Washington et Pékin reprennent contact à haut niveau

Washington a plusieurs fois mis en garde la Chine contre toute assistance militaire à la Russie (Photo, AFP).
Washington a plusieurs fois mis en garde la Chine contre toute assistance militaire à la Russie (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

Washington et Pékin reprennent contact à haut niveau

  • Le conseiller à la sécurité nationale du président américain, Jake Sullivan, a rencontré le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, mercredi et jeudi à Vienne
  • L'entretien signale une certaine détente entre les deux superpuissances, brouillées depuis l'affaire du ballon chinois en février

WASHINGTON: Bientôt une conversation entre Joe Biden et Xi Jinping? Leurs proches conseillers ont en tout cas repris contact, après plusieurs semaines de silence radio ou presque entre la Chine et les Etats-Unis.

Le conseiller à la sécurité nationale du président américain, Jake Sullivan, a rencontré le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, mercredi et jeudi à Vienne, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué jeudi.

Les deux hauts responsables ont eu des "discussions franches, substantielles et constructives", a assuré l'exécutif américain, tandis que l'agence officielle Chine nouvelle a évoqué des échanges visant à "lever les obstacles" actuels dans les relations sino-américaines.

L'entretien signale une certaine détente entre les deux superpuissances, brouillées depuis l'affaire du ballon chinois en février, et qui se livrent une compétition acharnée, qu'elle soit diplomatique, militaire, technologique ou économique.

"Cet incident malheureux a conduit à une certaine pause" dans les contacts, a pudiquement commenté jeudi une haute responsable de la Maison Blanche, indiquant que Washington cherchait à "rétablir des canaux de communication ordinaires".

En février, les tensions déjà vives entre Chine et Etats-Unis étaient montées d'un cran à cause du survol du territoire américain par un ballon chinois, qui avait été abattu.

Washington avait dénoncé une opération d'espionnage, ce que Pékin a démenti.

"Nous ne voulons pas que cela se produise à nouveau", a dit la haute reponsable américaine, qui n'a pas voulu être nommée, en précisant que les Etats-Unis voulaient "aller de l'avant désormais".

Jake Sullivan et Wang Yi ont abordé, selon la Maison Blanche, autant "la guerre de la Russie contre l'Ukraine" que les questions liées au détroit de Taïwan, autant dire les deux sujets les plus sensibles dans la relation bilatérale.

Washington a plusieurs fois mis en garde la Chine contre toute assistance militaire à la Russie.

Les Etats-Unis s'inquiètent par ailleurs au sujet de Taïwan, territoire que la Chine revendique, et surveillent de près les manoeuvres de Pékin dans la région.

"Wang Yi a clairement exposé la position solennelle de la Chine sur la question de Taïwan", a fait savoir de son côté Chine nouvelle.

«Du progrès»

La rencontre en Autriche va relancer les spéculations sur un prochain entretien entre Joe Biden et le président chinois Xi Jinping.

Interrogé mercredi à ce sujet, le président américain a lancé: "Il y a du progrès. Cela va marcher."

La haute responsable de la Maison Blanche ne s'est pas avancée sur un calendrier potentiel, pas plus qu'elle n'a donné de date pour une visite à Pékin du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Ce dernier avait prévu de s'y rendre en février mais avait annulé à la dernière minute en raison de l'affaire du ballon chinois.

Joe Biden et Xi Jinping s'étaient parlé pour la dernière fois en marge du G20 en Indonésie, en novembre 2022.

Joe Biden répète qu'il ne fera aucun cadeau à la Chine dans la compétition entre les deux superpuissances, mais qu'il fera tout pour que la rivalité ne dégénère pas en conflit.

Les Etats-Unis cherchent à coopérer là où c'est possible avec le géant asiatique, en particulier en matière de lutte contre le changement climatique et contre le trafic d'opioïdes de synthèse.

Dans un discours le 27 avril, Jake Sullivan avait esquissé les grandes lignes de la stratégie américaine en matière de souveraineté économique et d'ambition industrielle, et mentionné plus spécifiquement Pékin.

Reprenant une formule de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, il avait assuré que les Etats-Unis ne cherchaient pas à se "couper" ("decoupling") complètement de la Chine, mais à réduire les risques  ("de-risking") et à diversifier leurs chaînes d'approvisionnement.

"Il faut être deux pour gérer notre compétition de manière responsable. Il faut un certain niveau de maturité stratégique pour reconnaître que nous avons besoin de garder nos lignes de communication ouvertes même lorsque nous rivalisons", avait déclaré le principal conseiller de Joe Biden en matière diplomatique et sécuritaire.


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".