A Gaza, l'économie de la débrouille pour échapper à la misère

Mohamed Abu Taima, un Palestinien de 34 ans, assemble des figurines en carton qu'il fabrique avec sa femme pour les utiliser comme jouets pour les enfants dans sa maison du camp de réfugiés palestiniens d'al-Shati dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Mohamed Abu Taima, un Palestinien de 34 ans, assemble des figurines en carton qu'il fabrique avec sa femme pour les utiliser comme jouets pour les enfants dans sa maison du camp de réfugiés palestiniens d'al-Shati dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 mai 2023

A Gaza, l'économie de la débrouille pour échapper à la misère

  • Les occasions d'emploi sont maigres dans la bande de Gaza, langue de terre de 2,3 millions d'habitants
  • Le taux de chômage y était de 45% fin 2021, selon le Fonds monétaire international

GAZA: Dans les allées des marchés de Gaza, Islam Abou Taïma, dont les diplômes n'ont été d'aucune aide, scrute les recoins à la recherche de bouts de carton dont elle se servira pour fabriquer des jouets qu'elle tentera de vendre, dans l'espoir de sortir sa famille de l'indigence.

Les occasions d'emploi sont maigres dans la bande de Gaza, langue de terre de 2,3 millions d'habitants coincée entre l'Egypte, Israël et la mer Méditerranée, minée par une succession de guerres, et sous blocus israélien depuis la prise de pouvoir du mouvement islamiste Hamas en 2007.

Le taux de chômage y était de 45% fin 2021, selon le Fonds monétaire international (FMI), et culmine même à 73,9% parmi les diplômés du supérieur âgés de moins de 29 ans, d'après le Bureau central des statistiques palestiniens.

Mère de cinq enfants, Islam Abou Taïma, 39 ans, a étudié la littérature anglaise, mais cela ne lui a pas permis de trouver un emploi. Son époux, avec qui elle vit dans un logement sans eau ni électricité dans le camp de réfugiés d'Al-Shati, à Gaza, est aussi sans travail.

"Il a eu l'idée de fabriquer des jouets car les enfants n'arrêtaient pas d'en demander et il ne peut pas en acheter", explique-t-elle. "Il a commencé à faire des vélos et des petites voitures (en carton) pour qu'ils jouent avec. Ils étaient contents".

Sur un trottoir d'un quartier plus aisé du centre de Gaza, elle vend pour cinq à dix shekels (1,24 et 2,48 euros) des villas et des voitures de papier.

"Tout ce que nous rêvons de posséder, nous le fabriquons", confie-t-elle à l'AFP. "Mon mari a pensé à fabriquer des vieux avions et des cabriolets comme en conduisent les personnes célèbres. Ca lui permet de sortir de sa dépression".

Pour elle, aller de marché en marché en quête de bouts de carton n'est pas toujours facile. "C'est difficile de marcher dans la rue car les gens me dévisagent, ils demandent +Mais pourquoi tu récupères du carton?+".

Même si elle écoulait tout son stock, elle ne parviendrait pas à obtenir les 450 shekels (112 euros) nécessaires à payer le loyer. "L'objectif, dit-elle, est d'aider ma famille à vivre".

Petite pépinière

A Deir al-Balah, plus au centre de la bande de Gaza, Alaa et Salama Badwane ont transformé leur toit en petite pépinière.

"Nous l'utilisons car nous manquons d'espace", explique Salama Badwane, 40 ans, entre les pneus peints en rouge et vert qui servent de pots à cactus mais surtout à aloe vera.

Lui est en charge de tailler cette plante pour en récolter la sève. Son épouse Alaa, 37 ans, l'utilise ensuite pour faire du savon dans un atelier de fortune, chez eux. L'idée lui est venue en consultant des sites internet sur la cosmétique naturelle, en vogue à Gaza, explique-t-elle.

Le couple, qui vend ses produits à des pharmacies locales, ne rentre pas encore dans ses frais mais espère faire de ce savon "made in Gaza" l'équivalent du renommé savon à l'huile d'olive de Naplouse, en Cisjordanie occupée.

"La situation est difficile mais l'opinion des gens est positive et encourageante", déclare Mme Badwane.

Entrepreneuse

Faute de perspectives à Gaza, Amani Shaath est elle parvenue à émigrer en Turquie, où elle dit avoir travaillé pendant quatre ans dans la restauration rapide, avant de rentrer afin d'aider sa famille au quotidien.

La jeune femme de 25 ans, diplômée en comptabilité, n'a pas trouvé d'emploi dans ce secteur et a ouvert en février un stand de hamburgers sur la corniche, le front de mer où le tout Gaza se presse pour prendre l'air et se restaurer.

Dans son petit kiosque, elle prépare et vend ses sandwichs 15 shekels (3,70 euros).

Ces dernières années, les échoppes de ce type se sont multipliées sur la promenade. Mais, dans un territoire conservateur, rares sont les femmes qui y travaillent.

"Le premier jour, les gens m'ont regardée avec étonnement. Ca m'a fait un choc et j'ai eu peur que le projet échoue", se souvient Amani Shaath. "Puis ils ont commencé à venir et m'ont encouragée, surtout parce que je suis une fille", ajoute-t-elle.


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com