, le 1er mai 2023, plus d'un mois après que le gouvernement a fait adopter par le Parlement une loi impopulaire sur la réforme des retraites. (Photo, AFP)
Des manifestants occupent la place Saint-Anne lors d'une manifestation à Rennes, le 1er mai 2023, plus d'un mois après que le gouvernement a fait adopter par le Parlement une loi impopulaire sur la réforme des retraites. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 02 mai 2023

Un 1er mai fortement mobilisateur contre la réforme des retraites, émaillé de violences

  • «Je pense qu'on aura des centaines de milliers de manifestants, peut-être un million ou un million cinq», a estimé dimanche le numéro un de la CFDT, Laurent Berger
  • Le trafic aérien s'annonce très perturbé pour le retour du long week-end, avec 25 à 33% de vols annulés dans les plus grands aéroports français, des perturbations qui devraient se poursuivre à Orly mardi

PARIS: Près de 800.000 personnes selon la police ont défilé lundi dans toute la France lors d'un 1er mai "combatif", marqué par des violences et une intersyndicale toujours unie contre la réforme des retraites même si les stratégies pourraient rapidement diverger sur la suite du mouvement.

Si elle était loin des niveaux record de la fin janvier, lorsque près de 1,3 million de personnes avaient défilé selon le ministère de l'Intérieur, la mobilisation lors de cette première fête du Travail unitaire depuis 2009 est restée forte après 12 journées de défilés et bien au-delà d'un 1er mai classique.

Le ministère de l'Intérieur a compté 782.000 manifestants dont 112.000 à Paris. La CGT a revendiqué 2,3 millions de manifestants, dont 550.000 à Paris. Ils étaient 94.000 dans la capitale selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont l'AFP.

"C'est une journée très forte qui montre la détermination à obtenir le retrait de la réforme des retraites. On a fait mentir tous les pronostics puisque le gouvernement annonçait qu'il y aurait une démobilisation", s'est réjouie la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet sur BFMTV.

"C'est un gros 1er mai. Ce n'est pas un baroud d'honneur, c'est la contestation du monde du travail de cette réforme", avait également souligné le leader de la CFDT, Laurent Berger, au départ de la manif parisienne.

Si la mobilisation a été forte à Paris, la police a aussi compté 16.300 manifestants à Caen, 15.000 à Brest ou 14.000 à Clermont-Ferrand.

Après plus de trois mois de conflit, les manifestants se disaient toujours autant déterminés à obtenir son retrait, à l'instar de Lucie Acker à Strasbourg. "Je ressens de la colère, de la révolte même contre le mépris de ce gouvernement. Je suis vraiment écœurée par l'entrée en vigueur de la réforme des retraites. J'ai même ressenti une forme d'humiliation d'être à ce point ignorée", a dénoncé cette cadre en collectivité territoriale de 42 ans.

L'usage de drones validé par le tribunal administratif

Le tribunal administratif de Paris a validé lundi sans restriction un arrêté de la préfecture de police de Paris permettant l'usage de drones par la police lors de la manifestation du 1er-Mai dans la capitale, selon l'ordonnance consultée par l'AFP.

Des organisations de défense des libertés fondamentales ainsi que des syndicats d'avocats et de magistrats avaient saisi la justice afin de suspendre cet arrêté, qui fait suite à la publication le 20 avril d'un décret sur le sujet par le gouvernement.

 

Les défilés ont été marqués par des heurts parfois violents dans plusieurs villes de France, et principalement à Paris, Nantes et Lyon.

"Dans de nombreuses villes de France, ce 1er mai a été un moment de mobilisation et d'engagement responsables. Les scènes de violence en marge des cortèges en sont d'autant plus inacceptables. Soutien à nos forces de l'ordre", a tweeté la Première ministre, Elisabeth Borne.

"Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes bien sûr, à Paris, Lyon et Nantes notamment, les forces de l'ordre font face à des casseurs extrêmement violents venus avec un objectif: tuer du flic et s'en prendre aux biens des autres", a dénoncé sur Twitter le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

A Paris, "un policier a été grièvement blessé, brulé à la suite d'un jet de cocktail Molotov", a poursuivi M. Darmanin, qui a ensuite fait état de 108 policiers et gendarmes blessés et 291 interpellations en France. Un tel nombre de forces de l'ordre blessées "un 1er-Mai, c'est extrêmement rare", a-t-il dit.

Dans la capitale, les violences se sont intensifiées à l'arrivée du pré-cortège place de la Nation, point final du défilé. Des centaines de "black blocs" ont notamment fait usage de feux d'artifice en tir tendu sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué à grand renfort de lacrymogènes et de grenades défensives. La préfecture de police faisait état en soirée de 111 interpellations et 25 blessés parmi les forces de l'ordre, dont 24 transportés à l'hôpital.

A Nantes, les affrontements, qui ont duré une bonne partie de l'après-midi, ont fait cinq blessés, dont un gendarme et un manifestant touché à une main, selon la préfecture. Les autorités ont notamment fait état de 54 interpellations à Lyon, 31 à Besançon ou 23 à Bordeaux.

«deux échéances dans le viseur»

Ce 1er mai intervient après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel et sa promulgation dans la foulée.

A gauche, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a salué sur Twitter une "immense démonstration de force d'un peuple qui ne se résigne pas à subir". "le peuple reprend la maîtrise de son destin", a salué sur le réseau social la patronne des députés LFI, Mathilde Panot.

Emmanuel Macron s'est donné le 17 avril "100 jours d'apaisement" et "d'action" pour relancer son quinquennat. Elisabeth Borne va envoyer des invitations aux syndicats "dans les jours qui viennent", selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

De leur côté, les syndicats ont maintenant "deux échéances dans le viseur" selon Mme Binet: le 3 mai, lorsque les "Sages" se prononceront sur une deuxième demande de référendum d'initiative partagée (RIP), et surtout le 8 juin, lorsqu'une proposition de loi du groupe des députés Liot abrogeant la réforme sera au menu de l'Assemblée et pourrait servir de motif à une nouvelle journée de manifestations.

En attendant, le défi de l'intersyndicale sera de rester unis alors que des divergences commencent à pointer face aux invitations de l'exécutif à reprendre le dialogue sur d'autres sujets liés au travail.

D'ores et déjà, Laurent Berger a annoncé que la CFDT "irait discuter" avec la Première ministre si elle y était invitée, tandis que Sophie Binet a rappelé que l'intersyndicale avait prévu de prendre la décision "ensemble" mardi matin.

"On ne peut pas indéfiniment sécher les réunions à Matignon. Il faut un rapport de force rénové, c'est l'écriture d'un nouveau chapitre", a plaidé François Hommeril (CFE-CGC).


Visite d’Etat de Macron en Arabie: un tournant dans les relations bilaterales

Le président français Emmanuel Macron (G) et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman tiennent une réunion bilatérale lors du sommet UE - Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Bruxelles, le 16 octobre 2024. Éviter une « conflagration générale » au Moyen-Orient sera en tête de l'ordre du jour lorsque l'Union européenne et les dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar, se rencontreront à Bruxelles le 16 octobre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman tiennent une réunion bilatérale lors du sommet UE - Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Bruxelles, le 16 octobre 2024. Éviter une « conflagration générale » au Moyen-Orient sera en tête de l'ordre du jour lorsque l'Union européenne et les dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar, se rencontreront à Bruxelles le 16 octobre 2024. (AFP)
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  • La visite coïncide avec une très grande forme d'incertitude sur l'évolution de la région, mais aussi plus généralement, du système international dans le monde
  • Pour l’Elysée, cette visite d'Etat de trois jours « viendra manifester de la qualité de la relation entre les deux pays

PARIS: Le président français Emmanuel Macron effectue du 2 au 4 décembre une visite d’Etat en Arabie Saoudite, qui marque un véritable tournant dans les relations entre les deux pays, et ce à plusieurs égards.

Tout d'abord, parce que c'est la première visite d'Etat qu’effectue le président français dans le royaume et qu’elle intervient à un moment de graves crises régionales à commencer par la guerre à Gaza, ensuite la situation au Liban depuis l’entrée en vigueur du cessez le feu le 27 septembre, ainsi que le Yémen, et puis tout récemment les incursions effectuées par les troupes djihadistes à Alep au Nord Ouest de la Syrie.

Il s’agit de la troisième visite de Macron en Arabie Saoudite, les deux premières ayant eu lieu en 2017 et 2021, lors de son premier mandat présidentiel.

D’autre part, elle sera l’occasion d’acter le rehaussement des relations bilatérales entre la France et l’Arabie Saoudite au niveau d’un partenariat stratégique, qui témoigne de la qualité exceptionnelle de la coopération entre les deux pays.

Il s’agit de la troisième visite de Macron en Arabie Saoudite, les deux premières ayant eu lieu en 2017 et 2021, lors de son premier mandat présidentiel.

Pour l’Elysée, cette visite d'Etat de trois jours « viendra manifester de la qualité de la relation entre les deux pays, ainsi que l'étroitesse des relations personnelles entre le prince héritier Mohamed ben Salmane et le président de la république », d’autant plus qu’elle a lieu à « un moment important au regard de l'évolution » de l'arabie saoudite.

Il s'agit donc pour la France « de poser et d'acter un rehaussement de la relation au niveau d'un partenariat stratégique, qui devrait être signé dans le segment politique de la visite » et qui permettra de définir « une nouvelle ambition, un socle renouvelé entre la France et l'arabie saoudite pour les 10 prochaines années avec un plan de travail associé » affirme le palais présidentiel français.

La France estime que Riyad « sous la conduite du prince héritier Mohamed ben Salmane est, est engagée résolument dans une profonde et rapide transformation, et une ouverture économique et culturelle ».

Cette visite affirme l’Elysée « témoignera du soutien apporté par la France à la dynamique engagée et de la contribution que nous souhaitons apporter à la diversification économique en cours et caractérisée par toute une série de méga projets dans le cadre de la vision 2030 ».

L'Arabie saoudite est également engagée dans une modernisation sociale qui est tournée, notamment vers la jeunesse, et vers une plus grande implication des femmes dans la société saoudienne et dans son économie.

Par ailleurs, indique l’Elysée, Riyad entend jouer un rôle, « celui d'une grande puissance du Moyen-Orient ouverte sur le monde et actrice à part entière de la mondialisation, mais aussi un carrefour incontournable, désormais à la jonction de trois continents ».

La visite coïncide avec une très grande forme d'incertitude sur l'évolution de la région, mais aussi plus généralement, du système international dans le monde.

Et cela se traduit par toute une série d'initiatives et de grands événements qu'accueille le royaume, tel que l'exposition universelle 2030 pour laquelle la France avait apporté son soutien à la candidature de l'Arabie saoudite. 

D’autres événements sont également prévus, dont notamment l'accueil d'un certain nombre de grands événements centrés sur Riyad qui font de la capitale saoudienne un lieu particulier pour que les deux pays puissent investir sur un certain nombre de projets.

Autre élément important, la visite coïncide avec une très grande forme d'incertitude sur l'évolution de la région, mais aussi plus généralement, du système international dans le monde.

Elle est donc pour l’Elysée « un moment pour travailler ensemble sur des initiatives en faveur de la paix et de la sécurité d'abord dans la région, mais y compris au delà sur la question des enjeux globaux ».

La visite comprend aussi un certain nombre d'éléments multilatéraux, tel que le « One Planet summit » qui est une initiative portée par Macron depuis le début de son mandat et qui vise à transformer le système financier international en faveur de la transition écologique, et le « one water summit », qui est une initiative prise par la France avec le soutien du président et du prince héritier, et qui permettra de mettre l'accent sur les enjeux planétaires liés à l'eau, 

En définitive, l’Elysée estime que la visite sous ses différents aspects vise à « traduire notre capacité d'agir en commun dans le monde » et de « consolider la place de la France comme un partenaire incontournable et fiable pour l'arabie saoudite dans tous les domaines de son développement et de sa vision ».

Le volet culturel, sera aussi mis en avant avec une visite du président français dans l’oasis d’Al Ula, un projet très ambitieux en matière d'influence culturelle et de développement du tourisme, et « le meilleur exemple de ce que la France et l'arabie saoudite peuvent construire comme projet commun dans le secteur culturel et de l'élargir à d’autres champs de notre coopération » souligne l’Elysée.


Budget : le ministre de l'Économie Antoine Armand appelle à la « responsabilité »

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 26 novembre 2024. (Photo AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 26 novembre 2024. (Photo AFP)
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  • « L'absence de budget, l'instabilité politique entraîneraient une augmentation soudaine et substantielle des coûts de financement de la dette française », a-t-il fait valoir lors d'un point presse.
  • « Dans ce moment crucial, au-delà des clivages partisans, dans l'intérêt général, notre pays a besoin d'un budget et j'en appelle à la responsabilité de chacun », a-t-il plaidé.

PARIS : Samedi, alors que le gouvernement est en pleine crise politique sur son projet de budget, actuellement examiné par le Sénat, le ministre de l’Économie Antoine Armand a appelé « chacun à ses responsabilités ».

« L'absence de budget, l'instabilité politique entraîneraient une augmentation soudaine et substantielle des coûts de financement de la dette française », a-t-il fait valoir lors d'un point presse, le lendemain de la décision de l'agence S&P de maintenir la note de la France.

« Dans ce moment crucial, au-delà des clivages partisans, dans l'intérêt général, notre pays a besoin d'un budget et j'en appelle à la responsabilité de chacun », a-t-il plaidé.

Minoritaire, le gouvernement multiplie les compromis pour tenter d'échapper à une motion de censure. Celle-ci pourrait intervenir dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, si le gouvernement a recours au 49.3 pour l'adopter sans vote.

Après avoir reculé sur les retraites et les cotisations patronales, le gouvernement a accepté de ne pas augmenter la taxe sur l'électricité au-delà de son niveau d'avant le bouclier tarifaire afin de satisfaire le Rassemblement national, qui menace de s'allier à la gauche pour le renverser.

Malgré tout, Marine Le Pen ne semble pas disposée à renoncer à la censure du gouvernement. Vendredi, la cheffe de file du parti a ainsi exigé des réponses avant lundi, date après laquelle le gouvernement ne pourra plus amender son projet de budget de la Sécurité sociale.

Les exigences du RN en matière d'« économies structurelles » risquent de faire tousser Matignon, dans la mesure où ces annonces — notamment celle sur l'électricité, qui représente un manque à gagner de 3,4 milliards d'euros — ont été faites pour répondre en partie aux « lignes rouges » du parti d'extrême droite.

- « Crédit atteint » -

« Au fond, on peut se poser des questions quand celles et ceux qui avaient certaines lignes rouges en annoncent d'autres au fur et à mesure », a commenté Antoine Armand samedi.

En cas de censure du gouvernement, « notre crédit serait atteint », a estimé de son côté le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, dans un entretien à La Tribune Dimanche.

« Quand on examine objectivement les différents scénarios, on voit qu'il ne faut pas tomber dans le catastrophisme, mais pas non plus se rassurer à bon compte », a-t-il poursuivi.

« Le coût de notre dette est désormais plus élevé que celui de la dette grecque. Cela dégrade notre crédit et notre crédibilité, et la situation pourrait s'aggraver », alerte-t-il.

« L'absence de budget, c'est du perdant, perdant, perdant », a aussi réagi Laurent Saint-Martin, ministre des Comptes publics, interrogé par Le Parisien.

« Je tire la sonnette d'alarme quant à la facture de la censure », a-t-il poursuivi. « Si on reconduit le budget 2024, 380 000 foyers français supplémentaires rentreront mécaniquement dans l'impôt sur le revenu parce que le barème n'aura pas suivi l'inflation, et 17 millions de foyers paieront plus d'impôt également », a-t-il détaillé, précisant que l'État devrait en outre « renoncer aux nouvelles mesures fiscales : taxation des rachats d'actions, contribution des grandes entreprises, contribution sur les très hauts revenus ».


Le PCF propose « un pacte social » à mener par un gouvernement « capable de construire des majorités »

«C'est eux qui veulent me mettre dehors, qui veulent d'ailleurs finir seuls peut être», a déclaré lundi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. (AFP)
«C'est eux qui veulent me mettre dehors, qui veulent d'ailleurs finir seuls peut être», a déclaré lundi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. (AFP)
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  • Les communistes, qui voteront la censure du gouvernement de Michel Barnier, ont appelé samedi à un « pacte social » qui serait appliqué par un exécutif « capable de construire des majorités »
  • Pour mener à bien ce programme, M. Roussel souhaite « la constitution d'un gouvernement qui soit en capacité de construire des majorités », laissant entendre qu'il ne devrait pas se limiter au Nouveau Front populaire (NFP).

PARIS : Les communistes, qui voteront la censure du gouvernement de Michel Barnier, ont appelé samedi à un « pacte social » qui serait appliqué par un exécutif « capable de construire des majorités », tout en refusant pour l'instant d'évoquer la présidentielle, à la différence de LFI.

« S'il y a 49.3, nous voterons les motions de censure », a affirmé à l'AFP le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, à l'issue d'une réunion du Conseil national du parti qui a adopté une résolution fixant ses priorités.

« J'ai appelé de mes vœux l'urgence d'un pacte social à construire en France durant cette période d'instabilité politique et de crise économique », a-t-il souligné, précisant que les principaux axes seraient le pouvoir d'achat, les salaires et le coût de l'énergie.

Pour mener à bien ce programme, M. Roussel souhaite « la constitution d'un gouvernement qui soit en capacité de construire des majorités », laissant entendre qu'il ne devrait pas se limiter au Nouveau Front populaire (NFP).

« Je mesure bien qu'il n'y a pas de majorité absolue pour notre coalition », a-t-il reconnu.

Parmi les points principaux du « pacte social » du PCF, figurent l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation des salaires et des pensions, ainsi que la baisse de 30 % du coût de l'énergie.

« Nous demandons aussi à ce qu'il y ait une convocation en urgence du Parlement pour qu'il y ait des mesures fortes pour protéger nos emplois, notamment l'interdiction des licenciements boursiers », a ajouté M. Roussel.

Sans attendre, les communistes appellent les Français à se mobiliser et à « construire des rassemblements populaires et majoritaires pour changer de politique ».

Au lendemain de l'appel de Jean-Luc Mélenchon en faveur de la constitution d'une « candidature commune » en cas d'élection présidentielle anticipée, M. Roussel a jugé que le « pacte social » était prioritaire.
« L'heure n'est pas aujourd'hui à se projeter sur une élection présidentielle et à repartir dans des mois de campagne. L'heure est d'apporter des réponses immédiates aux Français, et notamment aux salariés inquiets pour leur emploi », a-t-il affirmé.