Migrants, UE, Otan: l'opposition turque promet un renouveau diplomatique

Dans cette photographie prise et publiée par le bureau de presse du Parti républicain du peuple, le président du Parti républicain du peuple (CHP) de Turquie et candidat à la présidence Kemal Kilicdaroglu et son épouse Selvi Kilicdaroglu saluent leurs partisans lors d'un rassemblement à Izmir, en Turquie, le 30 avril 2023. (Photo Handout / Republican People's Party (CHP) Press Service / AFP)
Dans cette photographie prise et publiée par le bureau de presse du Parti républicain du peuple, le président du Parti républicain du peuple (CHP) de Turquie et candidat à la présidence Kemal Kilicdaroglu et son épouse Selvi Kilicdaroglu saluent leurs partisans lors d'un rassemblement à Izmir, en Turquie, le 30 avril 2023. (Photo Handout / Republican People's Party (CHP) Press Service / AFP)
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Publié le Jeudi 11 mai 2023

Migrants, UE, Otan: l'opposition turque promet un renouveau diplomatique

  • Le candidat a annoncé comme une priorité de son parti, le CHP (social-démocrate, fondé par Mustafa Kemal Atatürk), et de la coalition qui le soutient, la relance du processus d'adhésion de la Turquie à l'UE
  • De même, le responsable souhaite maintenir l'accord passé avec l'UE en 2016 par lequel la Turquie retient les migrants, Syriens principalement, sur son sol, moyennant six milliards d'euros

ANKARA: Si elle arrive au pouvoir, l'opposition turque emmenée dimanche par Kemal Kiliçdaroglu promet le retour à une diplomatie apaisée avec l'Europe et ses alliés occidentaux et de renouer avec le voisin syrien.

Puissance régionale de 85 millions d'habitants, membre de l'Alliance atlantique dont elle garde le flanc oriental, stratégiquement située aux confins de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Asie, la Turquie s'est progressivement détachée de ses ancrages à l'ouest sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan.

"La plupart de nos problèmes avec l'Union européenne découlent du déficit de démocratie en Turquie", déclare à l'AFP Ahmet Ünal Çeviköz, conseiller spécial du candidat de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu, principal adversaire de M. Erdogan pour la présidentielle du 14 mai.

Le candidat a annoncé comme une priorité de son parti, le CHP (social-démocrate, fondé par Mustafa Kemal Atatürk), et de la coalition qui le soutient, la relance du processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.

Ce processus, gelé de facto depuis près de quinze ans en raison des réticences de certains Etats européens dont la France, "soutiendra la démocratisation de la Turquie", fait valoir M. Çeviköz.

De même, le responsable souhaite maintenir l'accord passé avec l'UE en 2016 par lequel la Turquie retient les migrants, Syriens principalement, sur son sol, moyennant six milliards d'euros: mais il faut "revitaliser et même réviser l'accord pour renforcer son efficacité", juge M. Çeviköz.

Retour des Syriens

"Le problème concerne autant l'Europe que la Turquie, qui est un pays de destination et de transit des migrants. Mais l'UE n'a pas de politique migratoire", regrette-t-il.

"Le plus important est qu'elle élabore une politique migratoire; qu'elle harmonise les stratégies nationales de ses Etats membres", insiste-t-il.

La Turquie accueille quelque 5 millions de réfugiés dont au moins 3,7 millions de Syriens que le CHP promet de renvoyer dans les deux ans, "sur une base volontaire et dans la dignité".

D'une manière générale, l'opposition compte tourner la page d'une diplomatie transactionnelle, faite de promesses et de coups de mentons.

Elle entend ainsi jouer pleinement son rôle au sein de l'Otan à laquelle la Turquie appartient "depuis 70 ans", rappelle le conseiller.

"La défense turque est grandement renforcée par son appartenance à l'Otan (...) à laquelle nous attachons une grande importance, en particulier après l'agression militaire de la Russie en Ukraine", souligne M. Çeviköz, dénonçant au passage l'acquisition du système de défense anti-missile russe S-400 comme "une erreur" de M. Erdogan.

"Elle nous a coûté cher en nous excluant du programme des (chasseurs américains) F-35", que la Turquie espère réintégrer.

«Partenaire véritable»

S'agissant de l'entrée de la Suède dans l'Otan, barrée par le président Erdogan depuis un an, M. Çeviköz reconnaît les "efforts" de Stockholm pour répondre aux "inquiétudes" d'Ankara, qui accuse la Suède d'héberger des "terroristes kurdes".

Le changement de constitution et la loi anti-terroriste qui arrive au Parlement le 1er juin "vont faciliter son accès à l'Alliance".

Mais il plaide en même temps pour maintenir "un équilibre entre nos alliés de l'Otan et notre important voisin, la Russie", riveraine de la Turquie sur la mer Noire.

"Le temps de la paix viendra et il faudra se réengager de manière pacifique et constructive avec la Russie pour l'avenir de la sécurité en Europe", plaide-t-il, soulignant partager ainsi "l'opinion du président (français Emmanuel) Macron".

Enfin, M. Çeviköz énonce l'autre priorité d'une nouvelle équipe: renouer au plus vite le dialogue avec la Syrie.

Les liens sont coupés entre Ankara et Damas depuis le début de la guerre en 2011 et, malgré les efforts récents de Moscou pour les rapprocher, le président Bachar al-Assad, récemment réintégré au sein de la Ligue arabe, a posé pour condition le retrait de l'armée turque des positions qu'elle occupe dans le nord-est de la Syrie "afin de protéger sa frontière".

"Nous voulons reprendre un dialogue sans condition", insiste M.Çeviköz, dont le parti a toujours maintenu le contact avec l'administration Assad.

Pour lui, le retour promis "à l'état de droit, à la séparation des pouvoirs, changeront immédiatement la perception et l'image de la Turquie, qui redeviendra un partenaire véritable".


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."