Ukraine : couvre-feu imposé à Kherson, un dépôt visé près de la Crimée

Cette photographie prise le 2 mai 2023 montre une maison détruite après un bombardement d'artillerie à Siversk, dans la région de Donetsk, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP).
Cette photographie prise le 2 mai 2023 montre une maison détruite après un bombardement d'artillerie à Siversk, dans la région de Donetsk, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP).
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Publié le Mercredi 03 mai 2023

Ukraine : couvre-feu imposé à Kherson, un dépôt visé près de la Crimée

  • En Russie, un dépôt de carburant a pris feu dans la nuit à proximité de la Crimée annexée, un nouvel incident s'inscrivant dans une série d'attaques et d'actes de «sabotage» à l'approche des grandes célébrations militaires du 9 mai dans ce pays
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est, quant à lui, en déplacement surprise en Finlande, un nouveau membre de l'Otan que Kiev cherche à rejoindre

KIEV : Les autorités ukrainiennes a annoncé mercredi un couvre-feu de 58 heures à Kherson, près de la ligne de front dans le sud, à partir de vendredi soir, au moment où Kiev dit achever ses préparatifs pour une offensive d'ampleur.

En Russie, un dépôt de carburant a pris feu dans la nuit à proximité de la Crimée annexée, un nouvel incident s'inscrivant dans une série d'attaques et d'actes de "sabotage" à l'approche des grandes célébrations militaires du 9 mai dans ce pays.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est, quant à lui, en déplacement surprise en Finlande, un nouveau membre de l'Otan que Kiev cherche à rejoindre.

"À partir de 20H00 (17H00 GMT) le 5 mai, un couvre-feu sera mis en place à Kherson et il durera jusqu'à 6h00 (03H00 GMT) le 8 mai", a déclaré sur Telegram le chef de l'administration militaire locale, Oleksandre Prokoudine.

"Pendant ces 58 heures, il sera interdit de se déplacer et de se trouver dans les rues de la ville. (Kherson) sera également fermée à l'entrée et à la sortie", a-t-il ajouté.

M. Prokoudine a expliqué "ces restrictions provisoires" par "la nécessité" pour "les forces de l'ordre de pouvoir faire leur travail", sans donner plus de détails.

Cette annonce des autorités intervient toutefois au moment où Kiev assure que ses préparatifs en vue d'une vaste offensive pour reconquérir les territoires occupés par la Russie dans l'est et dans le sud "touchent à leur fin".

Les rumeurs vont bon train parmi les analystes sur quand cet assaut aura lieu et dans quelle zone exactement, les terrains étant plus ou moins propices selon eux.

La région autour de Bakhmout dans le Donbass, l'épicentre des combats depuis plusieurs mois, est ainsi plus vallonnée, tandis que celles méridionales de Kherson et de Zaporijjia, plus au sud, sont faites de grandes plaines agricoles.

La Russie occupe toujours près de 20% de l'Ukraine, dont la péninsule de Crimée, annexée en 2014.

Kherson avait pour sa part été libérée en novembre dernier à l'issue d'une contre-offensive réussie de Kiev dans la région.

Depuis, cette ville subit régulièrement des bombardements, l'armée russe étant juste de l'autre côté du Dniepr, un fleuve qui fait désormais office de ligne de front naturelle.

Mercredi, une frappe russe sur un supermarché de Kherson a fait au moins trois morts parmi les civils et cinq blessés, a déclaré sur Telegram le ministre de l'Intérieur, Igor Klimenko.

Série d'attaques

En Russie, un dépôt de carburant a pris feu dans la nuit de mardi à mercredi dans le village russe de Volna, dans la région de Krasnodar, proche de la Crimée.

"Une citerne avec des produits pétroliers a pris feu dans le village de Volna dans le district de Temrioukski. L'incendie s'est vu attribuer le plus haut degré de gravité", a annoncé le gouverneur local, Véniamine Kondratiev.

"Selon de premières informations, il n'y a ni morts ni blessés", a-t-il ajouté.

D'après une source dans les services de secours, citée par l'agence de presse officielle TASS, le sinistre a été provoqué par la "chute d'un drone".

Des images diffusées sur Telegram par le blogueur prorusse Kirill Fedorov et présentées comme ayant été prises à Volna montraient des flammes et une épaisse colonne de fumée s'élevant au-dessus d'une grande citerne dans la nuit.

Ces derniers jours, la Russie et la Crimée ont été la cible d'une série d'attaques.

En quatre jours notamment, des engins explosifs ont fait dérailler deux trains de marchandises près de la frontière ukrainienne - des incidents jamais signalés auparavant en Russie depuis le début de l'invasion - et endommagé une ligne à haute tension.

La multiplication de ces attaques spectaculaires et des actes de "sabotage" suscite la crainte de voir les célébrations militaires du 9 mai, essentielles pour le Kremlin, être gâchées.

Face au risque "sécuritaire", plusieurs villes russes ont déjà annulé les célébrations traditionnellement organisées pour ce "Jour de la Victoire" marquant la défaite de l'Allemagne nazie en 1945.

Pour l'heure, le grand défilé militaire sur la place Rouge à Moscou, l'événement phare de cette journée, est quant à lui maintenu.

Dans le même temps, à Bruxelles, la Commission européenne a présenté un instrument financier doté de 500 millions d'euros pour renforcer la capacité de production de munitions de l'Union européenne afin d'aider l'Ukraine face à l'offensive russe.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.