Indignation en Cisjordanie après le massacre de Gaza

Une personne endeuillée exprime son indignation lors des funérailles des dirigeants du Djihad islamique Tarik Ezz el-Din et Khalil al-Bahtini, qui comptent parmi les Palestiniens tués lors de frappes israéliennes contre Gaza le 9 mai 2023. (Reuters)
Une personne endeuillée exprime son indignation lors des funérailles des dirigeants du Djihad islamique Tarik Ezz el-Din et Khalil al-Bahtini, qui comptent parmi les Palestiniens tués lors de frappes israéliennes contre Gaza le 9 mai 2023. (Reuters)
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Indignation en Cisjordanie après le massacre de Gaza

  • Une grève générale a été observée dans la ville d’Arraba, près de Jénine, en signe de protestation contre l’assassinat à Gaza de trois dirigeants du Djihad islamique et de leurs familles
  • Des sources palestiniennes déclarent à Arab News que la violence accrue d’Israël contre les civils pourrait conduire à une escalade des tensions en Cisjordanie

RAMALLAH: Le meurtre de treize Palestiniens, dont dix civils, lors d’un raid aérien israélien contre Gaza mardi a suscité l’indignation et a fait l’objet d’une condamnation générale en Cisjordanie. 

Une grève générale a été observée dans la ville d’Arraba, près de Jénine, en signe de protestation contre l’assassinat à Gaza de trois dirigeants du Djihad islamique et de leurs familles. 

Arraba est le lieu de naissance de Tarik Ezz el-Din, l’un des dirigeants tués dans l’attaque. 

Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a ordonné l’envoi immédiat d’une aide médicale dans la bande de Gaza. De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères a appelé à une intervention internationale pour faire pression sur l’État hébreu afin qu’il cesse de prendre les Palestiniens pour cible. 

M. Shtayyeh a déclaré: «L’agression contre notre peuple dans la bande de Gaza est un terrorisme d’État organisé et constitue une tentative pour exporter la crise interne à laquelle le gouvernement extrémiste d’Israël se trouve confronté. Il applique ainsi la doctrine du meurtre, de l’incendie criminel et du génocide, que les personnes qui sont au pouvoir en Israël prônent depuis longtemps.» 

«L’agression contre la bande de Gaza est une extension de la catastrophe qui a frappé notre peuple en 1948 ainsi que de l’agression continue contre les villes, les villages et les camps de Cisjordanie et du secteur occupé de Jérusalem, le dernier événement en date étant la prise d’assaut de la ville de Naplouse.» 

Pour M. Shtayyeh, le raid fait partie d’une «politique systématique qui a pour objectif de terroriser notre peuple pour le décourager de poursuivre sa lutte en vue d’obtenir ses droits légitimes – le plus important étant son droit à l’autodétermination et à l’établissement de son État indépendant, avec Jérusalem pour capitale». 

Il a appelé l’ONU, qui s’apprête à commémorer le 75e anniversaire de la Nakba pour la première fois, à condamner l’agression contre Gaza et «les massacres continus de notre peuple» en vue d’unifier les normes face aux crimes commis par des dirigeants israéliens et de faire en sorte que ces derniers n’échappent pas à la sanction. 

Moustafa Barghouti, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, a fait savoir à Arab News que les assassinats à Gaza «pourraient conduire à une augmentation de la résistance en Cisjordanie». 

La réponse du Djihad islamique «ne se limitera pas à Israël dans la bande de Gaza, mais pourrait inclure la Cisjordanie, Jérusalem et d’autres endroits comme le Liban et la Syrie», a-t-il prévenu, ajoutant que le Hamas participerait à l’offensive au moyen de la prétendue salle des opérations conjointes à Gaza. 

M. Barghouti a affirmé qu’Israël vise à «écraser toutes les formes de résistance palestinienne», à la fois dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. 

«Le gouvernement d’extrême droite cherche à créer une situation palestinienne qui permettrait à Israël de poursuivre son projet de judaïsation et d’annexer les terres palestiniennes sans résistance», a-t-il ajouté. 

Des sources palestiniennes expliquent à Arab News que la violence accrue d’Israël contre les civils pourrait conduire à une escalade des tensions en Cisjordanie et les services de sécurité palestiniens discutent du potentiel de violence. 

Ismat Mansour, expert en affaires israéliennes, a confié à Arab News que le Djihad islamique organiserait une réponse «dont la nature n’enfreindra pas les règles du jeu et ne dépassera pas une distance de quarante kilomètres». 

Selon M. Mansour, la participation de combattants de la résistance du Liban ou de Syrie «dépend de l’implication du Hamas dans la réponse du Djihad islamique». 

Cependant, M. Mansour a souligné que le Hamas éviterait une escalade totale contre Israël qui conduirait à une guerre totale, à la destruction de ses infrastructures et à la souffrance des Gazaouis. 

«Le Djihad islamique est obligé de répliquer à des fins de dissuasion et pour tenter de sauver la face», a noté M. Mansour, ajoutant que, malgré la colère de l’Égypte contre l’offensive israélienne, «cela ne permettra pas à la réponse du Djihad islamique d’enfreindre les règles et d’atteindre le stade de non-retour». 

L’éminent analyste politique palestinien Ghassan al-Khatib a quant à lui affirmé à Arab News que le raid israélien contre les dirigeants du Djihad islamique était attendu, puisque le mouvement a revendiqué la responsabilité des dizaines de roquettes tirées contre Israël il y a plus d’une semaine. 

Cependant, il a soutenu que les assassinats n’affecteraient pas la force de l’organisation armée. Israël a ordonné l’attaque comme moyen de dissuasion contre les organisations militantes palestiniennes, a conclu M. Al-Khatib. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.