Christie's persiste et signe avec la vente controversée des bijoux Horten

L'une des pièces maîtresses de la collection de Mme Horten (1941-2022) est une bague Cartier sertie d'un rubis «sang de pigeon» de 25,59 carats, estimée entre 15 et 20 millions de dollars. (AFP)
L'une des pièces maîtresses de la collection de Mme Horten (1941-2022) est une bague Cartier sertie d'un rubis «sang de pigeon» de 25,59 carats, estimée entre 15 et 20 millions de dollars. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Christie's persiste et signe avec la vente controversée des bijoux Horten

  • Plus de 700 bijoux font partie de cette collection estimée à plus de 150 millions de dollars, mais moins de 100 seront proposés mercredi et 150 autres vendredI
  • Mardi encore le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) est venu joindre sa voix aux opposants à la vente, la jugeant indécente

GENEVE: Christie's persiste et signe en proposant aux enchères mercredi à Genève des bijoux d'exception de Heidi Horten, après avoir été exhortée à suspendre la vente à cause des liens du mari de la milliardaire autrichienne avec les Nazis.

Plus de 700 bijoux font partie de cette collection estimée à plus de 150 millions de dollars, mais moins de 100 seront proposés mercredi et 150 autres vendredi. Le reste est vendu en ligne jusqu'au 15 mai et en novembre.

Juste avant le début de la vente, Rahul Kadakia, commissaire-priseur et directeur international pour la joaillerie de la célèbre maison de vente, a de nouveau expliqué pourquoi Christie's avait choisi d'accepter de vendre cet impressionnant ensemble de joyaux.

La provenance des bijoux est irréprochable et "tous les profits de la vente seront versés à une fondation (la fondation Horten ndlr), qui soutient des causes philanthropiques", a-t-il insisté, ajoutant que "Christie's apportera une contribution significative" du produit de la vente aux institutions juives et à l'éducation sur l'Holocauste "d'importance vitale".

Mardi encore le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) est venu joindre sa voix aux opposants à la vente, la jugeant indécente.

L'une des pièces maîtresses de la collection de Mme Horten (1941-2022) est une bague Cartier sertie d'un rubis "sang de pigeon" de 25,59 carats, estimée entre 15 et 20 millions de dollars.

"Nous avons aussi le +Briolette d'Inde+", un diamant blanc de 90,36 carats "estimé entre 10 et 15 millions de dollars", rattaché à un collier formé d'une myriade de petits diamants blancs, avait indiqué à l'AFP M. Kadakia, lors d'une présentation à la presse.

Parmi les autres lots phares figure un collier de trois rangées de perles naturelles, avec pour fermoir un diamant rose de 11,15 carats (estimé sept à 10 millions de dollars).

La vente pourrait éclipser les précédents records établis par Christie's lors de la dispersion des biens de l'actrice Elizabeth Taylor en 2011 et de la collection "Maharajas et magnificence moghole" en 2019, qui avaient dépassé les 100 millions de dollars.

Selon le classement Forbes, la fortune de Mme Horten, décédée en juin 2022, s'élevait à 2,9 milliards de dollars.

«Doublement indécente»

Mais l'origine de la fortune de son mari, qui possédait l'une des plus grandes chaînes de grands magasins en Allemagne, a suscité des critiques. En 1936, trois ans après l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir, il avait repris la société textile Alsberg dont les propriétaires juifs avaient fui, avant de reprendre plusieurs autres magasins ayant appartenu à des juifs avant la guerre.

Helmut Horten a par la suite été accusé d'avoir profité de l'"aryanisation" des biens juifs (mesures de spoliation visant à transférer la propriété d'entreprises détenues par des personnes d'origine juive).

Malgré les assurances de Christie's, le président du CRIF y voit une vente aux enchères "doublement indécente: non seulement les fonds ayant permis d'acquérir ces bijoux sont pour partie issus de l'aryanisation des biens juifs menée par l'Allemagne nazie, mais, en plus, cette vente doit abonder une fondation dont la mission est d'assurer la postérité du nom de famille d'un ancien nazi!".

Le Centre Simon Wiesenthal, spécialisé dans la traque des anciens nazis, et le Comité juif américain ont aussi dénoncé la vente.

"Ne récompensez pas ceux dont les familles ont pu s'enrichir grâce à des Juifs désespérés ciblés et menacés par les nazis", a plaidé le rabbin Abraham Cooper, un des responsables du centre Simon Wiesenthal.

Pour le Comité juif américain non plus les efforts de Christie's ne suffisent pas.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com