Calme précaire à Gaza après les bombardements israéliens massifs

De jeunes filles palestiniennes assistent aux funérailles de Hachel Moubarak, depuis la fenêtre d'une mosquée, dans la ville de Gaza, le mercredi 3 mai 2023. (AP Photo)
De jeunes filles palestiniennes assistent aux funérailles de Hachel Moubarak, depuis la fenêtre d'une mosquée, dans la ville de Gaza, le mercredi 3 mai 2023. (AP Photo)
Des résidents inspectent la zone d'une frappe aérienne à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 3 mai 2023, à la suite d’une flambée de violence entre l'armée israélienne et les militants de Gaza. (AFP)
Des résidents inspectent la zone d'une frappe aérienne à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 3 mai 2023, à la suite d’une flambée de violence entre l'armée israélienne et les militants de Gaza. (AFP)
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

Calme précaire à Gaza après les bombardements israéliens massifs

  • Un mort, cinq blessés, des écoles et des maisons endommagées par l'attaque
  • L'assassinat du gréviste de la faim Khader Adnan, 45 ans, a déclenché le conflit

GAZA CITY: Au moins une personne a été tuée et cinq autres blessées lors d'une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza, ont déclaré mercredi les autorités sanitaires palestiniennes.

C’est le résultat de plusieurs heures de combat entre Israël et des militants palestiniens dans l'enclave assiégée, après la mort d'un éminent prisonnier en grève de la faim.

La victime du bombardement a été identifiée comme étant Hachel Moubarak, 58 ans, originaire du nord de la ville de Gaza. Sa famille a indiqué qu'il avait été blessé par la chute de débris et qu'il était décédé à l'hôpital.

Il s'agit du premier Palestinien de Gaza tué depuis l'escalade entre Israël et le Djihad islamique, qui a duré trois jours en août 2022.

Les avions de guerre israéliens ont tiré des missiles sur seize sites, considérés comme des installations militaires appartenant au Hamas et au Djihad islamique, dans plusieurs zones de la bande de Gaza. Les tirs ont également partiellement endommagé une école et quelques maisons adjacentes à ces sites.

Un communiqué de l'armée israélienne indique: «Au cours de la nuit, les forces de défense israéliennes ont lancé une série de raids visant les sites, les enceintes et les intérêts du Hamas dans la bande de Gaza, notamment un tunnel terroriste à Khan Younis.»

Un cessez-le-feu tendu s'est maintenu mercredi, quelques heures après que les militants palestiniens ont lancé une centaine de roquettes sur le sud d'Israël en réponse à la mort, mardi, de Khader Adnan, 45 ans, un dirigeant du Djihad islamique, qui avait entamé une grève de la faim alors qu'il était retenu en captivité par Israël depuis quatre-vingt-six jours.

Les factions palestiniennes ont également tiré des salves de roquettes sur des villes israéliennes pendant la nuit et pendant le bombardement israélien de la bande de Gaza.

L'Égypte, le Qatar et l'Organisation des nations unies (ONU) ont négocié un cessez-le-feu à 4 heures du matin.

Les médias locaux ont cité une source palestinienne: «L’accord de cessez-le-feu sera simultané et conditionné à l'engagement des deux parties. Il est le résultat de la médiation des parties pour mettre fin à l'agression israélienne.»

Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a déclaré qu'il était en contact avec l'Égypte, le Qatar ainsi qu'avec Tor Wennesland, coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.

En Cisjordanie occupée, les troupes israéliennes ont détruit les maisons de deux Palestiniens qui, selon elles, ont mené des attaques meurtrières contre des civils israéliens.

Après plusieurs heures de conflit à Gaza, les factions militaires du Djihad islamique et du Hamas ont publié des images de tirs de roquettes sur des villes israéliennes, ainsi que des tentatives de tirs de missiles antiaériens sur des avions de guerre israéliens.

Hicham Qassim, membre du bureau politique du Hamas, souligne que la confrontation avec l'occupation israélienne prouve que «le peuple palestinien, dans son pays et à l'étranger, est uni face à l'occupation israélienne et à sa politique agressive à l'égard du peuple palestinien».

Le bruit des avions de chasse et les violents bombardements israéliens sur Gaza ont rappelé les horreurs du passé aux habitants qui ont craint le déclenchement d'une longue escalade ou d'une cinquième guerre.

Randa Abou Hamid, une femme au foyer et mère de cinq enfants, raconte: «La nuit a été très dure. Nous regardions les informations et nous attendions les bombardements israéliens, et quand nous les avons entendus, c'était terrifiant. Mes enfants n'ont pas pu dormir avant le matin à cause de la peur et de l'anxiété.»

Le journal israélien Yedioth Ahronoth a précisé mercredi que «l'action principale de l'armée israélienne est actuellement concentrée en Cisjordanie et à Jérusalem… Israël n'a aucun intérêt à être entraîné dans un conflit important et prolongé à Gaza et, plus important encore, un tel conflit nécessiterait la mobilisation d'importantes réserves et pourrait se poursuivre pendant longtemps.»

Ayman al-Rafati, analyste politique proche du Hamas, déclare: «L'occupation a peur d'une extension de l'escalade. Elle craint que d'autres factions ne se joignent à elle, ce qui en ferait une confrontation complexe et sur plusieurs fronts.»

Exprimant la crainte que l'escalade ne s'étende à la Cisjordanie, il explique: «La réponse à l'assassinat du martyr cheikh Khader Adnan ne s'arrêtera pas et il est probable qu'elle s'intensifie de manière significative en Cisjordanie occupée au cours des prochaines heures.»

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com