Dette américaine: confrontation politique mardi à la Maison Blanche

Le sénateur Rick Scott s'exprime lors d'une conférence de presse au Capitole à Washington le 3 mai 2023, appelant le président américain Joe Biden à négocier avec les républicains sur le relèvement du plafond de la dette. (REUTERS)
Le sénateur Rick Scott s'exprime lors d'une conférence de presse au Capitole à Washington le 3 mai 2023, appelant le président américain Joe Biden à négocier avec les républicains sur le relèvement du plafond de la dette. (REUTERS)
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Publié le Dimanche 07 mai 2023

Dette américaine: confrontation politique mardi à la Maison Blanche

  • Sur la table des négociations: la réputation financière de l'Amérique, et aussi beaucoup de crédit politique
  • Le démocrate de 80 ans sait que la manière dont il gérera cette crise pèsera sur sa campagne de réélection qui débute

WASHINGTON : L'heure tourne avant un éventuel défaut de paiement: Joe Biden organise mardi un face-à-face avec les chefs de l'opposition parlementaire, pour tenter de trouver un compromis sur la plus lourde dette publique du monde.

Le président américain retrouvera son principal adversaire dans ce dossier, le chef républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, ainsi que Mitch McConnell, leader de la minorité conservatrice au Sénat, l'autre chambre du Congrès.

Sur la table des négociations: la réputation financière de l'Amérique, et aussi beaucoup de crédit politique.

Le démocrate de 80 ans sait que la manière dont il gérera cette crise pèsera sur sa campagne de réélection qui débute.

Kevin McCarthy, péniblement élu au perchoir de la Chambre, à la tête d'une très courte majorité, joue gros lui aussi.

'Otage'

Le président américain a dit vendredi que les républicains tentaient de prendre l'économie américaine "en otage", en conditionnant leur vote d'un relèvement du plafond de la dette à des coupes budgétaires "draconiennes".

"Les deux choses ne sont pas liées", a-t-il affirmé.

Pour Joe Biden, le respect des engagements financiers accumulés par les administrations américaines successives oblige les parlementaires des deux bords, alors que le budget annuel peut, lui, faire l'objet d'un débat politique.

Dans une interview à MSNBC, il a estimé que Kevin McCarthy était un "honnête homme", mais qu'il avait dû, pour sauver son poste, se rallier aux positions "extrêmes" dans son parti.

"Nous, républicains, avons fait ce qu'il fallait. La balle est dans le camp des démocrates", estime au contraire sur Twitter l'un des élus de l'opposition à la Chambre, John Rose, en reprochant à Joe Biden de fuir une discussion "sérieuse" sur le projet de budget des conservateurs.

Ce bras de fer part d'une particularité institutionnelle américaine: régulièrement, le Congrès doit voter pour relever le montant maximal de dette que le gouvernement fédéral est autorisé à accumuler.

Jusqu'à la présidence de Barack Obama, c'était plus ou moins une formalité. Mais dans une Amérique où les clivages partisans sont béants, ce n'est cette fois plus le cas.

La Maison Blanche et la droite n'ont plus beaucoup de temps pour s'entendre.

1er juin

Le Trésor américain a averti que sans vote du Congrès d'ici le 1er juin, le gouvernement devra tailler dans les dépenses courantes et les prestations sociales s'il veut continuer de pouvoir rembourser ses créanciers et payer les intérêts.

Le plafond de la dette est jusqu'ici fixé 31.000 milliards de dollars - le record de toutes les dettes souveraines dans le monde en valeur absolue.

Ce montant a été atteint à la mi-janvier mais le gouvernement fédéral a jusqu'ici géré la situation par des manoeuvres comptables.

Si l'impasse se poursuit pendant l'été, les Etats-Unis se trouveraient non seulement dans l'incapacité de payer factures et salaires, mais aussi de rembourser leurs créanciers.

Pour la première fois, des porteurs de bons du Trésor américains, le placement roi de la finance mondiale, ne pourraient plus récupérer leur mise.

Alors, la Maison Blanche l'assure, finie la reprise économique robuste dont le président américain s'attribue le mérite: les marchés s'effondreraient, la récession serait historique et le chômage flamberait aux Etats-Unis - avec des conséquences sur toute l'économie mondiale.

Le calendrier est d'autant plus serré que la Chambre des représentants ne siègera que douze jours d'ici le 1er juin. Tandis que Joe Biden s'en va dans deux semaines pour une tournée diplomatique de plusieurs jours au Japon et en Australie.

Certains commentateurs estiment que l'administration Biden pourrait, en cas de blocage insoluble, faire une sorte de coup de force juridique et émettre malgré tout de nouvelles créances en invoquant le 14ème amendement de la Constitution. Ce texte pose que "la validité de la dette publique des Etats-Unis (...) ne doit pas être remise en question".

"Je n'en suis pas encore là", a dit Joe Biden à MSNBC, sans écarter formellement cette option.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com