Macron rend hommage à Jean Moulin, plusieurs milliers de manifestants défilent sous tension à Lyon

Le président français Emmanuel Macron est au garde-à-vous lors d'une cérémonie de dépôt de gerbes en hommage au résistant français Jean Moulin et aux victimes du nazisme, à la prison du Mémorial national du Montluc de la Seconde Guerre mondiale, à Lyon, le 8 mai 2023. (Photo Laurent Cipriani / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron est au garde-à-vous lors d'une cérémonie de dépôt de gerbes en hommage au résistant français Jean Moulin et aux victimes du nazisme, à la prison du Mémorial national du Montluc de la Seconde Guerre mondiale, à Lyon, le 8 mai 2023. (Photo Laurent Cipriani / POOL / AFP)
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Publié le Mardi 09 mai 2023

Macron rend hommage à Jean Moulin, plusieurs milliers de manifestants défilent sous tension à Lyon

  • «La République française n'est par définition ni bonne, ni mauvaise. Elle est nécessaire, vitale, juste», a déclaré Emmanuel Macron, saluant la mémoire de Jean Moulin, «l'enfant de la République», «le soldat de la France»
  • Pour éviter les risques de «casserolades», récurrents en marge des déplacements du chef de l'Etat depuis l'adoption de la réforme des retraites, la préfecture du Rhône avait interdit les rassemblements

LYON, France : Après une commémoration du 8 mai 1945 sur des Champs-Elysées quasiment vides, Emmanuel Macron a rendu hommage lundi à la Résistance et à son chef Jean Moulin, à Lyon où plusieurs milliers d'opposants ont défilé sous tension, tenus à bonne distance par les forces de l'ordre.

Le chef de l'Etat a déposé une gerbe au Mémorial de la prison de Montluc dans laquelle près de 10.000 personnes ont été incarcérées sous l'Occupation. Plus d'un millier d'entre elles ont été fusillées, 6.000 déportées.

"La République française n'est par définition ni bonne, ni mauvaise. Elle est nécessaire, vitale, juste", a-t-il déclaré, saluant la mémoire de Jean Moulin, "l'enfant de la République", "le soldat de la France".

Il a mis en avant la mission de l'ancien préfet - "unir les droites et les gauches" - notant la présence des principales forces politiques du pays, de la CGT ou encore de la CFTC, le 27 mai 1943, lors de la réunion fondatrice du Conseil national de la Résistance. Un appel à la concorde alors que l'hostilité contre lui est vive depuis l'adoption au forceps de la réforme des retraites?

Pour éviter les risques de "casserolades", récurrents depuis la promulgation du texte, les rassemblements avaient été interdits autour de la prison et un vaste périmètre de sécurité instauré.

3.000 manifestants selon la préfecture, 5.000 d'après la CGT, ont défilé à l'extérieur, certains tapant sur des casseroles.

"On ne dit pas que la situation actuelle est comparable à 1945, on dit simplement que le gouvernement ne peut pas piétiner l'héritage social de la Résistance", a relevé Samuel Delor de la CGT du Rhône.

«Inacceptables»

Les vitres de la porte de la mairie du 3e arrondissement de Lyon ont été cassées, des vitres de voitures brisées et des CRS ont fait à plusieurs reprises usage de gaz lacrymogène, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Les enfants d’Izieu et les millions de morts de la Seconde guerre mondiale méritent le silence et le respect. Pas l’indignité. Il y a un temps pour tout", a tweeté le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, présent à la cérémonie, le président (LR) du Sénat Gérard Larcher jugeant de tels rassemblements "inacceptables" en ce jour de mémoire.

A plusieurs centaines de mètres des manifestants, Emmanuel Macron a effectué sans encombre sa visite.

"On aurait aimé qu'il y ait un peu plus de monde", a lancé au chef de l'Etat, Thomas Dossus, sénateur écologiste du Rhône et de la Métropole de Lyon. "Je pense que l'esprit civique gagnerait à être largement diffusé (...) Les fautes de ton ne sont jamais bonnes", a répliqué Emmanuel Macron.

Accompagné de Claude Bloch, 94 ans, dernier rescapé d'Auschwitz vivant à Lyon et des chasseurs de criminels nazis Serge et Beate Klarsfeld, le chef de l'Etat a ensuite visité la cellule de Jean Moulin, arrêté à Caluire, près de Lyon, par le chef local de la Gestapo Klaus Barbie. Affreusement torturé, il a gardé le silence et est mort, des suites des blessures infligées, le 8 juillet 1943, dans le train qui le conduisait en Allemagne.

Cycle mémoriel

Emmanuel Macron s'est aussi rendu dans la cellule de l'historien résistant Marc Bloch, fusillé en 1944, dans celle de Klaus Barbie qui passa une semaine à Montluc en 1983, et dans un espace consacré aux 44 enfants d'Izieu, raflés sur ordre du "boucher de Lyon". Après avoir transité une nuit dans la prison, ils ont été acheminés à Drancy, d'où ils ont tous été déportés et assassinés.

Dans la matinée, les commémorations sur les Champs-Elysées ont aussi été très encadrées par les forces de l'ordre.

Le chef de l'Etat, escorté par la Garde républicaine, a remonté, en voiture, une avenue quasiment vide, avant de se recueillir sur la tombe du Soldat inconnu, de raviver la flamme et de serrer quelques mains dans la tribune officielle.

"On voulait voir le président, on est très déçu. On comprend pas bien pourquoi il y a tout ce bazar", a déploré Adrien Prevostot, bloqué avec sa fille à 200 mètres de la célèbre avenue. "Les cérémonies militaires, c'est fait pour que la population soit derrière le drapeau. C'est quand même dommage pour la France", a abondé Stanislas, un habitant du quartier.

A Lyon, la cérémonie ouvre un nouveau cycle mémoriel qui se poursuivra le 6 juin 2024 avec la commémoration du Débarquement en Normandie et s'achèvera le 8 mai 2025 pour les 80 ans de la Victoire.

Claude Bloch, l'un des derniers survivants de Montluc, a tenu à faire passer un message à la jeune génération. "Je leur dis: cela s'est produit, cela peut se reproduire, cela se produit même dans certains pays du monde".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.