Le Maroc en Vers et Contre Tous: Poésie et Théâtre au FITC 2023

FITC mettra à l'honneur des pièces marocaines choisies parmi les meilleures troupes du pays (Photo d'illustration, Fondation des Arts Vivants).
FITC mettra à l'honneur des pièces marocaines choisies parmi les meilleures troupes du pays (Photo d'illustration, Fondation des Arts Vivants).
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

Le Maroc en Vers et Contre Tous: Poésie et Théâtre au FITC 2023

  • «Nous avons choisi des pièces pour cette édition qui viennent de l'Europe, principalement d'ailleurs du Festival d'Avignon»
  • Outre les spectacles étrangers, le FITC mettra à l'honneur des pièces marocaines choisies parmi les meilleures troupes du pays

CASABLANCA: Dans les rues animées de Casablanca, la capitale économique du Maroc, la scène artistique se prépare à accueillir le Festival international Théâtre et Cultures (FITC). Du 16 au 27 mai, la Fondation des arts vivants orchestrera ce grand rendez-vous culturel, où les talents marocains et internationaux se donneront la réplique au fil de 11 pièces de théâtre sélectionnées sur le volet. 

Interrogé par Arab News en français Noureddine Ayouch, président de la Fondation des arts vivants, s'exprime avec enthousiasme sur cette édition : « Cette année il y a de grands comédiens, des vedettes qui jouent, comme Meryem Zaïm et d'autres comédiens. Nous avons choisi des pièces pour cette édition qui viennent de l'Europe, principalement d'ailleurs du Festival d'Avignon, qui est chaque année le temple du théâtre sur le plan mondial. »

Outre les spectacles étrangers, le FITC mettra à l'honneur des pièces marocaines choisies parmi les meilleures troupes du pays : « Pour les pièces marocaines, nous les avons choisies dans plusieurs villes du Maroc : Marrakech, Casa, Rabat et d'autres villes. Nous avons sélectionné celles qui nous ont paru les meilleures », explique Ayouch.

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Noureddine Ayouch président de la fondation des Arts Vivants (Photo, Fournie).

Un commencement et une fin

Le festival débutera sur une note légère avec la pièce «Sere7 mesjounek» présentée par la troupe «Théâtre Tensift». Noureddine Ayouch précise : « Nous l'avons choisie parce qu'elle fait rire, parce que c'est un spectacle qui traite de sujets sociaux de manière drôle. Commencer un festival doit se faire dans la joie. » Cette comédie satirique réunira de grands noms de la scène marocaine, garantissant par sa légèreté et la virtuosité des acteurs qui l’interprètent un succès nécessaire au démarrage du festival. 

D'autres pièces traiteront de sujets plus graves : « Il y a des pièces qui traitent de sujets sociaux, des pièces qui intéressent toute la société, la jeunesse, les problèmes de la femme, les problèmes des masques qui traitent l'hypocrisie sociale d'une manière intelligente, et qui traitent de sujets audacieux, tabous que nous voyons cette année dans le festival », souligne Ayouch.

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Troupe interprétant la pièce Sere7 mesjounek (Photo fournie).

La poésie arabe à l'honneur

Dans l'ombre du Festival international Théâtre et Cultures (FITC) 2023, un autre événement se prépare, un festival dans le festival : la célébration de la poésie. Une initiative audacieuse qui illustre la volonté de la Fondation des arts vivants de diversifier les offres culturelles et d'encourager les voix féminines.

Le FITC 2023 mettra également en lumière la poésie, particulièrement la poésie arabe : « Cette année, il y a également la poésie qui est mise à l'honneur, c'est un petit festival de la poésie arabe qui vient de la Palestine et des poétesses marocaines», déclare Ayouch. Des voix féminines, comme celles de la Palestinienne Rola Sarhan, de la Syrienne Maram Al-Masry et de la Libanaise Joumana Haddad, résonneront entre les murs de l’école des beaux-arts casablancaise, offrant au public par la mélodie du texte et les vers habillés de la voix un moment de grâce suspendu au temps. 

Parmi les poétesses marocaines invitées, on compte Aicha Ammor, romancière, poétesse et critique littéraire ; Widad Benmoussa, rédactrice du supplément culturel d'un grand quotidien et collaboratrice de l'«Encyclopédie du Maroc» ; ainsi que l'artiste Fatéma Chahid. Ces voix féminines seront mises en lumière, elles qui manient l'arabe et le français avec autant de talent et de justesse.

Le FITC se clôturera en beauté avec la pièce «Chatara», une œuvre poignante qui aborde la situation des femmes immigrées à travers le vécu de trois femmes, «Chani», «Talia» et «Rabia». «Chatara» promet d'être une expérience théâtrale riche, pleine de profondeur et d'humanité, grâce à la mise en scène d'Amine Nassour et aux performances scéniques unanimement saluées des actrices Kods Joundoul, Amal Ben Haddou et Chaïmae Laalaoui.

En somme, le FITC 2023 ne sera pas seulement un rendez-vous pour les amateurs de théâtre, mais aussi pour les amoureux de la poésie. Un festival qui promet de nous rappeler la beauté du langage, la puissance des mots et l'importance de la voix féminine dans l'art et la culture.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.