Mégaprojet de phosphate algéro-chinois à Tébessa pour l'exportation d'engrais

Signature d'un Pacte d'Actionnaires pour la création de la société mixte Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC). (Photo fournie)
Signature d'un Pacte d'Actionnaires pour la création de la société mixte Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC). (Photo fournie)
Signature d'un Pacte d'Actionnaires pour la création de la société mixte Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC). (Photo fournie)
Signature d'un Pacte d'Actionnaires pour la création de la société mixte Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC). (Photo fournie)
Signature d'un Pacte d'Actionnaires pour la création de la société mixte Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC). (Photo fournie)
Signature d'un Pacte d'Actionnaires pour la création de la société mixte Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC). (Photo fournie)
Ishak Kherchi, expert économique et professeur à l'univeristé de Chlef. (Photo fournie)
Ishak Kherchi, expert économique et professeur à l'univeristé de Chlef. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

Mégaprojet de phosphate algéro-chinois à Tébessa pour l'exportation d'engrais

  • Des moyens financiers, humains et techniques considérables seront mobilisés pour ce programme stratégique à fort impact social et économique
  • «Cet investissement est très important, car il permet la consolidation des relations de partenariat entre l’Algérie et la Chine»

PARIS: Afin de devenir l’un des acteurs majeurs dans l’exportation des engrais et des fertilisants, l’Algérie est en phase de concrétisation du mégaprojet algéro-chinois de phosphate intégré à Tébessa, ville de l’est algérien. Selon le ministère de l’Énergie et des Mines, des moyens financiers, humains et techniques considérables seront mobilisés pour ce programme stratégique à fort impact social et économique.

Porté par quatre entreprises – deux algériennes, Asmidal (groupe industriel engrais et produits phytosanitaires), filiale de Sonatrach; et Manal (groupe industriel minier Manadjim el-Djazair); ainsi que les chinoises Wuhuan et Tian’an –, cet important programme a été concrétisé par la signature d’un accord de partenariat permettant la création d’une société de droit algérien, Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC), détenue à 56% par la partie algérienne et à 44% par la partie chinoise.

Considéré comme le premier projet intégré en Algérie dans l’exploitation minière et la production d’engrais, les partenaires chinois et algériens exploiteront plusieurs sites dans l’est du pays: Bled el-Hadba, Djebel Onk (Tébessa), Oued Kébérit (Souk Ahras) pour la transformation chimique des phosphates; Hadjar Soud (Skikda) pour la fabrication des engrais et Annaba pour les installations portuaires.

Impact économique et social

Selon le ministère de l’Énergie et des Mines, ce projet permettra la création de douze mille emplois dans sa phase de construction, puis de six mille emplois directs et vingt-quatre mille emplois indirects dans sa phase d’exploitation. Afin de réaliser ce programme industriel, qui repose sur l’exploitation et la transformation du phosphate et nécessite un investissement de sept milliards de dollars (1 dollar = 0,90 euro), le ministère indique que les partenaires auront «recours aux dernières technologies permettant de produire des composants écologiques à moindre coût et en valorisant les rejets au profit d’autres secteurs comme les travaux publics, la construction et les énergies renouvelables».

Selon le ministère de l’Énergie et des Mines, ce projet permettra la création de douze mille emplois dans sa phase de construction, puis de six mille emplois directs et vingt-quatre mille emplois indirects dans sa phase d’exploitation.

Interrogé par Arab News en français, Ishak Kherchi, expert en économie et professeur à l’université Benbouali de Chlef, explique que «ce mégaprojet structuré aura un impact économique et social très important dans la région Est du pays, notamment en matière de création d’emplois, puisqu’il sera exploité dans sept wilayas de façon directe ou indirecte».

Ce programme industriel, précise-t-il, «contribuera à l’augmentation du taux de croissance économique dans le pays qui ambitionne de faire évoluer à terme son taux de croissance à deux chiffres et d’augmenter de façon significative ses capacités d’exportation vers les marchés internationaux, ceux de proximité comme la Tunisie ou la Libye ou plus largement de la région du bassin méditerranéen».

«Cet investissement est très important, car il permet la consolidation des relations de partenariat entre l’Algérie et la Chine… L’Algérie, qui aspire à une adhésion au Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), envisage, dans le cadre de sa stratégie de développement économique, de multiplier les partenariats économiques et commerciaux de même envergure».

Protéger les sites du patrimoine culturel

Néanmoins, le gisement, situé à proximité d’une zone riche en patrimoine matériel historique remontant à l’Antiquité, comme celui de Bled el-Hadba dans la commune de Bir el-Ater (Tébessa), nécessite une coordination entre les différents acteurs du projet, dont le ministère de la Culture et des Arts, pour assurer sa protection.

Ainsi, les ministres de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, sont convenus de la mise en place d’un groupe de travail entre leurs secteurs, composé notamment d’experts archéologues et de responsables du projet. Ils assureront la coordination et le suivi du programme ainsi que la protection des ruines, des sites et des monuments historiques. Pour le ministère de la Culture et des Arts, «il est important d’établir un système d’accompagnement permanent et de soutien des entreprises du secteur aux travaux des missions archéologiques afin de protéger le patrimoine culturel».


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.