Soudan: un chef rebelle appelle les deux généraux à cesser la guerre sans issue

Le chef d'un des principaux groupes rebelles du Darfour, Abdel Wahid Nour fait des gestes tout en parlant à Juba, le 30 avril 2023 (Photo, AFP).
Le chef d'un des principaux groupes rebelles du Darfour, Abdel Wahid Nour fait des gestes tout en parlant à Juba, le 30 avril 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 04 mai 2023

Soudan: un chef rebelle appelle les deux généraux à cesser la guerre sans issue

  • Depuis le 15 avril, au moins 550 personnes ont été tuées, principalement à Khartoum et au Darfour, dans l'ouest frontalier du Tchad
  • Sur les plus de 330 000 déplacés de ces dernières semaines, près des trois quarts fuient les violences au Darfour-Ouest et au Darfour-Sud, selon l'ONU

KHARTOUM: Le chef d'un des principaux groupes rebelles du Darfour, Abdel Wahid Nour, a appelé les deux généraux en guerre pour le pouvoir au Soudan à cesser les combats dans la mesure où "il ne peut y avoir de vainqueur", a dit-il à l'AFP.

Depuis le 15 avril, au moins 550 personnes ont été tuées, principalement à Khartoum et au Darfour, dans l'ouest frontalier du Tchad. Des centaines de milliers de Soudanais sont désormais déplacés ou réfugiés dans les pays voisins qui redoutent une contagion de la crise.

"C'est une catastrophe", affirme M. Nour à l'AFP à Juba, au Soudan du Sud où il vit exilé. "Il ne peut y avoir de vainqueur dans cette guerre" pour laquelle aucune issue ne semble en vue malgré de nombreuses négociations en Afrique et au Moyen-Orient, poursuit-il.

De la politique aux armes

"Nous appelons les deux camps à respecter le cessez-le-feu", ajoute-t-il alors que de multiples trêves ont été violées dès leur entrée en vigueur dans le pays de 45 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde.

Pour M. Nour, la guerre entre le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, et le patron des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdane Daglo, était prévisible. "C'est une lutte politique qui s'est militarisée", dit-il.

En 2019, les deux généraux avaient participé à l'éviction du dictateur Omar el-Béchir sous la pression de la rue. Ils ont ensuite pris les rênes de la transition avec un gouvernement civil. Mais en octobre 2021, leur coup d'Etat a refermé la parenthèse démocratique, l'une des rares de l'histoire du Soudan indépendant.

Le principal différend entre les deux généraux a refait surface récemment: incapables de s'accorder sur les modalités et le calendrier de l'intégration des FSR dans l'armée, ils ont retourné leurs armes l'un contre l'autre.

Ces deux hommes, Abdelwahid Nour les connaît depuis l'époque de la guerre du Darfour, lancée en 2003 entre Khartoum et des rebelles issus de minorités ethniques. Le conflit a fait environ 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU, et valu à Béchir deux mandats d'arrêt pour "crimes de guerre", "crimes contre l'humanité" et "génocide".

A l'époque, le général Burhane était commandant dans l'armée au Darfour, et Daglo, dit "Hemedti", était lui à la tête des Janjawids, ces miliciens arabes qui ont ravagé le Darfour en massacrant des minorités ethniques non-arabes pour le compte de Béchir, et maintenant intégrés aux FSR.

«Bras armé de Béchir»

Pour M. Nour, "l'armée et Burhane en personne ont supervisé la création des Janjawids. Les deux camps qui se battent aujourd'hui étaient à l'époque le bras armé de la répression de Béchir", accuse celui qui combattait avec son Mouvement de libération du Soudan (MLS) dans l'autre camp, celui des minorités non-arabes.

Le rebelle de 55 ans est issu du peuple Four, dont le Darfour tire son nom, et conserve une influence dans sa région d'origine. C'est là que les combats entre militaires, paramilitaires, tribus et civils armés ont fait ces derniers jours une centaine de morts, selon l'ONU. Les pillages et les saccages n'ont épargné ni hôpitaux ni marchés ni stocks d'aide humanitaire.

M. Nour assure qu'aucun de ses hommes ne se bat actuellement car il a décrété en 2016 "un cessez-le-feu unilatéral".

En 2020 pourtant, des experts de l'ONU assuraient qu'il recevait des "fonds et du soutien logistique" en échange de l'envoi de mercenaires en Libye. Lui dément.

Sur les plus de 330 000 déplacés de ces dernières semaines, près des trois quarts fuient les violences au Darfour-Ouest et au Darfour-Sud, selon l'ONU.

Cette nouvelle guerre "aggrave les souffrances" au Darfour où les armes sont légion et les violences fréquentes, souvent pour l'eau ou les terres, assure M. Nour.

Pour lui, le Darfour subit toujours "nettoyages ethniques, crimes de guerre et crimes contre l'humanité" et c'est pour cela qu'en 2020, il a été l'un des rares chefs rebelles à n'avoir pas signé l'accord de paix avec le pouvoir d'alors, partagé par civils et militaires.

Aujourd'hui, alors que les deux généraux promettent de remettre le pouvoir à des civils, sans jamais avancer de date, M. Nour les renvoie dos-à-dos.

"Le peuple soudanais ne veut aucun d'eux, il veut un gouvernement civil", dit-il: "Il n'acceptera jamais un pouvoir militaire".


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Short Url
  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Short Url
  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Short Url
  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com