Le Croissant-Rouge soudanais et le CICR se félicitent de la déclaration de Djeddah

Cette capture d'écran de la chaîne de télévision saoudienne Al-Ekhbariya montre des représentants de l'armée soudanaise et des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) signant un accord à Jeddah, le 11 mai 2023. (Photo AL-EKHBARIYA / AFP)
Cette capture d'écran de la chaîne de télévision saoudienne Al-Ekhbariya montre des représentants de l'armée soudanaise et des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) signant un accord à Jeddah, le 11 mai 2023. (Photo AL-EKHBARIYA / AFP)
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Publié le Samedi 13 mai 2023

Le Croissant-Rouge soudanais et le CICR se félicitent de la déclaration de Djeddah

  • Un mois après le début des combats, les besoins humanitaires explosent ; le Croissant-Rouge soudanais et le CICR se félicitent de l’engagement public des parties à respecter le droit international humanitaire
  • « Nous espérons que l’accord conclu à Djeddah améliorera la situation sécuritaire, ce qui nous permettra d’intensifier notre intervention d’urgence » a déclaré Alfonso Verdú Pérez, chef de la délégation du CICR au Soudan

GENÈVE : Dans un communiqué publié au lendemain de la déclaration de Djeddah, le Croissant-Rouge soudanais et le CICR se sont félicité de l’engagement public des parties à respecter le droit international humanitaire. L’Arabie saoudite a en effet pris l’initiative d’accueillir à Djeddah les émissaires des deux camps, parrainant ainsi les négociations en vue d’une trêve. Ces pourparlers, à défaut de donner lieu à un cessez-le-feu stable et durable, ont au moins abouti à une déclaration, co-signée par les deux généraux rivaux. Ce traité, ratifié le 11 mai 2023, engage les belligérants à respecter le droit international humanitaire et faciliter le travail du CICR et du Croissant-Rouge soudanais.

Difficulté de l’acheminement rapide de l’aide d’urgence

Le communiqué publié par le CICR détaille, dans son introduction, la situation sur le terrain :  « Près d’un mois après le déclenchement d’intenses combats au Soudan, la situation humanitaire se détériore rapidement. Les civils pris au piège à Khartoum sont confrontés à de graves pénuries de nourriture et d’eau, tout comme des centaines de milliers de personnes qui ont fui leur foyer. Nombreux sont ceux qui ignorent ce qu’il est advenu de leurs proches. Les rares hôpitaux qui fonctionnent manquent cruellement de fournitures essentielles et de nombreux corps n’ont pas encore été récupérés et identifiés ».

Dans le même temps, les combats incessants et l’insécurité généralisée ont rendu extrêmement difficile l’acheminement rapide de l’aide d’urgence. Dans ces conditions, le Croissant-Rouge soudanais et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se félicitent de la déclaration de Djeddah, dans laquelle les parties au conflit ont réaffirmé leur engagement à respecter le droit international humanitaire et à faciliter l’action humanitaire. Il est urgent de traduire cet engagement en actions concrètes sur le terrain.

Le mois dernier a été un cauchemar pour la population soudanaise, qui a vu ses quartiers ravagés par les combats et se retrouve maintenant confrontée à d’incroyables difficultés. En tant que travailleur humanitaire, je ressens de la frustration face à de telles souffrances et à l’impossibilité de fournir une assistance à l’échelle et à la vitesse nécessaires », a déclaré Alfonso Verdú Pérez, chef de la délégation du CICR au Soudan. « Nous espérons que l’accord conclu à Djeddah améliorera la situation sécuritaire, ce qui nous permettra d’intensifier notre intervention d’urgence. Faciliter le travail humanitaire est une obligation au titre du droit international humanitaire et c’est aussi une question de vie ou de mort. L’urgence grandit chaque jour ».

Importance de la déclaration de Djeddah

Le communiqué rappelle ensuite les conditions de travail du CICR et ses partenaires au Soudan, ainsi que la nécessité d’assurer la sécurité de leurs opérations :

« Les règles du droit international humanitaire régissent l’accès aux victimes des conflits armés, qui doit être facilité par toutes les parties. Le CICR a pris contact avec toutes les parties prenantes pour demander les garanties de sécurité nécessaires à l’acheminement de fournitures médicales d’urgence de ses entrepôts vers les hôpitaux et à la remise en état des infrastructures civiles essentielles, telles que les centrales électriques et les stations de traitement des eaux. À ce jour, le CICR a pu ravitailler trois hôpitaux et fournir des housses mortuaires aux volontaires du Croissant-Rouge soudanais chargés de récupérer les dépouilles mortelles. Il reste cependant beaucoup à faire sur le plan humanitaire, notamment pour visiter les détenus dans les deux camps et rétablir le contact avec les membres des familles qui ont été séparés en fuyant Khartoum ou le Darfour.

Malgré l’augmentation des besoins, les conditions de sécurité nécessaires n’ont pas été réunies pour que le CICR, le Croissant-Rouge soudanais et les autres partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge puissent mener l’opération d’intervention d’urgence à l’échelle requise pour apporter assistance et protection aux personnes touchées par le conflit et la violence, des menaces directes et des attaques contre le personnel médical et humanitaire, notamment les volontaires du Croissant-Rouge soudanais, ayant été signalées ».

« Le respect des principes énoncés dans cet accord, tout comme la simplification des processus administratifs, permettront de sauver des vies humaines », a déclaré M. Verdú Pérez. « Nous continuons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre aux besoins et appelons tout le monde à faciliter l’action humanitaire. C’est ainsi que l’on pourra sauver davantage de vies ».

Présent au Soudan depuis 1978, le CICR vient en aide aux personnes touchées par le conflit dans la région du Darfour et les États du Nil Bleu et du Kordofan Sud. Actuellement, les activités qu’il mène à travers le pays, seul ou en coopération avec le Croissant-Rouge soudanais, consistent entre autres à fournir aux hôpitaux et autres structures de santé du matériel et des articles médicaux, à améliorer l’accès de la population à l’eau potable en collaboration avec les services des eaux locaux, et à aider les autorités à répondre aux besoins de réadaptation physique des personnes handicapées. 

LA DÉCLARATION DE DJEDDAH

Préambule

Reconnaissant la nécessité de soulager la détresse et la misère de notre peuple résultant des combats en cours depuis le 15 avril 2023, en particulier dans la capitale Khartoum, en répondant aux besoins humanitaires urgents de nos citoyens civils,

Répondant aux diverses initiatives des pays frères et amis, à commencer par l'initiative américano-saoudienne,

Nous, soussignés, représentant les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), par cette déclaration d'engagement, réaffirmons nos obligations fondamentales en vertu du droit international humanitaire de faciliter l'action humanitaire pour répondre aux besoins des civils.

Nous affirmons notre attachement indéfectible à la souveraineté du Soudan et au maintien de son unité et de son intégrité territoriale.

Nous reconnaissons que l'adhésion à la déclaration d'engagement n'affectera en rien le statut juridique, sécuritaire ou politique des parties qui la signent et qu'elle ne sera pas non plus liée à la participation à un quelconque processus politique.

Nous saluons les efforts déployés par les amis du Soudan qui peuvent utiliser leurs relations et leurs bons offices pour assurer le respect du droit humanitaire international et du droit international des droits de l'homme, notamment en s'engageant à respecter la présente déclaration et en la mettant immédiatement en œuvre.

Aucun des points énumérés ci-dessous ne supplante les obligations ou les principes du droit international humanitaire et/ou du droit international des droits de l'homme qui s'appliquent à ce conflit armé, en particulier le protocole additionnel (II) de 1977 aux conventions de Genève de 1949, et que toutes les parties doivent respecter.

Engagements

1.  Nous convenons que les intérêts et le bien-être du peuple soudanais sont notre priorité absolue et nous affirmons notre engagement à veiller à ce que les civils soient protégés à tout moment. Il s'agit notamment de permettre aux civils de quitter volontairement et en toute sécurité les zones d'hostilités actives, dans la direction qu'ils choisissent.

2.  Nous affirmons qu'il nous incombe de respecter le droit international humanitaire et le droit international relatif aux droits de l'homme, et notamment de nous acquitter des obligations suivantes :

-Distinguer à tout moment entre civils et combattants et entre biens de caractère civil et objectifs militaires.

-S'abstenir de toute attaque dont on peut attendre qu'elle cause incidemment des dommages aux civils qui seraient excessifs par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu.

-Prendre toutes les précautions possibles pour éviter et réduire au minimum les dommages aux civils, dans le but d'évacuer les centres urbains, y compris les habitations civiles. Les civils ne doivent pas être utilisés comme boucliers humains, par exemple.

-Veiller à ce que les points de contrôle ne soient pas utilisés pour enfreindre le principe de la liberté de circulation des civils et des acteurs humanitaires.

-Permettre à tous les civils de quitter volontairement et en toute sécurité les zones d'hostilités et les zones assiégées.

-S'engager à préserver les besoins et les nécessités indispensables à la survie de la population civile, ce qui peut inclure les denrées alimentaires, les zones agricoles, les récoltes et le bétail. Le pillage, le saccage et le ravage sont interdits.

-S'engager à libérer et à s'abstenir d'occuper, ainsi qu'à respecter et à protéger toutes les installations publiques et privées, telles que les hôpitaux et les installations d'eau et d'électricité, et à s'abstenir de les utiliser à des fins militaires.

-S'engager à respecter et à protéger les transports médicaux tels que les ambulances et s'abstenir de les utiliser à des fins militaires.

-S'engager à respecter et à protéger le personnel médical et les installations publiques.

-Respecter et ne pas entraver le droit des civils de passer et de voyager par les routes et les ponts, à l'intérieur et à l'extérieur de l'État de Khartoum.

-S'engager à libérer et à s'abstenir d'occuper, ainsi qu'à respecter et à protéger toutes les installations publiques et privées, telles que les hôpitaux et les installations d'eau et d'électricité, et à s'abstenir de les utiliser à des fins militaires.

-S'engager à respecter et à protéger les transports médicaux tels que les ambulances et s'abstenir de les utiliser à des fins militaires.

-S'engager à respecter et à protéger le personnel médical et les installations publiques.

-Respecter et ne pas entraver le droit des civils de passer et de voyager par les routes et les ponts, à l'intérieur et à l'extérieur de l'État de Khartoum.

3.  Nous reconnaissons que les activités humanitaires visent uniquement à atténuer les souffrances humaines et à protéger la vie et la dignité des personnes qui ne combattent pas ou ne combattent plus. Nous convenons de la nécessité de permettre la reprise des principales opérations humanitaires et de protéger le personnel et les biens humanitaires, notamment pour :

-Respecter les principes humanitaires fondamentaux d'humanité, d'impartialité, de neutralité et d'indépendance opérationnelle.

-Permettre et faciliter le passage rapide et sans entrave des secours humanitaires, y compris du matériel médical et chirurgical, et garantir au personnel humanitaire la liberté de mouvement nécessaire à l'exercice de ses fonctions. Il s'agit notamment de :

-Faciliter le passage sûr, rapide et sans entrave du personnel humanitaire par tous les itinéraires disponibles (et tous les couloirs humanitaires établis) en fonction des besoins, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, y compris la circulation des convois humanitaires.

 -Adopter des procédures simples et rapides pour toutes les dispositions logistiques et administratives nécessaires aux opérations d'aide humanitaire.

-Observer la mise en œuvre de pauses humanitaires régulières et de jours de tranquillité, selon les besoins.

-S'abstenir d'interférer avec les principales opérations humanitaires et ne jamais accompagner le personnel humanitaire menant des activités humanitaires, conformément aux directives et procédures modifiées relatives à l'action humanitaire au Soudan.

-Protéger et respecter les travailleurs humanitaires, les biens, les fournitures, les bureaux, les entrepôts et les autres installations.  Les acteurs armés ne doivent pas interférer dans les actions des opérations humanitaires.  Tout en respectant le principe de neutralité des acteurs humanitaires, les acteurs armés doivent garantir la sécurité des couloirs de transport et des zones de stockage et de distribution.  Il est interdit d'attaquer, de harceler, d'intimider ou de détenir arbitrairement du personnel, ou d'attaquer, de détruire, de détourner ou de piller des fournitures, des installations, du matériel, des unités ou des véhicules de secours.

4.  Nous nous engageons à déployer tous les efforts nécessaires pour faire en sorte que ces engagements - et toutes les obligations découlant du droit humanitaire international - soient pleinement diffusés dans nos rangs et nous désignons des points de contact chargés de nouer le dialogue avec les acteurs humanitaires afin de faciliter leurs activités.

5.  Nous permettrons aux acteurs humanitaires responsables, tels que le Croissant-Rouge soudanais et/ou le Comité international de la Croix-Rouge, de recueillir, d'enregistrer et d'enterrer les personnes décédées en coordination avec les autorités compétentes.

6.  Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que toutes les personnes agissant selon nos instructions, sous notre direction ou sous notre contrôle respectent le droit humanitaire international, et en particulier les engagements prévus dans la présente déclaration d'engagement.

7.  Conformément aux principes et aux engagements énoncés dans le présent document, nous nous engageons à donner la priorité aux discussions visant à instaurer un cessez-le-feu à court terme afin de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire d'urgence et le rétablissement des services essentiels, et nous nous engageons à programmer des discussions élargies ultérieures afin de parvenir à une cessation permanente des hostilités.

Signé à Djeddah le 11 mai 2023 avec la facilitation du Royaume d'Arabie saoudite et des États-Unis d'Amérique.

Forces armées soudanaises, Contre-amiral, Mahjoub Bushra Ahmed Rahma

Forces de soutien rapide, Général de brigade, Omer Hamdan Ahmed Hammad

Les belligérants tardent, cependant, à concrétiser leurs engagements sur les règles humanitaires

De nouvelles frappes aériennes ont touché samedi les environs de Khartoum, capitale du Soudan où les engagements des deux généraux rivaux quant à l'évacuation des civils des zones de combats et l'acheminement de l'aide humanitaire tardent à se matérialiser.

Les émissaires du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée, et du Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont signé dans la nuit de jeudi à vendredi à Jeddah, en Arabie saoudite une "déclaration pour la protection des civils au Soudan".

Ce document négocié sous médiation saoudo-américaine prévoit la création de "passages sécurisés" pour permettre aux civils de quitter les zones d'affrontements ainsi que la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire.

Il ne mentionne en revanche pas de trêve, mais seulement de futures tractations pour un cessez-le-feu temporaire, et encore ultérieurement des "discussions élargies pour un arrêt permanent des hostilités" qui ont fait en quatre semaines quelque 750 morts, 5.000 blessés, ainsi que plus de 900.000 déplacés et réfugiés.

Les pourparlers sur l'application de cet accord doivent reprendre cette fin de semaine à Jeddah, a affirmé à l'AFP un haut responsable de la diplomatie saoudienne sous le couvert de l'anonymat. Il a qualifié cette déclaration de "pas important", reconnaissant néanmoins que le processus en était encore à un "stade préliminaire".

Près d'Omdourman, ville de la banlieue de Khartoum, des témoins ont fait état de frappes aériennes visant des groupes des FSR. D'autres ont signalé des affrontements au nord de cette ville dont le fracas faisait trembler les maisons.

- Invitation au sommet arabe -

Depuis quatre semaines, des millions de Soudanais, principalement à Khartoum, sont barricadés chez eux, survivant à une chaleur étouffante pratiquement sans eau courante ni électricité. Partout se font sentir des pénuries de nourriture, d'argent, de médicaments et de carburant.

Hors de la capitale, la situation est particulièrement critique au Darfour, dans l'ouest frontalier du Tchad, ravagé dans les années 2000 par une répression sanglante. Selon l'ONU, 450 personnes y ont été tuées dans la ville d'El-Geneina dans les récents combats auxquels participent, outre militaires et paramilitaires, des civils armés et des combattants tribaux ou de groupes armés locaux.

Le gouvernement soudanais en a appelé samedi à la communauté internationale, citant notamment l'ONU, l'Union africaine (UA), la Ligue arabe et les organisations régionales dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères pour fournir une aide face à la "situation humanitaire catastrophique".

Il précise que le port et l'aéroport de Port-Soudan, sur la mer Rouge (est), l'aéroport de Dongola (nord) et celui de Wadi Sidna (est) seront destinés à recevoir cette aide.

Le haut responsable de la diplomatie saoudienne a indiqué à l'AFP que le général Burhane avait été invité au sommet de la Ligue arabe prévu le 19 mai à Djeddah, sans pouvoir préciser qui représenterait le Soudan à cette réunion.

Bien que les belligérants s'accusent par communiqués interposés de violer les engagements de la "déclaration de Jeddah", ce responsable a assuré que les deux parties avaient fait preuve "d'un bon esprit" lors des négociations.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré vendredi soir "espérer que cette déclaration garantira que l'opération de secours puisse se déployer rapidement et en sécurité pour répondre aux besoins de millions de personnes au Soudan".

Il a "réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à des discussions élargies pour parvenir à un arrêt permanent des hostilités".

"Nous entendons sans cesse dire qu'il y aura une trêve dans les sept prochains jours", déclare à l'AFP à la frontière égypto-soudanaise Wahag Gafar, qui a quitté son pays pour se réfugier en Egypte. "Mais quand on sort dans la rue, il y a des balles partout".


Le ministre saoudien des finances avertit que les conflits constituent la plus grande menace pour l'économie mondiale

Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
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  • Mohammed Al-Jadaan : Les guerres à Gaza et en Ukraine "exercent une forte pression sur l'émotion économique".
  • L'Arabie saoudite a pour "objectif spécifique" de désamorcer les tensions régionales, a-t-il déclaré lors d'un panel du Forum économique mondial

RIYAD: L'Arabie saoudite a appelé dimanche à une "désescalade" au Moyen-Orient et mis en garde contre les conséquences économiques de la guerre à Gaza, à l'ouverture d'une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), en présence de nombreux dirigeants et hauts responsables.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, les représentants palestiniens et de haut diplomates impliqués dans les efforts visant à mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas palestinien figurent sur la liste des participants à ce sommet organisé sur deux jours dans la capitale Ryad.

La guerre à Gaza ainsi que les conflits en Ukraine et ailleurs exercent "une forte pression" sur l'environnement économique, a déclaré le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, lors d'un panel.

"Je pense que les pays, les dirigeants et les personnes qui font preuve de sang-froid doivent l'emporter et faire en sorte qu'il y ait une désescalade", a-t-il poursuivi.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive ayant fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors qu'Israël se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent 1,5 millions de Palestiniens, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté depuis Ryad les Etats-Unis à intervenir pour empêcher une telle opération, qui serait selon lui "le plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien".

«Nouvelle dynamique»

Le président du WEF, Borge Brende, avait parlé samedi d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Israël n'est pas représenté au sommet, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, mais l'évènement sera "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait-il souligné lors d'une conférence de presse.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken fera le déplacement lundi à Ryad pour "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre.

Le Hamas a dit samedi "étudier" une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve associée à la libération d'otages, au lendemain de l'arrivée en Israël d'une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l'impasse.

Dans ses commentaires, M. Al-Jadaan a déclaré : "En matière de planification économique, il n'y a pas de mal à changer... à s'adapter aux nouvelles circonstances. C'est le conseil que je donnerais à tout le monde. Vous avez besoin d'un plan à long terme, comme Saudi Vision 2030, et de doubler la mise en œuvre, mais vous devez également vous assurer que vous vous adaptez.

"À plus long terme, indépendamment de ce qui se passe aujourd'hui, vous devez vous concentrer sur votre propre personnel, votre capital humain. C'est le jeu à long terme qui est essentiel.

"Je peux dire ceci : L'Arabie saoudite et la région ont les moyens de le faire, mais il y a beaucoup de pays qui auront du mal à fournir une éducation et des soins de santé de qualité à leur population", a-t-il déclaré.

Un millier de fonctionnaires, d'experts et de leaders d'opinion de 92 pays se trouvent à Riyad pour la réunion spéciale du Forum économique mondial sur la collaboration mondiale, la croissance et l'énergie pour le développement.

L'événement vise à "promouvoir des approches prospectives des crises interconnectées, tout en restant réaliste quant aux compromis à court terme" et à "travailler pour combler le fossé croissant entre le Nord et le Sud sur des questions telles que les politiques économiques émergentes, la transition énergétique et les chocs géopolitiques".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région.


Il n'est pas autorisé d'accomplir le Hajj sans permis selon le Council of Senior Scholars

Des pèlerins musulmans se rassemblent autour de la Kaaba dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 30 juin 2023, lors du pèlerinage annuel du Hajj. (AFP)
Des pèlerins musulmans se rassemblent autour de la Kaaba dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 30 juin 2023, lors du pèlerinage annuel du Hajj. (AFP)
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  • Le conseil a indiqué que l'obtention d'un permis est obligatoire pour se conformer à la charia, faciliter le Hajj et sauvegarder le caractère sacré des lieux saints
  • Plus le nombre de pèlerins est conforme aux chiffres autorisés, meilleure est la qualité des services et plus faible est le risque de préjudice

RIYAD : Le Conseil des hauts savants d'Arabie saoudite a déclaré dans un communiqué qu'il est obligatoire pour les musulmans d'obtenir un permis pour le Hajj s'ils veulent accomplir le pèlerinage.

Le conseil a indiqué que l'obtention d'un permis est obligatoire pour se conformer à la charia, faciliter le Hajj et sauvegarder le caractère sacré des lieux saints. L'accomplissement du Hajj sans permis est considéré comme un péché, selon l'interprétation du conseil.

Il a clairement indiqué qu'il n'était pas permis de se rendre au Hajj sans avoir obtenu de permis et que « ceux qui le font commettent un péché », peut-on lire dans la déclaration.

La déclaration du conseil note que les agences gouvernementales responsables de l'organisation de la saison du Hajj développent un plan complet basé sur les nombres autorisés de participants qui couvrent tous les aspects, y compris la sécurité, la santé, l'hébergement, la restauration et d'autres services.

Plus le nombre de pèlerins est conforme aux chiffres autorisés, meilleure est la qualité des services et plus faible est le risque de préjudice.

Il s'agit notamment d'éviter les situations où les pèlerins dorment sur les routes, ce qui peut entraver leurs déplacements et entraîner des pertes humaines.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le prince Faiçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, accueille à Riyad une réunion ministérielle arabe sur Gaza

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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  • Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies,
  • Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Ont participé à cette réunion Ayman Al-Safadi (Jordanie), Sameh Shoukry (Égypte), Hussein Al-Sheikh (Palestine), secrétaire du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Anwar ben Mohammed Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, et Mohammed ben Abdelaziz Al-Khulaifi, ministre d'État au ministère qatari des Affaires étrangères.

Ils ont discuté de la nécessité de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et complet, d'assurer la protection des civils conformément au droit humanitaire international et de lever toutes les restrictions qui empêchent l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave.

Ils ont également exprimé leur soutien à tous les efforts visant à la reconnaissance internationale d'un État palestinien indépendant, ce qui, selon eux, est essentiel pour que les Palestiniens puissent prendre des mesures irréversibles en vue de mettre en œuvre la solution des deux États.

Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes.

Ils ont exprimé leur rejet catégorique de toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre et de toute opération militaire dans la ville palestinienne de Rafah.

Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies, la confiscation de terres, les opérations militaires contre les Palestiniens, les attaques de colons et les atteintes à la liberté de culte des musulmans et des chrétiens.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com