Maroc: Des journalistes incarcérés «privés de lire et d'écrire»

La mère d'Omar Radi, un éminent journaliste et militant marocain jugé pour viol et réception de fonds étrangers dans le but de nuire à la «sécurité de l'État», se tient vêtu d'un masque lors d'une manifestation en soutien à Radi à Casablanca, le 22 septembre 2020 (Photo, AFP).
La mère d'Omar Radi, un éminent journaliste et militant marocain jugé pour viol et réception de fonds étrangers dans le but de nuire à la «sécurité de l'État», se tient vêtu d'un masque lors d'une manifestation en soutien à Radi à Casablanca, le 22 septembre 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 05 mai 2023

Maroc: Des journalistes incarcérés «privés de lire et d'écrire»

  • Amnesty, citant leurs proches, a affirmé que les détenus ont vu leurs manuscrits «confisqués» ou ont été «privés» du droit d'écrire
  • Dans son communiqué, l'ONG internationale a réitéré son appel à libérer les journalistes et les universitaires incarcérés

RABAT: Des journalistes et des défenseurs des droits incarcérés au Maroc sont "privés du droit de lire et d'écrire", a accusé l'ONG Amnesty International, les autorités marocaines assurant jeudi qu'il s'agit en réalité de prisonniers de droit commun.

Des "journalistes et un universitaire sont privés du droit de lire et d'écrire dans les prisons marocaines", a indiqué l'ONG, dans un communiqué publié mercredi, dénonçant "une atteinte délibérée à leur liberté d'expression".

Il s'agit des journalistes Soulaimane Raissouni, Omar Radi et Taoufik Bouachrine, condamnés respectivement à cinq, six et quinze ans de prison dans des affaires d'agressions sexuelles.

Mais également l'ex-bâtonnier Mohamed Ziane, qui purge une peine de 3 ans de prison notamment pour "harcèlement sexuel" et "adultère", et le défenseur des droits humains Rida Benotmane, condamné à 18 mois de prison pour des publications critiques sur Facebook.

Des accusations qu'ils ont toujours niées.

Dans un rapport publié en juillet 2022 l'ONG Human Rights Watch (HRW) avait dénoncé des "techniques de répressions", dont des procès de droit commun ciblant des opposants et "souvent entachés de graves violations du droit à une procédure régulière et équitable".

Amnesty, citant leurs proches, a affirmé que les détenus ont vu leurs manuscrits "confisqués" ou ont été "privés" du droit d'écrire.

L'administration pénitentiaire a démenti jeudi que M. Radi soit empêché d'écrire, affirmant qu'il "dispose de stylos et papiers" ainsi que "des livres, journaux et magazines", sans évoquer les autres cas.

Dans son communiqué, l'ONG internationale a réitéré son appel à libérer les journalistes et les universitaires incarcérés.

Mais pour les autorités marocaines, ils ont été condamnés dans des affaires qui "n'ont rien à voir" avec la liberté d'expression.

Le Maroc a glissé à la 144e place (-9) dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse publié mercredi par Reporters sans frontières (RSF) pour l'année 2023.

Réagissant à ce classement, le porte-parole du gouvernement marocain Mustapha Baitas a affirmé jeudi que RSF était "connue pour son hostilité systématique envers le Maroc", ajoutant que "le gouvernement marocain accepte à coeur ouvert toutes les critiques à condition qu'elles soient objectives et constructives".


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com