Sur le front, un appareil photo de la guerre de Corée immortalise les soldats ukrainiens

Les Graflex, «qui peuvent nous paraître gros, peu pratiques et extrêmement lourds», étaient autrefois «constamment utilisés par les reporters» (AFP)
Les Graflex, «qui peuvent nous paraître gros, peu pratiques et extrêmement lourds», étaient autrefois «constamment utilisés par les reporters» (AFP)
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

Sur le front, un appareil photo de la guerre de Corée immortalise les soldats ukrainiens

  • Ce photographe ne se destinait pas à couvrir des conflits. Adepte des photos de paysages, de mode, il s'est retrouvé devant le fait accompli lorsque la Russie a envahi son pays
  • Vieux de 70 ans, son Graflex Speed Graphic avait été acquis par un photographe américain parti couvrir la guerre de Corée (1950-1953)

OUKRAINKA: Sous un couvert arboré, un homme s'abrite derrière un petit rideau noir, tel un photographe tout droit sorti du XIXe siècle, pour tirer le portrait de soldats ukrainiens. Son appareil n'en est pas à son premier conflit: il a déjà fait la guerre de Corée.

Une certaine fébrilité entoure la préparation du cliché. A la manoeuvre, l'Ukrainien Arseniï Guérassimenko, photographe de métier, papillonne autour d'un Graflex, une machine imposante posée sur un pied. Il insère un film de la taille d'un livre dans la grosse boîte. Va d'avant en arrière pour effectuer les réglages.

Face à lui, deux soldats, dont l'un porte un pantalon de treillis et l'autre un gilet pare-balles et un fusil d'assaut, patientent devant un puissant tank soviétique "Pion". Puis le photographe se rue derrière le chiffon noir, appuie sur le bouton, et ils rompent la pose.

La scène, observée par l'AFP lors d'une première rencontre avec le photographe alors que les troupes ukrainiennes gagnaient du terrain face aux forces russes dans la bataille pour Kherson (Sud), avait un parfum de passé, dans un conflit pourtant tristement moderne.

L'AFP a ensuite rencontré à nouveau Arseniï Guérassimenko à Kiev en avril, alors qu'il développait ses clichés dans un labo faiblement éclairé par une lumière rouge.

Ce photographe ne se destinait pas à couvrir des conflits. Adepte des photos de paysages, de mode, il s'est retrouvé devant le fait accompli lorsque la Russie a envahi son pays, le 24 février 2022.

"Je voulais me rendre utile", "faire quelque chose à mon niveau", explique ce grand gaillard de 35 ans, au sourire doux. "Je ne peux pas tirer avec un pistolet ou avec une mitraillette, mais je peux faire des photos. C'est ma contribution".

A une demi-douzaine de reprises déjà, il s'est rendu sur le front. Notamment près de Bakhmout, dans l'Est, "l'endroit le plus effrayant" où il soit "jamais allé", du fait des "lourds bombardements", raconte-t-il.

«Symbolique»

Toujours à ses côtés, son Graflex Speed Graphic, petit morceau d'histoire à lui tout seul. Vieux de 70 ans, il avait été acquis par un photographe américain parti couvrir la guerre de Corée (1950-1953), lui a raconté l'homme à qui il l'a acheté en ligne.

Et maintenant, "c'est assez symbolique", remarque-t-il, la vieille machine s'illustre dans un nouveau conflit, en Ukraine cette fois-ci, où elle capture selon lui "l'Histoire" en marche, "des moments de vérité".

Les Graflex, "qui peuvent nous paraître gros, peu pratiques et extrêmement lourds", étaient autrefois "constamment utilisés par les reporters", rappelle cet Ukrainien.

"Marilyn Monroe, Al Capone, toutes ces histoires que nous avons vues dans des films... mais aussi le drapeau (américain) planté sur (l'île japonaise) d'Iwo Jima - sanglante bataille de la Seconde Guerre mondiale -, c'est le Graflex", s'enorgueillit-il.

"Durant la guerre de Corée, il était déjà totalement démodé" face aux petits appareils à pellicules employés par des photographes tels que Robert Capa ou Henri Cartier-Bresson, observe toutefois Florian Ebner, conservateur au Centre Pompidou, important musée parisien dédié à l'art contemporain.

Car le Graflex requiert de changer de film à chaque prise, d'effectuer de longs réglages, ce qui empêche de "mitrailler", d'être dans l'"action", poursuit-il.

Mais ce "cérémonial" en lui-même, qui passe par un "processus collaboratif avec la personne photographiée", à qui l'on demande d'être "statique" et de "poser", donne un "cachet esthétique que l'on n'obtient pas avec un autre matériel", estime pour sa part Bruno Serralongue, qui utilise le même genre d'appareil.

"La qualité du flou, qui reste très net", en arrière-plan est aussi "très différente" du rendu d'un appareil numérique ou argentique, ajoute ce photographe français, qui a passé des années à immortaliser à Calais (nord de la France) des personnes migrantes tentant de rejoindre le Royaume-Uni.

L'un des clichés dont Arseniï Guérassimenko est le plus fier, réussi après une douzaine d'essais car il fallait actionner le Graflex juste au moment du tir, représente un soldat, prénommé Micha, debout sur un tank, à peine éclairé par une énorme gerbe de flammes.

"Les gens me disent que cette image leur donne de l'espoir", affirme Arseniï Guérassimenko, qui mentionne "les amitiés qui se créent" entre ses sujets et lui, grâce au Graflex.

Micha a eu moins de chance. Il est mort au combat en mars. Mais "grâce à cette photo, espère-t-il, son souvenir demeurera pour toujours, comme un symbole de son courage".


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.