Ryanair, misant sur une hausse du trafic, commande 300 Boeing 737 MAX-10

Un Boeing 737-8AS de Ryanair (Photo, AFP).
Un Boeing 737-8AS de Ryanair (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Ryanair, misant sur une hausse du trafic, commande 300 Boeing 737 MAX-10

  • La moitié de la commande est dédiée au remplacement de 737 volant actuellement pour Ryanair
  • Elle devrait permettre de créer plus de 10.000 nouveaux emplois de pilotes, personnel de cabine et ingénieurs

LONDRES: La compagnie irlandaise Ryanair, qui espère transporter bien plus de passagers dans les années à venir, a passé mardi une commande ferme de 150 moyen-courriers 737 MAX, l'avion-vedette de Boeing, et posé une option pour 150 appareils supplémentaires.

Les deux entreprises se réconcilient ainsi officiellement après plusieurs mois marqués par de vives critiques du patron de Ryanair, Michael O'Leary, sur les retards de livraisons et des prix trop élevés.

La commande est évaluée à 40 milliards de dollars au prix catalogue, mais Ryanair a obtenu un "rabais compétitif", a indiqué mardi Michael O'Leary.

Il n'a pas donné de précisions sur le montant, indiquant juste que la compagnie avait déboursé plus par siège que lors de précédentes commandes.

Mais avec le MAX-10, une version comprenant 30 sièges supplémentaires par rapport aux 737 actuellement dans la flotte de la compagnie, consommant 20% de carburant en moins et étant 50% plus silencieuse, c'est un accord "gagnant-gagnant", a-t-il assuré auprès de l'AFP.

Ryanair espère transporter jusqu'à 300 millions de passagers par an en 2034, contre 168 millions actuellement.

En plus de la hausse globale anticipée du trafic en Europe, elle souhaite attirer de nouveaux clients avec des prix attractifs grâce aux économies engendrées par les MAX-10, a souligné Michael O'Leary. Son objectif : occuper 30% du marché européen.

La moitié de la commande est dédiée au remplacement de 737 volant actuellement pour Ryanair et l'autre moitié à la croissance de la compagnie, sachant que Ryanair a jusqu'à présent toujours confirmé les options posées, a ajouté le dirigeant.

Elle devrait permettre de créer plus de 10.000 nouveaux emplois de pilotes, personnel de cabine et ingénieurs, selon Ryanair.

Dates de livraison 

Entre Boeing et Ryanair, "c'est un peu comme un mariage ; il y a de temps en temps des disputes et des séparations, mais nous finissons par nous réconcilier", a souligné Michael O'Leary.

Aux yeux de Dave Calhoun, le patron de Boeing, Ryanair a démontré l'importance de leur relation quand la compagnie avait accepté d'exercer une option pour 75 appareils en décembre 2020, en pleine pandémie et au moment où l'avionneur venait juste de recevoir le feu vert pour faire de nouveau voler le 737 MAX après vingt mois de suspension.

Sans donner de précisions sur le montant de la commande, il a simplement souligné que les deux entreprises avaient fait ce qu'il fallait pour que "Ryanair puisse grandir et Boeing prospérer".

"Nous ne prendrions pas la commande si elle n'apportait pas un profit", a-t-il relevé auprès de l'AFP.

Quant à la certification de l'appareil, le but est de l'obtenir en 2024, a indiqué Dave Calhoun, le calendrier de livraisons des nouveaux appareils commandés par Ryanair s'étalant entre 2027 et 2033.

M. O'Leary a par ailleurs affirmé avoir une "confiance élevée" dans la capacité de Boeing de livrer à temps les appareils.

L'avionneur "a fait un travail phénoménal pour rattraper" les retards sur ses livraisons malgré les problèmes dans ses chaînes d'approvisionnement, a-t-il estimé.

Pour Michel Merluzeau du cabinet spécialisé AIR, "les garanties sur les dates de livraison sont actuellement presque plus importantes que les prix".

Le fait que Boeing prévoie de lancer une nouvelle ligne d'assemblage pour le 737 MAX-10 dans son usine d'Everett, dans le nord-ouest des États-Unis, "apporte une certaine certitude sur les fenêtres de livraison", selon l'analyste.

Ryanair a probablement regardé du côté du concurrent européen Airbus, mais "le problème est que leur carnet de commandes est plein jusqu'à 2027-2028", remarque-t-il.

L'accord annoncé mardi conforte le redressement de Boeing, qui tente de se remettre à flot après plusieurs années compliquées.

L'avionneur a en effet dû faire face coup sur coup aux deux accidents mortels du 737 MAX en 2018 et 2019, à la pandémie et à son impact sur le trafic aérien et les chaînes d'approvisionnement, ainsi qu'à des problèmes de fabrication sur les 787 et 737 ayant affecté ses livraisons.

Mais Boeing a reçu plusieurs grosses commandes ces derniers mois, notamment auprès de United, Air India et des compagnies saoudiennes Saudia et Riyadh Air.

Ryanair a terminé en hausse de 3,6% à la Bourse de Dublin et Boeing de 2,3% à Wall Street.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.