Macron commémore le 8 mai sur des Champs-Elysées quasi vides, avant l'hommage à Jean Moulin à Lyon

Le président français Emmanuel Macron  dépose une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe, place de l'Étoile, lors des cérémonies marquant le 78e anniversaire de la victoire contre les nazis et de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, à Paris, le 8 mai 2023. (AFP).
Le président français Emmanuel Macron dépose une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe, place de l'Étoile, lors des cérémonies marquant le 78e anniversaire de la victoire contre les nazis et de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, à Paris, le 8 mai 2023. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 08 mai 2023

Macron commémore le 8 mai sur des Champs-Elysées quasi vides, avant l'hommage à Jean Moulin à Lyon

  • Comme à chaque célébration de la victoire sur l'Allemagne nazie, le 8 mai 1945, le chef de l'Etat va remonter les Champs-Elysées
  • La préfecture du Rhône a interdit tout rassemblement dans cette zone et la CGT a annoncé déposer un recours en référé contre cette interdiction

PARIS: Emmanuel Macron a commémoré lundi le 8 mai 1945, sur des Champs-Elysées quasi vides après la mise en place d'un large périmètre de sécurité pour empêcher l'opposition de manifester. Il se rend ensuite à Lyon pour un hommage à Jean Moulin et la Résistance où les rassemblements ont aussi été interdits.

Accompagné par la grande escorte de la Garde républicaine, à cheval et motorisée, le chef de l'Etat a remonté les Champs-Elysées, dans sa voiture, vitres fermées devant seulement quelques dizaines de curieux.

Pour éviter les risques de casserolades, récurrents depuis l'adoption de la réforme des retraites, tout rassemblement a en effet été interdit aux abords de la célèbre avenue. Des filtrages stricts ont aussi été mis en place et le public tenu à bonne distance du défilé.

"On voulait voir le président, on est très déçus. On comprend pas bien pourquoi il y a tout ce bazar", déplore Adrien Prevostot, bloqué avec sa fille à 200 mètres des Champs-Elysées. "Les cérémonies militaires c'est fait pour que la population soit derrière le drapeau. C'est quand même dommage pour la France", abonde Stanislas, un habitant du quartier.

Après avoir rejoint l'Arc de Triomphe, Emmanuel Macron s'est recueilli devant la tombe du Soldat inconnu, avant de raviver la flamme, comme le veut la tradition.

Il est attendu à Lyon en début d'après-midi, un déplacement sous haute surveillance.

Des appels à manifester ont été émis à proximité du Mémorial de la prison de Montluc, où Jean Moulin et d'autres figures de la Résistance furent détenus et où l'hommage aura lieu.

La préfecture du Rhône a interdit tout rassemblement dans cette zone. La CGT avait déposé un recours en référé contre cette interdiction, rejeté par la justice.

 

Le 8 mai à l'ambassade de France en Arabie saoudite

Pour commémorer le 8 mais 1945, une cérémonie a été organisée à la Résidence de France à Riyad, honorant la victoire des forces alliées et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe le 8 mai 1945.

Nouveau cycle mémoriel

Dans l'ancienne prison, Emmanuel Macron va rendre hommage à la "Résistance française et aux victimes de la barbarie nazie", précise l'Elysée.

Il sera accompagné du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, du ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye et de la secrétaire d'Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles.

La cérémonie, à l'approche du 80e anniversaire de l'arrestation et de la mort de Jean Moulin, ouvre un nouveau cycle mémoriel qui se poursuivra le 6 juin 2024 avec la commémoration du Débarquement en Normandie et s'achèvera le 8 mai 2025 pour les 80 ans de la Victoire.

Préfet de 1937 à 1940, premier président du Conseil national de la Résistance (CNR), Jean Moulin fut arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, près de Lyon, par le chef local de la Gestapo, Klaus Barbie.

Affreusement torturé, il garda le silence et décéda, des suites des blessures infligées, le 8 juillet 1943 en gare de Metz dans le train qui le conduisait en Allemagne.

Emmanuel Macron se rendra dans sa cellule et dans celle du "boucher de Lyon", Klaus Barbie, qui passa une semaine à Montluc après son arrestation en 1983. Il fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité quatre ans plus tard.

«Esprit de résistance»

Le chef de l'Etat va exalter à travers Jean Moulin "cet esprit de résistance qui est propre au peuple français", indique l'Elysée.

"C'est ce qui a permis au général de Gaulle de devenir un acteur incontournable vis-à-vis des Anglo-Saxons" et à la France de rejoindre le camp des vainqueurs après les errements du régime collaborationniste de Vichy, souligne la présidence. "Tout cela n'aurait pas été possible si Jean Moulin n'avait pas assemblé autour de lui toutes les forces du renouveau", venant de tous les horizons politiques.

Le chef de l'Etat, qui tente de tourner la page de la crise des retraites, en profitera-t-il pour lancer un nouvel appel à la "concorde" ?

La perspective hérisse d'avance ses adversaires pour qui les appels à manifester sont légitimes, même en ce jour de commémoration.

"C'est Emmanuel Macron qui est visé, pas Jean Moulin", a commenté l'eurodéputée insoumise Manon Aubry sur franceinfo. "A chaque fois qu'il sortira dans la rue, il y aura une contestation sociale massive"

Le président du Sénat, Gérard Larcher, juge, lui, "inacceptables" d'éventuels rassemblements. "Il y a un temps pour tout. (Le 8 mai, NDLR), c'est le temps de la mémoire, du recueillement et du rassemblement dans notre pays", a-t-il estimé dimanche.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.