Assassinat de Fakhrizadeh: Israël s’inquiète pour ses ressortissants

Eminence grise du secteur nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh a été assassiné vendredi dernier dans une attaque près de Téhéran, attribuée par l'Iran à Israël (Photo, AFP).
Eminence grise du secteur nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh a été assassiné vendredi dernier dans une attaque près de Téhéran, attribuée par l'Iran à Israël (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

Assassinat de Fakhrizadeh: Israël s’inquiète pour ses ressortissants

  • « A la lumière des menaces récentes d'éléments iraniens, nous craignons que l'Iran s'en prenne à des cibles israéliennes », a indiqué le Conseil national de la sécurité en Israel
  • Les autorités israéliennes ont nommé des pays ou régions «proches» géographiquement de l'Iran, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, la Turquie, le Kurdistan irakien, les Emirats arabes unis et Bahreïn

JERUSALEM: Le gouvernement israélien a fait état jeudi soir d'une « augmentation de la menace » contre ses ressortissants à l'étranger après l'appel de l'Iran à venger l'assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, figure clé de son secteur nucléaire attribué par Téhéran à Israël.

« A la lumière des menaces récentes d'éléments iraniens (...) nous craignons que l'Iran s'en prenne à des cibles israéliennes », a indiqué le Conseil national de la sécurité qui évoque de possibles attaques contre ses ressortissants dans des pays voisins de l'Iran ou en Afrique.

Les autorités, qui font état d'une « augmentation de la menace terroriste contre les Israéliens à l'étranger », ont nommé, à titre de pays ou régions « proches » géographiquement de l'Iran, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, la Turquie, le Kurdistan irakien, les Emirats arabes unis et Bahreïn.

Ces deux pays ont normalisé en septembre leurs relations diplomatiques avec l'Etat hébreu et des lignes aériennes directes ont été inaugurées la semaine dernière entre Dubaï et Tel-Aviv.

De son côté le chef de la diplomatie israélienne, Gabi Ashkenazi, devait se rendre ce week-end à Bahreïn pour une conférence régionale mais des sources diplomatiques avaient indiqué juste après les nouvelles menaces de Téhéran contre Israël, que ce déplacement avait été annulé, sans plus de précisions.

Une délégation du Bahreïn a toutefois fait le chemin en sens inverse en complétant jeudi une visite de trois jours à Jérusalem et en Israël au cours de laquelle une série d'accords ont été signés.

L'un de ces accords porte sur l'entretien par une société israélienne des avions du transporteur bahreïni Gulf Air qui doivent effectuer dans le futur des liaisons directes entre les deux pays.

Riposte iranienne ?

Eminence grise du secteur nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh a été assassiné vendredi dernier dans une attaque près de Téhéran, attribuée par l'Iran à Israël, son ennemi juré. Israël n'a pas officiellement réagi à ces accusations.

L'Iran a affirmé que son scientifique avait été victime d'une opération « complexe » impliquant des moyens « complètement nouveaux » et en a accusé le Mossad, les services secrets extérieurs israéliens.

Le président iranien Hassan Rohani avait promis une riposte « en temps et en heure » à cette mort qui intervient à l'heure où les Etats-Unis, allié clé d'Israël, amorcent une transition du pouvoir avec l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier, pour succéder à Donald Trump.

Ce dernier, farouchement opposé à l'accord encadrant le programme nucléaire iranien, reste partisan de la doctrine de la "pression maximale" contre l'Iran accusé par l'administration Trump de vouloir se doter de l'arme atomique.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé jeudi Téhéran d'avoir profité de l'accord sur le nucléaire -  qui avait permis une levée des sanctions économiques avant qu'elles ne soient rétablies et durcies par Donald Trump - pour « étendre » son influence en Irak, au Yémen et en Syrie.

L'accord sur le nucléaire a laissé le « tigre sortir de sa cage », a accusé M. Netanyahu lors d'une discussion en ligne avec le centre d'analyse Hudson de Washington.


Gaza: le Hamas rencontre les médiateurs au Caire

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
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  • Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté
  • La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza"

LE CAIRE: Une délégation du Hamas, conduite par Khalil al-Hayya, rencontre lundi au Caire des responsables égyptiens et qataris pour évoquer le cessez-le-feu fragile et l'après-guerre à Gaza, a indiqué à l'AFP une source proche des négociations.

Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté.

La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza".

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

"Unifier" les mouvements 

Par ailleurs, "la délégation, aux côtés de plusieurs dirigeants du mouvement, tiendra des réunions avec des responsables égyptiens au sujet du dialogue interpalestinien que l'Egypte doit prochainement parrainer", a précisé la source familière des négociations.

L'Egypte a déjà accueilli plusieurs rencontres entre les mouvements politiques palestiniens, notamment les deux principaux groupes politiques palestiniens, le Hamas et le Fatah de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.

Ces deux mouvements sont opposés depuis des décennies.

"Ce dialogue vise à unifier le corps politique palestinien et à aborder les grandes questions, notamment l'avenir de la bande de Gaza et la formation d'un comité d'experts indépendants chargé de la gestion du territoire", a déclaré la source, faisant écho à la mise en place d'une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par le président américain Donald Trump, et proposée par ce dernier.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il ne tenait pas à gouverner la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre.

Plusieurs responsables politiques palestiniens ont également évoqué ces derniers mois la création d'un groupe de gestionnaires palestiniens, non affiliés, en charge d'administrer le territoire où le Hamas avait pris le pouvoir par la force en 2007.

Une autre source informée a affirmé que "les contacts et efforts des médiateurs ont permis hier soir de rétablir le calme et de réactiver le cessez-le-feu à Gaza", ajoutant que "les médiateurs continueront de suivre et de surveiller les violations israéliennes".


Gaza: la Défense civile annonce un nouveau bilan de 45 morts dans des frappes israéliennes dimanche

La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts. (AFP)
La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts. (AFP)
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  • Quatre hôpitaux du territoire palestinien ont confirmé ce bilan de 45 décès à l'AFP, disant avoir reçu morts et blessés
  • L'armée israélienne a déclaré avoir frappé dans la journée des dizaines de cibles du Hamas à travers le territoire palestinien, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de violer un cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump

GAZA: La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts.

L'armée israélienne a déclaré avoir frappé dans la journée des dizaines de cibles du Hamas à travers le territoire palestinien, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de violer un cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump, en vigueur depuis le 10 octobre.

"Au moins 45 personnes ont été tuées du fait de frappes aériennes israéliennes sur plusieurs endroits de la bande de Gaza", a indiqué Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, service de secours opérant sous l'autorité du Hamas.

Quatre hôpitaux du territoire palestinien ont confirmé ce bilan de 45 décès à l'AFP, disant avoir reçu morts et blessés.

L'hôpital Al-Awda à Nuseirat a recensé 24 morts, l'hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah 12, l'hôpital Nasser à Khan Younès cinq et celui d'Al-Shifa à Gaza-ville  quatre.

Des dizaines de blessés ont également été pris en charge par ces hôpitaux. L'armée israélienne a déclaré à l'AFP qu'elle vérifiait les informations concernant les frappes.

Parmi les victimes figure, selon M. Bassal, six personnes tuées quand une frappe israélienne a ciblé "un groupe de civils" dans la ville de Zuwaida (centre).

Il a également fait état de deux autres Gazaouis, dont un journaliste, tués dans la partie ouest de cette ville.

Deux frappes distinctes ont par ailleurs tué six personnes, dont des enfants, près de Nuseirat (centre) et blessé 13 autres, a-t-il indiqué.

Il a aussi fait état d'une femme et deux enfants tués dans une frappe de drone sur une tente abritant des personnes déplacées au nord de Khan Younès (sud).

Dans la soirée, l'armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l'application du cessez-le-feu.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

 


Mohammed ben Salmane et Emmanuel Macron discutent de l'évolution de la situation à Gaza

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  • Les entretiens ont porté sur la situation dans la bande de Gaza et sur les efforts en cours pour mettre fin au conflit et rétablir la stabilité au Moyen-Orient
  • Le prince Mohammed et M. Macron ont souligné l'importance d'alléger immédiatement les souffrances humanitaires du peuple palestinien et de parvenir à un retrait israélien complet

RIYADH : Le prince héritier Mohammed bin Salman a reçu dimanche un appel téléphonique du président français Emmanuel Macron, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les deux dirigeants ont passé en revue la coopération dans divers domaines et ont discuté des développements régionaux et internationaux d'intérêt commun.

Les entretiens ont porté sur la situation dans la bande de Gaza et sur les efforts en cours pour mettre fin au conflit et rétablir la stabilité au Moyen-Orient.

Le prince Mohammed et M. Macron ont souligné l'importance d'alléger immédiatement les souffrances humanitaires du peuple palestinien et de parvenir à un retrait israélien complet.

Ils ont également souligné la nécessité de prendre des mesures concrètes en vue d'une paix juste et durable fondée sur la solution des deux États.