Tableau vandalisé: Le Pen nie toute responsabilité du Rassemblement national

Marine Le Pen a nié mardi toute responsabilité dans la dégradation d'un tableau polémique au Palais de Tokyo par un ancien élu du Front national, attribuant ce geste à un «comportement individuel». (AFP)
Marine Le Pen a nié mardi toute responsabilité dans la dégradation d'un tableau polémique au Palais de Tokyo par un ancien élu du Front national, attribuant ce geste à un «comportement individuel». (AFP)
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Publié le Mardi 09 mai 2023

Tableau vandalisé: Le Pen nie toute responsabilité du Rassemblement national

  • «Vous ne pouvez pas être tenu responsable d'un fait individuel de quelqu'un qui a été conseiller municipal il y a huit ans», a affirmé Le Pen
  • «Il a eu tort de le faire», a-t-elle ajouté, s'en prenant à la ministre de la Culture qui a dénoncé dimanche «l'instrumentalisation» de cette affaire par le RN

PARIS: Marine Le Pen a nié mardi toute responsabilité dans la dégradation d'un tableau polémique au Palais de Tokyo par un ancien élu du Front national, attribuant ce geste à un "comportement individuel".

"Vous ne pouvez pas être tenu responsable d'un fait individuel de quelqu'un qui a été conseiller municipal il y a huit ans", a affirmé sur Sud Radio la patronne des 88 députés du Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale, assurant que l'auteur de la dégradation n'est plus membre du parti.

Le Monde a révélé qu'il s'agissait de Pierre Chassin, ancien chef du groupe Front national au conseil municipal des Mureaux (Yvelines), un octogénaire qui a projeté de la peinture sur l'oeuvre "Fuck abstraction !" de l'artiste suisse Miriam Cahn, taxée de pédopornographie par ses détracteurs.

"Il a eu tort de le faire", a-t-elle ajouté, s'en prenant à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui a dénoncé dimanche "l'instrumentalisation" de cette affaire par le Rassemblement national.

"Avec des propos comme ça, elle ne mérite pas d'être ministre des Français", a affirmé Mme Le Pen, qui s'est également défendue d'être "proche" de deux personnes qui ont participé samedi à une manifestation de militants d'ultradroite à Paris et qui ont été identifiés par Mediapart.

"Tous les gens qui à un moment ou un autre (...) dans les 50 ans d'existence du Front national ont eu une responsabilité de comptables ou même d'élus ne font pas partie de mes proches", a-t-elle assuré. Le Front national (FN) est devenu le Rassemblement national (RN) en 2018.

Sur cette manifestation, qui n'a pas été interdite et qui a suscité de vives critiques à gauche, elle a rappelé qu'il est interdit de défiler masqué: "Ces provocations ne peuvent pas être tolérées. C'est inadmissible", a-t-elle déclaré.


Paris appelle à la vigilance pour éviter une guerre entre Erevan et Bakou

La police arménienne monte la garde dans le centre-ville d'Erevan le 20 septembre 2023, alors que les séparatistes du Haut-Karabakh et les autorités azerbaïdjanaises ont annoncé qu'ils cesseraient les hostilités, marquant ainsi la fin d'une opération "anti-terroriste" lancée un jour plus tôt par les forces azerbaïdjanaises dans la région séparatiste. (AFP).
La police arménienne monte la garde dans le centre-ville d'Erevan le 20 septembre 2023, alors que les séparatistes du Haut-Karabakh et les autorités azerbaïdjanaises ont annoncé qu'ils cesseraient les hostilités, marquant ainsi la fin d'une opération "anti-terroriste" lancée un jour plus tôt par les forces azerbaïdjanaises dans la région séparatiste. (AFP).
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  • "Il faut être très prudent sur ce qui se passe au Haut-Karabakh", a déclaré Catherine Colonna
  • Un accord de cessez-le-feu a été annoncé mercredi après une offensive éclair de l'Azerbaïdjan sur cette enclave peuplée majoritairement d'Arméniens mais sous souveraineté de Bakou

NATIONS-UNIES: La communauté internationale doit tout faire pour éviter que l'Arménie "se trouve, malgré elle, impliquée" dans le conflit entre l'Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens au Nagorny-Karabakh, a souligné mercredi la cheffe de la diplomatie française dans un entretien avec l'AFP.

"Il faut être très prudent sur ce qui se passe au Haut-Karabakh", a déclaré Catherine Colonna, à la veille d'un Conseil de sécurité d'urgence des Nations unies, à la demande de la France.

Un accord de cessez-le-feu a été annoncé mercredi après une offensive éclair de l'Azerbaïdjan sur cette enclave peuplée majoritairement d'Arméniens mais sous souveraineté de Bakou.

Pour autant, la ministre des Affaires étrangères estime qu'il est nécessaire d'attendre pour voir "si, une fois conclu, il est observé".

"Je voudrais que l'on ait en tête que, hier, l'Azerbaïdjan a mené une action militaire, y compris avec des armes lourdes, y compris sur des populations civiles", a-t-elle dit. "Quand on ose recourir à ces moyens, ça justifie toute notre vigilance et toute notre prudence", a-t-elle argué.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livrés deux guerres pour la souveraineté de ce territoire montagneux, reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Trois ans après la précédente guerre, Bakou a lancé mardi une opération militaire dans cette enclave et demandé la reddition des séparatistes, ce qu'ils ont accepté mercredi.

Selon les séparatistes, en 24 heures, les affrontements ont fait au moins 200 morts et 400 blessés.

"Sur les possibilités que l'Arménie se trouve, malgré elle, impliquée, là aussi, je crois qu'il faut que nous rappelions la plus grande vigilance de la communauté internationale", a-t-elle dit alors que l'Arménie a accusé mercredi l'armée azerbaïdjanaise d'avoir ouvert le feu à l'arme légère sur ses positions à la frontière entre les deux pays.

L'Arménie considère que cette enclave fait partie du territoire de l'Azerbaïdjan.

"Il ne serait pas bon que qui que ce soit essaie de prétendre que l'Arménie agissait au Haut-Karabakh. Ce n'est pas vrai", a encore insisté Catherine Colonna.

"Il y a des populations arméniennes de culture par leur histoire, par leurs traditions, qu'il faut d'ailleurs préserver dans leurs droits", dit-elle. "Et c'est l'objet des efforts de la France et d'un certain nombre de ses partenaires européens, américains et d'autres, que de faire respecter le droit de ces populations à vivre conformément à leur culture", a-t-elle ajouté.

« Porter une voix unie »

Sur la réunion du Conseil de sécurité jeudi, Catherine Colonna note qu'il n'est "pas si fréquent" que celui-ci se saisisse de la question du Haut-Karabakh.

"Nous sommes heureux d'avoir pu obtenir une réaction de la communauté internationale", a-t-elle dit, soulignant que cette réunion allait permettre d'exposer "la situation" et à chaque Etat "de s'exprimer".

"Nous savons qu'il y a des différences de points de vue sur ces sujets. Elles se sont manifestées dans le passé", a-t-elle admis, en référence notamment à la frilosité de la Russie ou des Etats-Unis à soutenir une résolution du Conseil de sécurité.

"Mais nous souhaitons que demain, après les graves opérations (...), le conseil soit capable de porter une voix unie pour demander l'arrêt de ces opérations immédiatement et le retour à la table des négociations", a expliqué la ministre française.

Malgré l'échec de la médiation menée ces derniers mois par la France, les Européens et les Etats-Unis, elle a répété que "c'est par la négociation que la question des droits des habitants du Haut-Karabakh peut être réglée".

L'Arménie accuse Bakou de génocide. L'Azerbaïdjan évoque une réintégration au sein du pays y compris par un processus de naturalisation.

"Nous avons toujours encouragé un processus politique. C'est le seul à même d'apporter des réponses durables et pacifiques", a estimé Catherine Colonna.

Selon elle, "les graves événements" survenus mardi doivent être "l'occasion de mieux unir" les efforts de la communauté internationale pour "travailler de façon plus convergente pour dire à l'Azerbaïdjan que ce qui a été fait est inacceptable".


Charles III à Bordeaux, symbole de trois siècles d'Aquitaine anglaise

Le roi Charles III et la reine Camilla arrivent pour assister à un banquet d'État au château de Versailles, à l'ouest de Paris, le 20 septembre 2023, au premier jour d'une visite d'État de la famille royale britannique en France. (AFP).
Le roi Charles III et la reine Camilla arrivent pour assister à un banquet d'État au château de Versailles, à l'ouest de Paris, le 20 septembre 2023, au premier jour d'une visite d'État de la famille royale britannique en France. (AFP).
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  • Déjà venu en 1977, lorsqu'il était prince de Galles, le roi marche aussi sur les traces de sa mère, Elizabeth II (1926-2022), qui avait fait escale sur les rives de la Garonne en 1992
  • Jusqu'à la bataille de Castillon, qui met un terme à la guerre de Cent Ans en 1453, le duché d'Aquitaine est régi par des monarques anglais

BORDEAUX: La visite de Charles III, vendredi à Bordeaux, ravive les liens entre l'Aquitaine et l'Angleterre qui a régné pendant trois siècles sur le Bordelais, importé son vin "claret" et laissé une empreinte vivace, dont témoigne une importante communauté britannique.

Déjà venu en 1977, lorsqu'il était prince de Galles, le roi marche aussi sur les traces de sa mère, Elizabeth II (1926-2022), qui avait fait escale sur les rives de la Garonne en 1992.

"Elle cherchait à réactiver, à rappeler ce lien historique", souligne Frédéric Boutoulle, professeur d'histoire médiévale à l'Université Bordeaux-Montaigne.

Ces attaches remontent à 1152 : Aliénor, duchesse d'Aquitaine, épouse alors Henri II Plantagenêt, qui deviendra roi d'Angleterre deux ans plus tard.

"À partir de ce moment-là, il y a une union dynastique entre l'Aquitaine et l'Angleterre qui a duré trois siècles, contre vents et marées", poursuit l'historien, évoquant des "liens assez forts".

« Pas une colonisation »

Jusqu'à la bataille de Castillon, qui met un terme à la guerre de Cent Ans en 1453, le duché d'Aquitaine est régi par des monarques anglais, même si l'étendue territoriale de la province varie beaucoup au fil des conflits et des traités.

Durant cette période, "Bordeaux est toujours restée anglaise", note Guilhem Pépin, titulaire d'un doctorat en histoire de l'université d'Oxford et spécialiste du sujet. "Mais ce n'est pas une colonisation de peuplement, il y avait une grande autonomie." Les sujets aquitains du roi d'Angleterre ne parlaient pas l'anglais mais le gascon.

Cette union dynastique bénéficie au commerce de la Gascogne, en particulier à son vignoble. "Ça a été une aubaine pour les vins de la région", confirme Frédéric Boutoulle.

Selon les registres fiscaux de l'époque, le volume moyen exporté depuis l'estuaire de la Gironde atteint 82.000 tonneaux par an au début du XIVe siècle (près de 700.000 hectolitres), avec une année record en 1308-1309 : 102.000 tonneaux ou 850.000 hl.

"On n'a retrouvé ces chiffres que dans les années 1950", précise Frédéric Boutoulle.

Si le fameux vin rouge clairet, ou "claret", se taille la part du lion, l'élite anglaise se délecte aussi du blanc, comme celui produit alors à Saint-Émilion.

La région garde des traces de ce riche passé, comme le léopard anglais qui figure sur les armoiries de la ville de Bordeaux, ou le nom de bastides médiévales fondées par des représentants du roi d'Angleterre: Roger de Leyburn à Libourne (Gironde) ou John de Hastings à Hastingues (Landes).

Le roi d'Angleterre Richard II, quant à lui, est né en 1367 à Bordeaux, ou bien tout près de là à Lormont, selon les sources.

« Anachronisme »

Par la suite, le lien culturel et commercial se maintient, malgré la conquête française, la région restant aujourd'hui un pôle d'attraction pour les Britanniques.

Selon l'Office du tourisme, ils ont été 100.000 à séjourner à Bordeaux en 2022, soit la deuxième fréquentation étrangère après les Espagnols. Et selon des données de l'Insee d'avant le Brexit, un quart des Britanniques vivant en France résidaient en Nouvelle-Aquitaine (39.000 résidents en 2016).

La venue de Charles III, d'abord annulée il y a six mois en plein conflit sur les retraites, met en joie des ressortissants britanniques installés dans la région.

"J'avais été déçue qu'il ne vienne pas" en mars, témoigne Christine Rychlewski, responsable locale de l'église anglicane, qui compte bien aller applaudir Charles III, chef de l'Église d'Angleterre, vendredi à Bordeaux.

"C'est une bonne chose que ça soit remis au programme, c'est bien pour l'amitié franco-britannique", ajoute cette sexagénaire, interprète à la retraite.

Mais pour d'autres, comme Andy Smith, président du Bordeaux Giscours Cricket Club, cette visite relève d'un "anachronisme incroyable dans un pays démocratique".

"La famille royale est un symbole du système de classes britannique que je trouve aberrant", plaide cet enseignant à Sciences Po Bordeaux, qui se dit "plutôt républicain".


Charles III devant le Sénat français après un plaidoyer en faveur du lien franco-britannique

Le roi britannique Charles III (à gauche) est accueilli par le président français Emmanuel Macron alors qu'ils arrivent pour assister à un banquet d'État au château de Versailles, à l'ouest de Paris, le 20 septembre 2023, le premier jour d'une visite d'État royale britannique en France. (Photo, AFP)
Le roi britannique Charles III (à gauche) est accueilli par le président français Emmanuel Macron alors qu'ils arrivent pour assister à un banquet d'État au château de Versailles, à l'ouest de Paris, le 20 septembre 2023, le premier jour d'une visite d'État royale britannique en France. (Photo, AFP)
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  • Mercredi soir, Charles III et Emmanuel Macron ont envoyé un message "d'amitié" franco- britannique porté sur "l'avenir" lors d'un dîner fastueux au château de Versailles, temps fort de la visite du roi en France
  • Après les fastes de ce dîner à Versailles et une descente des Champs-Elysées au côté du président Emmanuel Macron, le roi est attendu sur son discours à la tribune du Sénat français, à 11H00 locales

PARIS: Le roi Charles III, qui entend asseoir son image à l'international un an après son accession au trône, tentera jeudi d'imprimer sa marque politique lors d'un discours devant les parlementaires français, au 2e jour d'une visite d'Etat à Paris au cours de laquelle il a plaidé en faveur de liens franco-britanniques renforcés.

Mercredi soir, Charles III et Emmanuel Macron ont envoyé un message "d'amitié" franco- britannique porté sur "l'avenir" lors d'un dîner fastueux au château de Versailles, temps fort de la visite du roi en France.

Cette visite de trois jours en France, la première depuis le couronnement du monarque, "est un signe d'amitié et de confiance", perçu "comme hommage à notre passé, et comme gage d'avenir", a affirmé le président français en ouverture du repas.

Quelques instants plus tard, Charles III s'est adressé à l'assemblée pour son traditionnel toast, jonglant entre le français, qu'il parle couramment, et l'anglais. "Il nous incombe à tous de revigorer notre amitié pour qu'elle soit à la hauteur des défis de ce 21e siècle", a-t-il lancé à M. Macron, appelant à un "renouveau" de l'Entente cordiale, ou concorde franco-britannique, dont les 120 ans seront célébrés en avril prochain, après les turbulences du Brexit.

Après les fastes de ce dîner à Versailles et une descente des Champs-Elysées au côté du président Emmanuel Macron, le roi est attendu sur son discours à la tribune du Sénat français, à 11H00 locales (09H00 GMT).

C'est une première pour un souverain britannique. En 2004, sa mère Elizabeth II avait en effet prononcé un discours dans la salle des Conférences du Sénat, devant députés et sénateurs réunis, mais pas dans l'hémicycle.

La visite de Charles III en France aurait dû avoir lieu dès mars et être sa première visite en tant que roi à l'étranger, mais elle avait dû être annulée à la dernière minute sur fond de violentes manifestations en France contre la réforme des retraites.

Six mois plus tard, le calme est revenu et l'heure est de nouveau à "l'Entente cordiale". - Nécropole des rois de France -

Jeudi après-midi à 15H40 (13H40 GMT), le roi prendra la parole en clôture d'une table ronde au Museum national d'histoire naturelle de Paris, consacrée à la "finance climat", soit les actions menées par les banques face au changement climatique, comme les produits financiers verts.

Au lendemain de son escapade à Versailles, le roi Charles III s'autorisera une autre sortie aux portes de la capitale française, cette fois au nord, à Saint-Denis, banlieue défavorisée mais aussi nécropole des rois de France et centre névralgique des Jeux olympiques de 2024.

A 12H00 (10H00 GMT), le roi Charles III, accompagné de la reine Camilla et de la Première dame française Brigitte Macron, rencontrera des jeunes de Saint-Denis sur le thème du sport, et visitera la cathédrale de Saint-Denis, chef d'oeuvre de l'art gothique et dernière demeure des rois de France.

Après une visite au Marché aux fleurs, de retour en plein centre historique de Paris, le couple royal rejoindra le couple Macron sur le parvis de Notre-Dame de Paris à 14H45 locales (12H45 GMT) pour rencontrer des membres de l'équipe de restauration de la cathédrale ravagée par un gigantesque incendie en 2019, qui doit rouvrir pour décembre 2024.

Le couple royal se rendra ensuite vendredi à Bordeaux, pour la troisième et dernière journée de cette visite d'Etat, dans une région du sud-ouest de la France durement frappée par les incendies en 2022, qui compte de nombreux résidents britanniques.

Il y visitera, avec la reine Camilla, la frégate HMS Iron Duke, bateau de la Royal Navy, mais aussi une forêt expérimentale, à Floirac, avant de finir par un passage au domaine viticole Château Smith Haut Lafitte.