Le ministre chinois des Affaires étrangères se rend en Europe

Qin Gang, conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères de la Chine, quitte la scène après avoir prononcé un discours lors de la cérémonie d'ouverture du forum Lanting, qui s'est tenu sur le thème de la modernisation chinoise et du monde, au Grand Halls, à Shanghai, le 21 avril 2023. (AFP).
Qin Gang, conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères de la Chine, quitte la scène après avoir prononcé un discours lors de la cérémonie d'ouverture du forum Lanting, qui s'est tenu sur le thème de la modernisation chinoise et du monde, au Grand Halls, à Shanghai, le 21 avril 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 09 mai 2023

Le ministre chinois des Affaires étrangères se rend en Europe

  • L'initiative, parfois perçue comme un plan de paix, exhorte notamment Moscou et Kiev à tenir des pourparlers
  • Qin Gang s'entretiendra mercredi avec Catherine Colonna, a précisé le Quai d'Orsay

PEKIN : Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang entame lundi une visite en Europe qui doit le conduire successivement en Allemagne, en France et en Norvège, au moment où son pays entend jouer un rôle de médiateur dans la guerre en Ukraine.

La Chine, qui se présente comme un interlocuteur neutre dans le conflit en Ukraine malgré sa proximité avec la Russie, a publié en février un document en 12 points présentant sa position sur le conflit.

L'initiative, parfois perçue comme un plan de paix, exhorte notamment Moscou et Kiev à tenir des pourparlers.

Un appel attendu de longue date fin avril entre le président chinois Xi Jinping et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le premier depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février 2022, a nourri l'espoir d'une avancée sur ce point.

Dans ce contexte, Qin Gang a eu lundi à Pékin des entretiens avec l'ambassadeur américain Nicholas Burns dans le but, qualifié de "priorité numéro un" par le ministre, de stabiliser les relations entre les deux pays.

Cette rencontre intervient après l'annulation du voyage que devait effectuer le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken en février, reporté en raison de l'incident du ballon chinois présumé espion ayant traversé le territoire des Etats-Unis.

Ils ont abordé les sujets "où (les deux pays) peuvent coopérer comme la lutte contre le changement climatique" ou contre le trafic illégal de fentanyl, un opiacé de synthèse, a indiqué un porte-parole du département d'Etat, Vedant Patel, soulignant que "l'approche de Washington était de maintenir des lignes de communication ouvertes" avec Pékin.

Qin Gang rencontrera cette semaine son homologue allemande Annalena Baerbock, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna ainsi que la ministre norvégienne des Affaires étrangères Anniken Huitfeldt, a indiqué lundi devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

Le déplacement prendra fin vendredi. Aucun détail n'a été donné sur les sujets qui seront évoqués.

Qin Gang s'entretiendra mercredi avec Catherine Colonna, a précisé le Quai d'Orsay.

La ministre était début avril du déplacement en Chine lors d'une visite officielle d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat avait alors appelé son homologue chinois Xi Jinping à "ramener la Russie à la raison" vis-à-vis de l'Ukraine.

«Arrêter la guerre»

Xi Jinping, qui s'est rendu à Moscou en mars, entretient des liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine.

Mardi, Qin Gang échangera avec la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, qui lors d'un déplacement en Chine le mois dernier avait exhorté Pékin à demander "à l'agresseur russe d'arrêter la guerre" en Ukraine.

La Chine, qui n'a pas condamné publiquement la guerre en Ukraine, a fortement accru ces derniers mois sa coopération politique et économique avec son voisin russe.

Qin Gang sera en Norvège en fin de semaine pour la dernière étape de sa visite en Europe.

"La coopération entre la Chine et la Norvège, les questions mondiales telles que le climat et l'environnement, les droits de l'homme et les questions d'actualité internationale comme la guerre en Ukraine seront des thèmes importants pour la visite", a souligné dans un communiqué le ministère norvégien des Affaires étrangères.

Les relations entre les deux pays s'étaient sérieusement détériorées après l'attribution en 2010 du prix Nobel de la paix au dissident chinois Liu Xiaobo.

Controverse

Le déplacement en Europe du ministre chinois des Affaires étrangères intervient après des déclarations controversées en avril de l'ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye.

L'ambassadeur avait questionné l'appartenance à l'Ukraine de la péninsule de Crimée, occupée par Moscou depuis 2014.

"Ca dépend de comment on perçoit ce problème. Il y a l'Histoire. La Crimée était tout au début à la Russie. C'est Khrouchtchev qui a offert la Crimée à l'Ukraine dans l'époque de l'Union soviétique", avait argué le diplomate.

Il avait poursuivi son argumentaire, estimant que les pays de l'ex-URSS "n'ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu'il n'y a pas d'accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain".

Ces propos avaient provoqué une levée de boucliers dans les Etats concernés.

Paris avait alors appelé l'ambassadeur de Chine "à faire un usage de sa parole publique qui soit conforme avec les positions officielles de son pays".

Prenant ses distances avec les propos de son représentant en France, une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, avait ensuite assuré que la Chine respecte "l'intégrité territoriale de tous les pays".


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.