Une femme tuée par balles à Marseille

Les homicides liés au trafic de drogue se sont multipliés ces derniers mois dans la deuxième ville de France. (AFP).
Les homicides liés au trafic de drogue se sont multipliés ces derniers mois dans la deuxième ville de France. (AFP).
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Publié le Jeudi 11 mai 2023

Une femme tuée par balles à Marseille

  • Cette femme a été touchée par des tirs à la Traverse du Vieux-Moulin, à la cité Saint-Joseph
  • Elle est morte peu de temps après avoir été transportée à l'hôpital

MARSEILLE: Une femme d'une quarantaine d'années a été tuée par balles dans la nuit de mercredi à jeudi à Marseille dans une cité proche d'un point de vente de drogues très disputé, a-t-on appris auprès des secours et de source policière.

Cette femme a été touchée par des tirs à la Traverse du Vieux-Moulin, à la cité Saint-Joseph (14e arrondissement) dans les quartiers pauvres du nord de la ville, ont indiqué ces sources confirmant une information initiale du quotidien La Provence. La victime est morte peu de temps après avoir été transportée à l'hôpital.

Aucun lien n'a pu être établi à ce stade avec un trafic de stupéfiants, la victime n'était pas connue des services de police, selon une source policière. La police judiciaire a été saisie pour mener l'enquête.

Les homicides liés au trafic de drogue se sont multipliés ces derniers mois dans la deuxième ville de France, notamment dans le 14e arrondissement, autour du point de deal du Vieux-Moulin et des cités de la Paternelle et des Micocouliers.

Début avril, après trois fusillades qui avaient fait trois morts, dont un adolescent de 16 ans, la procureure de Marseille, Dominique Laurens, avait évoqué une "logique de vendetta" entre bandes rivales régnant sur les trafics de stupéfiants.

L'année 2022 avait déjà été particulièrement meurtrière dans les Bouches-du-Rhône, avec 32 victimes d'homicides en bande organisée, dont 28 à Marseille, selon les chiffres du parquet.

Plus de 30 de ces morts par balles de 2022 étaient directement "liés au trafic de stupéfiants", avait précisé la préfecture de police.


Au CHU de Rennes, l'intelligence artificielle entre dans la routine

Un médecin regarde un écran, aidé par l'intelligence artificielle pour l'imagerie médicale, qui indique d'éventuelles fractures osseuses et luxations au CHU de Rennes (Photo, AFP).
Un médecin regarde un écran, aidé par l'intelligence artificielle pour l'imagerie médicale, qui indique d'éventuelles fractures osseuses et luxations au CHU de Rennes (Photo, AFP).
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  • Au total, le CHU rennais utilise déjà actuellement une trentaine d'algorithmes d'intelligence artificielle
  • Comment réduire ce temps de passage relativement long sans dégrader la qualité des soins?

RENNES: Spectaculaire gain de temps aux urgences pour la prise en charge des fractures, aide au diagnostic du cancer de la prostate: l'intelligence artificielle fait désormais partie du quotidien de certains services du CHU de Rennes, qui contribue lui-même au développement de plusieurs algorithmes.

Au total, le centre hospitalier universitaire rennais utilise déjà actuellement une trentaine d'algorithmes d'intelligence artificielle (IA), "dont six en routine clinique".

L'un des tout premiers services à bénéficier de cet apport technologique est le service des urgences, qui a vu défiler l'an dernier quelque 66.000 patients, dont environ un tiers pour la traumatologie.

"En 2019, on s'est rendu compte que ceux qui venaient pour des traumas de membres isolés, comme une entorse de cheville ou une fracture du poignet, restaient en moyenne 4h45 dans le service", raconte le Dr Ulysse Donval, spécialiste en traumatologie aux urgences.

Comment réduire ce temps de passage relativement long sans dégrader la qualité des soins, et surtout à effectifs constants ? C'est l'IA qui a résolu l'équation avec l'intégration dans les systèmes d'imagerie du CHU du logiciel Boneview, explique le Dr Donval.

Ce logiciel - "extrêmement performant dans la détection de fractures mais aussi de l'absence de fractures", souligne-t-il - interprète les radios en seulement quelques minutes.

Concrètement, les radios du membre s'affichent sur l'écran, avec un cadre jaune sur la lésion que l'algorithme pense avoir détectée le cas échéant, et la mention "oui" ou "non" à la rubrique "fracture", "luxation" et "épanchement". En cas de doute, lié par exemple à une attelle parasitant l'image, le logiciel le signale également.

Plus précis qu'un interne 

Fort de cette première interprétation, l'urgentiste peut alors rapidement recevoir le patient, sans attendre une deuxième lecture par un médecin senior souvent débordé, et lui permettre de rentrer chez lui s'il n'a pas de lésion grave.

"Tous les patients qui sortent des urgences ont une lecture des radios" dans les heures qui suivent par un radiologue, insiste le médecin. Et dans les très rares cas où une anomalie aurait échappé à l'IA, le patient est recontacté pour une prise en charge.

L'utilisation du logiciel permet une sortie précoce des patients sans diminuer la qualité des soins, avec un taux d'erreur qui n'a pas augmenté, assure le Dr Donval.

Cette solution a permis de diminuer la durée moyenne de passage de 21% pour les patients sans fracture et de 27% pour ceux avec fracture, soit une réduction comprise entre 1h00 et 1h20.

Le CHU de Rennes n'est plus seulement utilisateur mais aussi concepteur d'IA, avec le développement d'un algorithme d'aide au diagnostic par IRM du cancer de la prostate, le plus répandu en France chez les hommes (plus de 50.000 chaque année).

Or cette technique d'imagerie pour la prostate est "difficile à interpréter" pour les médecins non spécialisés, et elle nécessite parfois la prise de centaines voire de milliers d'images, relève le Dr Luc Beuzit.

D'où l'intérêt pour ce radiologue "d'entraîner" une intelligence artificielle à en faire la lecture.

En collaboration avec la start-up française Incepto, le CHU de Rennes a constitué une base de données de quelque 6.000 IRM de prostates, dont la moitié a été minutieusement annotée par le Dr Beuzit et une douzaine de ses collègues. Ils en ont alors nourri l'algorithme.

Depuis novembre 2022, ce logiciel, baptisé Paros, est utilisé au quotidien en interne par les radiologues. Il trace automatiquement les contours de la prostate, en calcule le volume et affiche en rouge une éventuelle lésion suspecte, qu'il ne reste plus qu'à confirmer par une biopsie.

Selon les premières évaluations présentées mardi à des journalistes, Paros est presque aussi précis dans ses diagnostics qu'un radiologue senior et bien meilleur qu'un interne interprétant seul les images.

Le logiciel, bientôt certifié, est en passe d'être commercialisé dans le monde entier, se réjouit le CHU.


Autoroutes: «Plusieurs» projets seront «arrêtés» dans les «prochaines semaines», assure Beaune

Des véhicules traversent différentes autoroutes à l'extérieur de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, à Roissy, au nord de Paris, le 27 juin 2019 (Photo, AFP).
Des véhicules traversent différentes autoroutes à l'extérieur de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, à Roissy, au nord de Paris, le 27 juin 2019 (Photo, AFP).
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  • Le ministre délégué aux Transports avait déjà annoncé fin avril qu'un «certain nombre de projets routiers» sera «revu»
  • «A l'heure de la planification écologique, on ne peut pas faire comme avant», a-t-il indiqué mardi

PARIS: Le gouvernement prendra "dans les prochaines semaines" la décision d'arrêter "plusieurs" projets autoroutiers et routiers, a indiqué Clément Beaune mardi, tout en assurant que l'A69 entre Toulouse et Castres sera bien construite.

"Quand il y a des décisions qui sont prises, on les applique", et "ça vaut pour l'A69", qui "a fait l'objet de très nombreuses décisions politiques et judiciaires", a-t-il expliqué sur France Inter.

Ce projet fait l'objet d'une contestation particulière, notamment par le militant Thomas Brail, en grève de la faim depuis début septembre pour s'y opposer. Il s'était installé dans un platane en face du ministère de la Transition écologique, à Paris, pendant une dizaine de jours avant d'être délogé dimanche.

M. Brail a redemandé lundi soir, lors d'un rassemblement à Paris, "une suspension des travaux" pour l'A69.

Si cette autoroute sera bien construite, selon Clément Beaune, "pour d'autres autoroutes je prendrai des décisions fortes dans les prochaines semaines" et "il y a plusieurs (projets) qui seront arrêtés".

Le ministre délégué aux Transports avait déjà annoncé fin avril qu'un "certain nombre de projets routiers" sera "revu", promettant alors un verdict "d'ici le début de l'été".

"A l'heure de la planification écologique, on ne peut pas faire comme avant", a-t-il indiqué mardi.

Pour les projets en cours "on va réduire leur impact sur l'environnement" et pour "les projets qui ne sont pas encore lancés, on va en maintenir quelques uns, puisqu'il y en a qui sont utiles, et on va en arrêter certains", a-t-il poursuivi.


Projet de loi plein emploi: «On légifère sur des bases idéologiques», dénonce Guedj

Le député du Parti socialiste (PS) Jérôme Guedj s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 11 juillet 2023 (Photo, AFP).
Le député du Parti socialiste (PS) Jérôme Guedj s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 11 juillet 2023 (Photo, AFP).
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  • «On légifère sur des bases idéologiques, pas sur des bases objectives», a dénoncé mardi le député PS Jérôme Guedj
  • Il accuse le gouvernement de ne pas avoir suffisamment étudié les impacts d'une sanction sur les allocataires du RSA

PARIS: "On légifère sur des bases idéologiques, pas sur des bases objectives", a dénoncé mardi le député PS Jérôme Guedj, accusant le gouvernement de ne pas avoir suffisamment étudié les impacts d'une sanction sur les allocataires du RSA, avant d'étendre cette logique via le projet de loi "plein emploi".

"On est sur des législateurs idéologiques et dogmatiques, alors qu’on parle du quotidien de centaines de milliers de nos concitoyens qui vont être pénalisés par ces sanctions", a-t-il déclaré à la presse à l'Assemblée, au côté du député PS Arthur Delaporte.

Alors que les débats ont repris mardi après-midi dans l'hémicycle sur le projet de loi pour le plein emploi, M. Delaporte a entamé la séance en faisant un rappel au règlement, accusant le gouvernement de ne pas avoir fourni d'éléments aux parlementaires "sur l’effet des sanctions à l’heure actuelle, sur les allocataires du RSA", malgré ses demandes répétées.

Or, M. Guedj est parvenu à obtenir de tels éléments auprès de la Caisse nationale d'allocation familiale (Cnaf), en qualité de coprésident de la Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (Mecss), a-t-il souligné.

Face à la "béance de l'étude d'impact", "j’ai sollicité le directeur de la Cnaf vendredi dernier, j’ai reçu hier soir à 23h38 une réponse", a expliqué M. Guedj dans l'hémicycle - faisant de lui-même le parallèle avec la démarche qu'il avait entreprise auprès de la direction de la sécurité sociale pour corriger un chiffre du gouvernement lors du débat sur les retraites.

«Basculement dans la précarité»

Selon M. Guedj auprès de la presse, l'étude montre que "pour ceux des allocataires suspendus, ça se traduit pour plus de 40% d’entre eux par la perte totale du RSA et le basculement dans la précarité".

"Ce que produit la sanction c’est du non recours, de l’extrême pauvreté", a renchéri à ses côtés M. Delaporte.

"Je ne comprends pas que le gouvernement nous fasse légiférer à l’aveugle", a lancé dans l'hémicycle M. Delaporte au ministre du Travail Olivier Dussopt.

En réponse, le ministre a souligné que si M. Guedj avait pu obtenir cette étude, sa "méthodologie devait être approfondie" comme l'écrit l'auteur de l'étude lui-même.

Tout au long de la soirée, le gouvernement a été peu inquiété, parvenant sans difficulté à rejeter les amendements des oppositions. Mais à la clôture de la séance les débats n'étaient pas allés au terme de l'examen de l'article 1, qui généralise entre autres l'inscription sur la liste des demandeurs d'emploi des bénéficiaires du RSA, et change le nom de Pôle emploi en France Travail.

Plus tôt dans la journée, un rassemblement avait réuni près de l'Assemblée une soixantaine d'agents de Pôle Emploi et une dizaine de députés opposés au projet. "Notre métier n'est pas de forcer les gens à accepter n'importe quoi, c'est de les accompagner dans leur projet professionnel", a protesté Vincent Lalouette, du syndicat SNU Pôle emploi FSU.