Quand une PME veut donner une seconde vie aux déchets du BTP

Un employé passe devant une pelle à l'usine Recycat66 de l'entreprise familiale Vaills, où sont traités les déchets de construction avant de trouver une seconde vie, à Baho, dans le sud de la France, le 3 mai 2023 (Photo, AFP).
Un employé passe devant une pelle à l'usine Recycat66 de l'entreprise familiale Vaills, où sont traités les déchets de construction avant de trouver une seconde vie, à Baho, dans le sud de la France, le 3 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 mai 2023

Quand une PME veut donner une seconde vie aux déchets du BTP

  • Au bord de la rivière Têt, à la place d'une ancienne sablière, des camions-bennes chargés de gravats sont pesés
  • «Avant ces déchets étaient jetés, c'est dommage de ne pas les réutiliser»

BAHO, France: La réutilisation des déchets du BTP est une priorité environnementale : dans les Pyrénées-Orientales, une société familiale donne une seconde vie aux gravats, jusque-là déversés dans des décharges sauvages ou enfouis, avec un procédé novateur.

"On a créé un centre de traitement qui permet, à l'échelle industrielle, de séparer des gravats, les plastiques, polystyrènes et morceaux de bois, des résidus qui empêchaient la bonne valorisation des bétons, graviers, sables. On peut désormais réutiliser 90% des déchets du BTP", assure Jean Vaills, président du groupe Vaills, dont le site Recycat66, à Baho, commune proche de Perpignan, a ouvert mi-avril.

Au bord de la rivière Têt, à la place d'une ancienne sablière, des camions-bennes chargés de gravats sont pesés, puis déversent des amas de béton contenant de la ferraille, des morceaux de bois et de gaines électriques, des briques. Les pelles mécaniques alimentent ensuite une broyeuse qui engloutit 200 tonnes à l'heure.

"Avant ces déchets étaient jetés, c'est dommage de ne pas les réutiliser. On a investi 11 millions d'euros dans ce site, dont trois pour le système de récupération d'eau, réutilisée à 98%", détaille Jérôme Vaills, frère cadet et directeur général de Vaills.

L'innovation du groupe Vaills est-elle une première ? "A priori, ça n'existe pas ailleurs en France", répond prudemment Jean Vaills, ingénieur de 44 ans, coiffé d'un casque marqué du logo de la société, un drapeau catalan dans un losange.

Une fois broyés, les débris serpentent dans l'usine à ciel ouvert, flambant neuve, sur des tapis roulants, surmontés de puissants aimants qui aspirent les métaux. Des bassins de filtrage éliminent plastique et bois.

Quatre tas de graviers lavés et un autre de sable apparaissent en bout de chaîne, prêts à être chargés et commercialisés.

Pour écouler les résidus de polystyrène et de plastique, Vaills est en discussion avec Lafarge pour les utiliser comme combustible dans une cimenterie du géant français.

Chaque année, le secteur du bâtiment produit 42 millions de tonnes de déchets en France.

"Environ 40% de ces 42 millions sont collectés sous forme de mélange (sans tri préalable, NDLR). L'enjeu est de réduire (c)e volume et faire en sorte qu'une séparation se fasse en amont", estime Florence Godefroy, experte de l'Ademe en matière de recyclage.

Le ministère de la Transition écologique a annoncé le démarrage le 1er mai d'une vaste filière de recyclage des déchets du bâtiment, composée de quatre éco-organismes spécialisés qui vont organiser la collecte, le tri et le recyclage autour d'entreprises spécialisées.

«Casseurs de montagnes»

L'entreprise Vaills table sur le traitement de 300.000 tonnes par an. Les sociétés du BTP voulant se défaire de leurs déchets paient de 2 à 10 euros la tonne, en fonction des impuretés que contient la cargaison.

La société de travaux publics Eurovia (Groupe Vinci), le conseil départemental des Pyrénées-Orientales, pour des aires de covoiturage et des pistes cyclables, Point P et Malet figurent dans le carnet de clients de la PME, assurent ses dirigeants.

Les banques ont suivi pour financer le projet du groupe aux 33 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022, spécialisé dans les carrières et le transport de déchets ménagers et de matériaux de construction, mais aucune subvention publique n'a été consentie, regrettent les Vaills.

Le patriarche Jean-Luc Vaills, 69 ans, qui a cédé les rênes du groupe à ses fils, savoure l'évolution. "Mes fils concrétisent ce que je pensais il y a 20 ans, mais ils sont allés beaucoup plus loin que ce que j'avais imaginé. Eux, ils sont mieux formés que moi, ils sont ingénieurs".

L'entreprise doit "s'adapte(r) à son temps", explique Jean Vaills. "On est parfois vus comme des casseurs de montagnes, on veut donner une image différente de la profession."

Selon les deux frères, le recyclage n'est pas pour autant la solution miracle. "Même si on recycle en France tous les matériaux de déconstruction, cela ne peut représenter que 30% des besoins en granulat, donc on aura toujours besoin des carrières. Mais l'idée c'est d'économiser la matière première."


Les Écologistes iront à l'Élysée lundi, contrairement aux Insoumis

Un sapin de Noël est installé au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 7 décembre 2023. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Un sapin de Noël est installé au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 7 décembre 2023. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • « Les Écologistes se rendront à ce rendez-vous pour y avoir une discussion exigeante sur la méthode avec le président de la République », indique le parti dans un communiqué.
  • La délégation verte sera composée de Marine Tondelier, secrétaire nationale, et des deux chefs de groupe parlementaire, Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard.

Samedi, les Écologistes ont annoncé qu'ils acceptaient l'invitation d'Emmanuel Macron pour un rendez-vous lundi à l'Élysée, alors que le futur gouvernement est en cours de formation. Ils font ainsi volte-face par rapport à La France insoumise qui a prévenu vendredi soir qu'elle ne s'y rendrait pas.

« Les Écologistes se rendront à ce rendez-vous pour y avoir une discussion exigeante sur la méthode avec le président de la République », indique le parti dans un communiqué. La délégation verte sera composée de Marine Tondelier, secrétaire nationale, et des deux chefs de groupe parlementaire, Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard.

« Dans l'impasse politique dans laquelle notre pays se trouve, la stabilité de ce gouvernement ne peut exister que dans un dialogue avec les partis ayant participé au Front républicain », ont ajouté Les Écologistes.

Cette invitation du chef de l'État fait suite à la venue des dirigeants socialistes à l'Élysée vendredi. Ces derniers ont demandé à Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre de gauche, tout en se disant prêts à des discussions avec les macronistes sur la base de « concessions réciproques ».

Ils ont également indiqué avoir réclamé au président de la République qu'il s'entretienne avec leurs alliés du Nouveau Front populaire, et les invitations ont été envoyées dans l'après-midi.

Le Parti communiste (PCF) a fait savoir qu'il se rendrait à l'Élysée, mais pas les Insoumis, qui ont décliné l'invitation. « Nous sommes prêts à gouverner sur la base du programme pour lequel nous avons été élus », a écrit dans un communiqué le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, ajoutant qu'« aucune discussion autre que la nomination d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l'État ».

M. Macron a également reçu vendredi les responsables du bloc central et ceux du parti Les Républicains. Ces derniers ont affirmé qu'ils ne censureraient le futur gouvernement que s'il « mettait en œuvre le programme du Nouveau Front populaire ou comptait des députés de La France insoumise ».

Selon plusieurs de ses proches et interlocuteurs, le chef de l'État envisagerait de nommer un nouveau Premier ministre dès lundi, après le renversement du gouvernement de Michel Barnier par une motion de censure le 4 décembre.


Nouveau gouvernement: LFI refuse de se rendre à l'invitation de Macron lundi à l'Elysée

Jean-Luc Mélenchon, regarde avant une interview lors du journal télévisé du soir sur TF1 le 5 décembre 2024. (AFP)
Jean-Luc Mélenchon, regarde avant une interview lors du journal télévisé du soir sur TF1 le 5 décembre 2024. (AFP)
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  • La France insoumise (LFI) a annoncé vendredi soir qu'elle refusait de se rendre lundi à l'Elysée pour des consultations avec le président Emmanuel Macron
  • Ce refus du parti de Jean-Luc Mélenchon contraste avec les gestes d'ouverture manifestés dans la journée par le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure

PARIS: La France insoumise (LFI) a annoncé vendredi soir qu'elle refusait de se rendre lundi à l'Elysée pour des consultations avec le président Emmanuel Macron en vue de la nomination d'un nouveau Premier ministre et d'un nouveau gouvernement.

"Nous sommes prêts à gouverner sur le programme pour lequel nous avons été élus", écrit le coordinateur national de LFI Manuel Bompard dans un communiqué, ajoutant qu'"aucune discussion autre que la nomination d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l’État". "Nous n'irons donc pas à l’Elysée ce lundi", a-t-il ajouté.

Ce refus du parti de Jean-Luc Mélenchon contraste avec les gestes d'ouverture manifestés dans la journée par le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui s'est dit prêt à des discussions avec les macronistes et avec le parti de droite Les Républicains (LR) sur la base de "concessions réciproques" afin de sortir de l'impasse institutionnelle.

Olivier Faure et les chefs des groupes parlementaires socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner ont été reçus vendredi à la mi-journée par Emmanuel Macron. Ils lui ont demandé de nommer un Premier ministre de gauche.

Emmanuel Macron a également reçu vendredi les représentants du parti Les Républicains (LR) et deux du bloc central composé des partis qui le soutiennent.

Puis il a invité lundi les Ecologistes, qui réservent leur réponse jusqu'à samedi, les communistes, qui se rendront bien au rendez-vous, et LFI.

Selon plusieurs de ses proches et interlocuteurs, le chef de l'Etat envisage de nommer un nouveau Premier ministre dès lundi, après le renversement par une motion de censure du gouvernement de Michel Barnier.


La famille de Gaulle vend des souvenirs et expose l'appel du 18 juin

Cette photographie prise le 6 décembre 2024 montre des pages du manuscrit original de l'« Appel du 18 juin » de 1940 du général de Gaulle avec des annotations écrites par de Gaulle à une date ultérieure, (le manuscrit présenté sur la photographie n'est toutefois pas mis en vente), à la maison de vente aux enchères Artcurial à Paris. (Photo  AFP)
Cette photographie prise le 6 décembre 2024 montre des pages du manuscrit original de l'« Appel du 18 juin » de 1940 du général de Gaulle avec des annotations écrites par de Gaulle à une date ultérieure, (le manuscrit présenté sur la photographie n'est toutefois pas mis en vente), à la maison de vente aux enchères Artcurial à Paris. (Photo AFP)
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  • Des manuscrits, des lettres, des dessins, une montre, un train électrique... La famille se sépare de 372 lots qui seront proposés en vente publique le 16 décembre par Art curial.
  • Le manuscrit de l'appel à la Résistance lancé depuis Londres le 18 juin 1940, et retransmis sur les ondes de la BBC, n'est toutefois pas à vendre.

PARIS : À partir de samedi, les descendants de Charles de Gaulle exposent le manuscrit de l'Appel du 18 juin à l'occasion d'une vente aux enchères de souvenirs très disparates du général.

Des manuscrits, des lettres, des dessins, une montre, un train électrique... La famille se sépare de 372 lots qui seront proposés en vente publique le 16 décembre par Artcurial.

Le manuscrit de l'appel à la Résistance lancé depuis Londres le 18 juin 1940, et retransmis sur les ondes de la BBC, n'est toutefois pas à vendre.

« On le dit et on le redit parce qu'il y a un peu de confusion : il ne peut pas être vendu », explique à l'AFP Frédéric Harnisch, le directeur du département livres et manuscrits d'Artcurial.

« Des copies ont déjà été exposées. Ce qui est inédit, c'est de montrer l'original », ajoute-t-il.

Dans l'hôtel particulier d'Artcurial, au rond-point des Champs-Élysées, le document d'histoire est présenté sous vitre dans une salle aux murs sombres, avec en fond sonore l'enregistrement d'un autre discours du général de Gaulle, celui du 22 juin 1940, car aucun enregistrement de celui du 18 juin n'existe, ainsi que l'hymne de la Résistance, « Le Chant des partisans ».

- « Enrichir » les collections publiques.

Il s'agit de deux feuilles rectos versos, avec de nombreuses ratures. Conservées par Yvonne de Gaulle, elles sont devenues des pièces d'histoire inestimables grâce au destin du général durant la Seconde Guerre mondiale. Elles sont ensuite passées par des coffres de banque.

L'aîné, l'amiral Philippe de Gaulle, en a été le gardien, comme du reste de la mémoire de son père. Il est décédé à l'âge de 102 ans, le 13 mars.

La famille ne connaissait pas bien l'ampleur du legs. Lorsqu'elle a ouvert ses portes à Artcurial, il a fallu inventorier une quantité inattendue de papiers et d'objets. Et les descendants, qui ont des droits de succession à régler, en garderont la majorité.

« Ce que nous présentons à la vente n'est qu'une petite partie de ce qui se trouve dans la succession. Certains descendants voulaient vendre certaines choses, d'autres non. Ils se sont mis d'accord assez vite », souligne M. Harnisch.

L'État, via le ministère de la Culture, ainsi que d'autres institutions devraient s'intéresser de près à certaines pièces. C'est ce que dit Yves de Gaulle, petit-fils du général, dans le catalogue de cette vente intitulée « De Gaulle, une succession pour l'Histoire ». Dans l'introduction, il évoque une occasion « d'enrichir à nouveau les collections publiques de documents historiques gardés par notre famille, dont certains sont très emblématiques ».

- Estimations raisonnables -

Les estimations d'Artcurial sont raisonnables. Trois tomes de l'édition originale des Mémoires de guerre (1954-1959), dédicacés « pour Yvonne, ma chère femme », sont estimés entre 2 000 et 3 000 euros. Son livret scolaire du secondaire à Paris, témoignage rare de sa jeunesse, est estimé entre 1 500 et 2 000 euros.

La plus haute estimation, 50 000 à 60 000 euros, concerne le manuscrit du premier livre du jeune capitaine, La Discorde chez l'ennemi (1924).

Parmi les lettres, dont certaines sont inédites, le lot le plus précieux (7 000 à 8 000 euros) est un ensemble de lettres à Yvonne du 8 au 27 mai 1940. « Voici donc la guerre, la véritable guerre, commencée », écrit-il le 10.

Artcurial s'attend à un grand intérêt pour cette vente. « Tous les Français peuvent être acheteurs ! Tous ceux qui, pour une raison ou une autre, sont attachés au général de Gaulle », selon l'expert.

« Une partie du produit de la vente sera reversée à la Fondation Anne de Gaulle, qui accueille et accompagne des personnes handicapées.