Haïti s'enfonce dans la violence: plus de 600 tués en avril, l'ONU appelle à l'aide

Des personnes quittent un quartier de Port-au-Prince lors de violences liées à des gangs en Haïti le 24 avril 2023. (AFP)
Des personnes quittent un quartier de Port-au-Prince lors de violences liées à des gangs en Haïti le 24 avril 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 09 mai 2023

Haïti s'enfonce dans la violence: plus de 600 tués en avril, l'ONU appelle à l'aide

  • Le Haut-Commissaire Volker Türk dénonce «un cycle de violence sans fin en Haïti»
  • La violence ne devient pas seulement plus extrême et plus fréquente, mais qu'elle s'étend inexorablement à mesure que les gangs cherchent à étendre leur contrôle

GENEVE: Plus de 600 personnes ont été tuées pour le seul mois d'avril dans "une nouvelle vague de violence extrême" qui a frappé plusieurs quartiers de Port-au-prince, la capitale d'Haïti, a alerté l'ONU mardi qui appelle à déployer d'urgence une force de soutien.

"Au moins 846 personnes ont déjà été tuées au cours des trois premiers mois de 2023, auxquelles s'ajoutent plus de 393 personnes blessées et 395 enlevées au cours de la période, soit une augmentation de 28% de la violence par rapport au trimestre précédent", selon un communiqué du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.

Le Haut-Commissaire Volker Türk dénonce "un cycle de violence sans fin en Haïti". "La situation d'urgence en matière de droits de l'homme appelle une réponse forte de toute urgence", a-t-il demandé mardi.

Dans un rapport trimestriel (janvier à mars) publié mardi, l'ONU souligne que la violence à Haïti ne devient pas seulement plus extrême et plus fréquente, mais qu'elle s'étend inexorablement à mesure que les gangs cherchent à étendre leur contrôle.

Des zones de la capitale auparavant considérées comme sûres, notamment Kenscoff et Pétion Ville, ainsi que le département de l'Artibonite, sont désormais touchées.

Les enlèvements (au moins 395 au premier trimestre 2023) sont en augmentation de 12% par rapport au trimestre précédent, et la violence sexuelle continue d'être utilisée comme une arme par les gangs pour s'imposer par la terreur et faire souffrir la population.

Parmi les autres modes opératoires utilisés par les gangs, le rapport recense des incidents au cours desquels des tireurs embusqués ont fait feu sans discernement sur des passants ou sur des habitations. Des personnes ont aussi été brûlées vives dans les transports publics.

Le rapport met par ailleurs en évidence l'émergence de groupes d'autodéfense, appelés "brigades de vigilance", suite aux appels lancés par certaines personnalités politiques et journalistes pour que les citoyens s'organisent pour lutter contre la violence des gangs.

Ces groupes sont à l'origine de lynchages collectifs et ont entraîné la mort d'au moins 75 personnes, dont 66 membres de gangs, au premier trimestre, selon le rapport.

Lors de sa première visite officielle en Haïti en février, M. Türk a encouragé la communauté internationale à soutenir le renforcement de la police nationale d'Haïti et à déployer en urgence une force de soutien pour une période limitée.

"Je réitère mon appel à la communauté internationale pour qu'elle déploie une force de soutien spécialisée, respectueuse des droits de l'homme et limitée dans le temps, avec un plan d'action complet pour aider les institutions haïtiennes", a demandé le Haut-Commissaire mardi.

"L'Etat a l'obligation de protéger ses citoyens. La population devrait pouvoir compter sur la police et les autorités judiciaires pour s'attaquer à la violence des gangs. Mais la réalité est que l'Etat n'a pas la capacité de réagir. La population se fait donc justice à elle-même, mais cela ne fera qu'alimenter la spirale de la violence ", a-t-il averti.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.