Forum économique mondiale: les experts appellent à la reconversion de la main-d’œuvre mondiale

Le rapport du Forum économique mondial prévoit que les emplois à la croissance la plus rapide au cours des cinq prochaines années seront en lien avec l’intelligence artificielle.
Le rapport du Forum économique mondial prévoit que les emplois à la croissance la plus rapide au cours des cinq prochaines années seront en lien avec l’intelligence artificielle.
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Publié le Mercredi 03 mai 2023

Forum économique mondiale: les experts appellent à la reconversion de la main-d’œuvre mondiale

  • Selon un nouveau rapport publié dimanche par le Forum économique mondial, 23% des emplois seront perturbés au cours des cinq prochaines années, avec près de 83 millions de postes qui vont disparaître
  • L’édition 2023 du Sommet sur la croissance rassemble des experts de divers secteurs pour discuter de trois thèmes principaux: favoriser une croissance résiliente, développer le capital humain et accélérer l’équité économique

GENÈVE: Des experts ont appelé mardi à une reconversion et à un perfectionnement urgents de la main-d’œuvre mondiale, avertissant que les changements majeurs dans le monde du travail au cours des prochaines années se traduiront par des pertes d’emplois plus importantes que la croissance.

Des économistes, des ministres et des décideurs politiques se sont réunis à Genève, en Suisse, pour le premier jour du «Sommet sur la croissance: des emplois et des possibilités pour tous» du Forum économique mondial (WEF) pour discuter de l’état du marché du travail, ainsi que des possibilités et des défis à venir.

À l’occasion de cet événement, Saadia Zahidi, directrice générale du WEF, a affirmé qu’en examinant les macrotendances comme les progrès technologiques, la transition verte et les changements concernant la chaîne d’approvisionnement, «près d’un quart des emplois qui existent actuellement seront perturbés d’une manière ou d’une autre» au cours des prochaines années.

Elle déclare que même si certains emplois seront perdus et d’autres créés, le tableau «semble gérable, à condition que nous nous concentrions sur la reconversion et le perfectionnement des travailleurs. L’avenir des emplois peut être perturbé, mais il n’est pas nécessaire qu’il soit dystopique.»

Selon un nouveau rapport publié dimanche par le WEF, 23% des emplois seront perturbés au cours des cinq prochaines années, avec quelque 83 millions de postes qui vont disparaître et seulement 69 millions qui émergeront, soit une diminution nette de 14 millions d’emplois, ce qui équivaut à 2% de l'emploi actuel.

Le rapport sur l’avenir de l’emploi 2023 indique que si certains secteurs comme la transition verte et la localisation des chaînes d’approvisionnement vont permettre de créer de nouveaux emplois, les défis économiques – tels que l’inflation élevée, la croissance économique plus lente et les pénuries d’approvisionnement – représentent la plus grande menace.

Le rapport du WEF prévoit que les emplois à la croissance la plus rapide au cours des cinq prochaines années seront en lien avec l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique, tandis que les plus importants sont ceux qui se rapportent aux domaines de l’éducation, de l’agriculture et du commerce numérique.

Ces emplois incluent des spécialistes de la technologie, des spécialistes du développement durable, des analystes de la veille économique et des spécialistes de la sécurité de l’information.

Mais comme le souligne Kirsten Salyer, responsable de la stratégie éditoriale et du leadership éclairé au sein du WEF lors d’une table ronde, «le rapport révèle que l’un des plus grands obstacles à la transformation des entreprises est le manque de compétences».

Au cours des derniers mois, les progrès rapides de la technologie de l’IA générative ont été considérés comme une menace pour le marché du travail, en particulier dans le secteur des services.

Cependant, en réalité, le rapport indique comment le progrès technologique est à la fois un défi et une possibilité et, en fin de compte, a un effet positif net global sur la création d’emplois.

«L’IA va changer chaque travail et la manière dont nous le faisons, dans le secteur des services, mais ne supprimera pas beaucoup d’emplois», précise Richard Baldwin, professeur d’économie internationale à l’Institut de hautes études internationales et du développement basé à Genève.

«Cela permet essentiellement de donner plus de pouvoir à tous les travailleurs, mais surtout aux travailleurs moyens. J’estime que cela devrait être motivant pour ceux qui appartiennent à cette catégorie, mais extrêmement perturbateur dans le sens où chaque emploi changera.»

«Je répète sans cesse sur Twitter que ce n’est pas l’IA qui vous remplacera, mais quelqu’un qui saura la manier. Il faudra donc apprendre à utiliser l’IA», ajoute M. Baldwin.

Le développement du capital humain, à travers notamment la requalification, l’amélioration des compétences et la transformation du secteur de l’éducation pour garantir la résilience, a été l’un des principaux sujets abordés lors du sommet du WEF mardi.

Mme Zahidi a souligné l’importance de mettre en place un meilleur cadre pour soutenir la transition vers les emplois de l’avenir, affirmant que «les gouvernements et les entreprises doivent investir pour soutenir la transition... à travers les structures d’éducation, de reconversion et de soutien social afin que les individus soient au cœur de l’avenir du travail».

Le ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis, Ahmad Belhoul al-Falasi, a également insisté sur l’importance de renforcer la collaboration entre les différentes entités afin de mieux préparer la main-d’œuvre au futur marché du travail.

Il affirme que, même s’il est difficile de prédire quelles compétences seront requises par le marché du travail à l’avenir, l’accent devrait être mis sur la préparation des gens à l’apprentissage tout au long de la vie, avec une forte capacité d’adaptation et une prise de conscience quant au changement radical de leurs emplois.

M. Al-Falasi explique comment son pays s’apprête à «inculquer cette capacité d’auto-apprentissage beaucoup plus tôt dans le processus».

«Il est essentiel d’ancrer davantage cette responsabilité chez les élèves en leur permettant de faire des choix et d’apprendre par eux-mêmes à un plus jeune âge», note-t-il.

Ahmad Belhoul al-Falasi souligne que la prolifération de la technologie numérique a favorisé la multiplication des contenus d’apprentissage numérique.

De nombreuses discussions ont également porté sur l’importance de garantir des emplois dignes en protégeant les droits des travailleurs.

Younes Sekkouri, ministre marocain de l’Inclusion économique, des Petites entreprises, de l’Emploi et des Compétences, a mis en avant la nécessité de tenir compte non seulement des compétences, mais aussi de la valeur ajoutée que les emplois apportent aux personnes.

Il déclare que la fidélisation des talents sera un défi majeur pour les décideurs politiques et les entreprises, en particulier dans les pays en développement.

Le WEF est une organisation non gouvernementale (ONG) internationale engagée dans l’amélioration de l’état du monde grâce à la coopération entre les secteurs public et privé.

Chaque année, le forum organise deux événements majeurs: la réunion annuelle et le Sommet sur la croissance, où les dirigeants mondiaux des entreprises, des gouvernements et de la société civile se réunissent pour discuter de certains des problèmes les plus urgents au monde.

L’édition 2023 du Sommet sur la croissance rassemble des experts de divers secteurs pour discuter de trois thèmes principaux: favoriser une croissance résiliente, développer le capital humain et accélérer l’équité économique.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com