Le Croissant-Rouge soudanais et le CICR se félicitent de la déclaration de Djeddah

Cette capture d'écran de la chaîne de télévision saoudienne Al-Ekhbariya montre des représentants de l'armée soudanaise et des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) signant un accord à Jeddah, le 11 mai 2023. (Photo AL-EKHBARIYA / AFP)
Cette capture d'écran de la chaîne de télévision saoudienne Al-Ekhbariya montre des représentants de l'armée soudanaise et des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) signant un accord à Jeddah, le 11 mai 2023. (Photo AL-EKHBARIYA / AFP)
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Publié le Samedi 13 mai 2023

Le Croissant-Rouge soudanais et le CICR se félicitent de la déclaration de Djeddah

  • Un mois après le début des combats, les besoins humanitaires explosent ; le Croissant-Rouge soudanais et le CICR se félicitent de l’engagement public des parties à respecter le droit international humanitaire
  • « Nous espérons que l’accord conclu à Djeddah améliorera la situation sécuritaire, ce qui nous permettra d’intensifier notre intervention d’urgence » a déclaré Alfonso Verdú Pérez, chef de la délégation du CICR au Soudan

GENÈVE : Dans un communiqué publié au lendemain de la déclaration de Djeddah, le Croissant-Rouge soudanais et le CICR se sont félicité de l’engagement public des parties à respecter le droit international humanitaire. L’Arabie saoudite a en effet pris l’initiative d’accueillir à Djeddah les émissaires des deux camps, parrainant ainsi les négociations en vue d’une trêve. Ces pourparlers, à défaut de donner lieu à un cessez-le-feu stable et durable, ont au moins abouti à une déclaration, co-signée par les deux généraux rivaux. Ce traité, ratifié le 11 mai 2023, engage les belligérants à respecter le droit international humanitaire et faciliter le travail du CICR et du Croissant-Rouge soudanais.

Difficulté de l’acheminement rapide de l’aide d’urgence

Le communiqué publié par le CICR détaille, dans son introduction, la situation sur le terrain :  « Près d’un mois après le déclenchement d’intenses combats au Soudan, la situation humanitaire se détériore rapidement. Les civils pris au piège à Khartoum sont confrontés à de graves pénuries de nourriture et d’eau, tout comme des centaines de milliers de personnes qui ont fui leur foyer. Nombreux sont ceux qui ignorent ce qu’il est advenu de leurs proches. Les rares hôpitaux qui fonctionnent manquent cruellement de fournitures essentielles et de nombreux corps n’ont pas encore été récupérés et identifiés ».

Dans le même temps, les combats incessants et l’insécurité généralisée ont rendu extrêmement difficile l’acheminement rapide de l’aide d’urgence. Dans ces conditions, le Croissant-Rouge soudanais et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se félicitent de la déclaration de Djeddah, dans laquelle les parties au conflit ont réaffirmé leur engagement à respecter le droit international humanitaire et à faciliter l’action humanitaire. Il est urgent de traduire cet engagement en actions concrètes sur le terrain.

Le mois dernier a été un cauchemar pour la population soudanaise, qui a vu ses quartiers ravagés par les combats et se retrouve maintenant confrontée à d’incroyables difficultés. En tant que travailleur humanitaire, je ressens de la frustration face à de telles souffrances et à l’impossibilité de fournir une assistance à l’échelle et à la vitesse nécessaires », a déclaré Alfonso Verdú Pérez, chef de la délégation du CICR au Soudan. « Nous espérons que l’accord conclu à Djeddah améliorera la situation sécuritaire, ce qui nous permettra d’intensifier notre intervention d’urgence. Faciliter le travail humanitaire est une obligation au titre du droit international humanitaire et c’est aussi une question de vie ou de mort. L’urgence grandit chaque jour ».

Importance de la déclaration de Djeddah

Le communiqué rappelle ensuite les conditions de travail du CICR et ses partenaires au Soudan, ainsi que la nécessité d’assurer la sécurité de leurs opérations :

« Les règles du droit international humanitaire régissent l’accès aux victimes des conflits armés, qui doit être facilité par toutes les parties. Le CICR a pris contact avec toutes les parties prenantes pour demander les garanties de sécurité nécessaires à l’acheminement de fournitures médicales d’urgence de ses entrepôts vers les hôpitaux et à la remise en état des infrastructures civiles essentielles, telles que les centrales électriques et les stations de traitement des eaux. À ce jour, le CICR a pu ravitailler trois hôpitaux et fournir des housses mortuaires aux volontaires du Croissant-Rouge soudanais chargés de récupérer les dépouilles mortelles. Il reste cependant beaucoup à faire sur le plan humanitaire, notamment pour visiter les détenus dans les deux camps et rétablir le contact avec les membres des familles qui ont été séparés en fuyant Khartoum ou le Darfour.

Malgré l’augmentation des besoins, les conditions de sécurité nécessaires n’ont pas été réunies pour que le CICR, le Croissant-Rouge soudanais et les autres partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge puissent mener l’opération d’intervention d’urgence à l’échelle requise pour apporter assistance et protection aux personnes touchées par le conflit et la violence, des menaces directes et des attaques contre le personnel médical et humanitaire, notamment les volontaires du Croissant-Rouge soudanais, ayant été signalées ».

« Le respect des principes énoncés dans cet accord, tout comme la simplification des processus administratifs, permettront de sauver des vies humaines », a déclaré M. Verdú Pérez. « Nous continuons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre aux besoins et appelons tout le monde à faciliter l’action humanitaire. C’est ainsi que l’on pourra sauver davantage de vies ».

Présent au Soudan depuis 1978, le CICR vient en aide aux personnes touchées par le conflit dans la région du Darfour et les États du Nil Bleu et du Kordofan Sud. Actuellement, les activités qu’il mène à travers le pays, seul ou en coopération avec le Croissant-Rouge soudanais, consistent entre autres à fournir aux hôpitaux et autres structures de santé du matériel et des articles médicaux, à améliorer l’accès de la population à l’eau potable en collaboration avec les services des eaux locaux, et à aider les autorités à répondre aux besoins de réadaptation physique des personnes handicapées. 

LA DÉCLARATION DE DJEDDAH

Préambule

Reconnaissant la nécessité de soulager la détresse et la misère de notre peuple résultant des combats en cours depuis le 15 avril 2023, en particulier dans la capitale Khartoum, en répondant aux besoins humanitaires urgents de nos citoyens civils,

Répondant aux diverses initiatives des pays frères et amis, à commencer par l'initiative américano-saoudienne,

Nous, soussignés, représentant les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), par cette déclaration d'engagement, réaffirmons nos obligations fondamentales en vertu du droit international humanitaire de faciliter l'action humanitaire pour répondre aux besoins des civils.

Nous affirmons notre attachement indéfectible à la souveraineté du Soudan et au maintien de son unité et de son intégrité territoriale.

Nous reconnaissons que l'adhésion à la déclaration d'engagement n'affectera en rien le statut juridique, sécuritaire ou politique des parties qui la signent et qu'elle ne sera pas non plus liée à la participation à un quelconque processus politique.

Nous saluons les efforts déployés par les amis du Soudan qui peuvent utiliser leurs relations et leurs bons offices pour assurer le respect du droit humanitaire international et du droit international des droits de l'homme, notamment en s'engageant à respecter la présente déclaration et en la mettant immédiatement en œuvre.

Aucun des points énumérés ci-dessous ne supplante les obligations ou les principes du droit international humanitaire et/ou du droit international des droits de l'homme qui s'appliquent à ce conflit armé, en particulier le protocole additionnel (II) de 1977 aux conventions de Genève de 1949, et que toutes les parties doivent respecter.

Engagements

1.  Nous convenons que les intérêts et le bien-être du peuple soudanais sont notre priorité absolue et nous affirmons notre engagement à veiller à ce que les civils soient protégés à tout moment. Il s'agit notamment de permettre aux civils de quitter volontairement et en toute sécurité les zones d'hostilités actives, dans la direction qu'ils choisissent.

2.  Nous affirmons qu'il nous incombe de respecter le droit international humanitaire et le droit international relatif aux droits de l'homme, et notamment de nous acquitter des obligations suivantes :

-Distinguer à tout moment entre civils et combattants et entre biens de caractère civil et objectifs militaires.

-S'abstenir de toute attaque dont on peut attendre qu'elle cause incidemment des dommages aux civils qui seraient excessifs par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu.

-Prendre toutes les précautions possibles pour éviter et réduire au minimum les dommages aux civils, dans le but d'évacuer les centres urbains, y compris les habitations civiles. Les civils ne doivent pas être utilisés comme boucliers humains, par exemple.

-Veiller à ce que les points de contrôle ne soient pas utilisés pour enfreindre le principe de la liberté de circulation des civils et des acteurs humanitaires.

-Permettre à tous les civils de quitter volontairement et en toute sécurité les zones d'hostilités et les zones assiégées.

-S'engager à préserver les besoins et les nécessités indispensables à la survie de la population civile, ce qui peut inclure les denrées alimentaires, les zones agricoles, les récoltes et le bétail. Le pillage, le saccage et le ravage sont interdits.

-S'engager à libérer et à s'abstenir d'occuper, ainsi qu'à respecter et à protéger toutes les installations publiques et privées, telles que les hôpitaux et les installations d'eau et d'électricité, et à s'abstenir de les utiliser à des fins militaires.

-S'engager à respecter et à protéger les transports médicaux tels que les ambulances et s'abstenir de les utiliser à des fins militaires.

-S'engager à respecter et à protéger le personnel médical et les installations publiques.

-Respecter et ne pas entraver le droit des civils de passer et de voyager par les routes et les ponts, à l'intérieur et à l'extérieur de l'État de Khartoum.

-S'engager à libérer et à s'abstenir d'occuper, ainsi qu'à respecter et à protéger toutes les installations publiques et privées, telles que les hôpitaux et les installations d'eau et d'électricité, et à s'abstenir de les utiliser à des fins militaires.

-S'engager à respecter et à protéger les transports médicaux tels que les ambulances et s'abstenir de les utiliser à des fins militaires.

-S'engager à respecter et à protéger le personnel médical et les installations publiques.

-Respecter et ne pas entraver le droit des civils de passer et de voyager par les routes et les ponts, à l'intérieur et à l'extérieur de l'État de Khartoum.

3.  Nous reconnaissons que les activités humanitaires visent uniquement à atténuer les souffrances humaines et à protéger la vie et la dignité des personnes qui ne combattent pas ou ne combattent plus. Nous convenons de la nécessité de permettre la reprise des principales opérations humanitaires et de protéger le personnel et les biens humanitaires, notamment pour :

-Respecter les principes humanitaires fondamentaux d'humanité, d'impartialité, de neutralité et d'indépendance opérationnelle.

-Permettre et faciliter le passage rapide et sans entrave des secours humanitaires, y compris du matériel médical et chirurgical, et garantir au personnel humanitaire la liberté de mouvement nécessaire à l'exercice de ses fonctions. Il s'agit notamment de :

-Faciliter le passage sûr, rapide et sans entrave du personnel humanitaire par tous les itinéraires disponibles (et tous les couloirs humanitaires établis) en fonction des besoins, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, y compris la circulation des convois humanitaires.

 -Adopter des procédures simples et rapides pour toutes les dispositions logistiques et administratives nécessaires aux opérations d'aide humanitaire.

-Observer la mise en œuvre de pauses humanitaires régulières et de jours de tranquillité, selon les besoins.

-S'abstenir d'interférer avec les principales opérations humanitaires et ne jamais accompagner le personnel humanitaire menant des activités humanitaires, conformément aux directives et procédures modifiées relatives à l'action humanitaire au Soudan.

-Protéger et respecter les travailleurs humanitaires, les biens, les fournitures, les bureaux, les entrepôts et les autres installations.  Les acteurs armés ne doivent pas interférer dans les actions des opérations humanitaires.  Tout en respectant le principe de neutralité des acteurs humanitaires, les acteurs armés doivent garantir la sécurité des couloirs de transport et des zones de stockage et de distribution.  Il est interdit d'attaquer, de harceler, d'intimider ou de détenir arbitrairement du personnel, ou d'attaquer, de détruire, de détourner ou de piller des fournitures, des installations, du matériel, des unités ou des véhicules de secours.

4.  Nous nous engageons à déployer tous les efforts nécessaires pour faire en sorte que ces engagements - et toutes les obligations découlant du droit humanitaire international - soient pleinement diffusés dans nos rangs et nous désignons des points de contact chargés de nouer le dialogue avec les acteurs humanitaires afin de faciliter leurs activités.

5.  Nous permettrons aux acteurs humanitaires responsables, tels que le Croissant-Rouge soudanais et/ou le Comité international de la Croix-Rouge, de recueillir, d'enregistrer et d'enterrer les personnes décédées en coordination avec les autorités compétentes.

6.  Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que toutes les personnes agissant selon nos instructions, sous notre direction ou sous notre contrôle respectent le droit humanitaire international, et en particulier les engagements prévus dans la présente déclaration d'engagement.

7.  Conformément aux principes et aux engagements énoncés dans le présent document, nous nous engageons à donner la priorité aux discussions visant à instaurer un cessez-le-feu à court terme afin de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire d'urgence et le rétablissement des services essentiels, et nous nous engageons à programmer des discussions élargies ultérieures afin de parvenir à une cessation permanente des hostilités.

Signé à Djeddah le 11 mai 2023 avec la facilitation du Royaume d'Arabie saoudite et des États-Unis d'Amérique.

Forces armées soudanaises, Contre-amiral, Mahjoub Bushra Ahmed Rahma

Forces de soutien rapide, Général de brigade, Omer Hamdan Ahmed Hammad

Les belligérants tardent, cependant, à concrétiser leurs engagements sur les règles humanitaires

De nouvelles frappes aériennes ont touché samedi les environs de Khartoum, capitale du Soudan où les engagements des deux généraux rivaux quant à l'évacuation des civils des zones de combats et l'acheminement de l'aide humanitaire tardent à se matérialiser.

Les émissaires du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée, et du Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont signé dans la nuit de jeudi à vendredi à Jeddah, en Arabie saoudite une "déclaration pour la protection des civils au Soudan".

Ce document négocié sous médiation saoudo-américaine prévoit la création de "passages sécurisés" pour permettre aux civils de quitter les zones d'affrontements ainsi que la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire.

Il ne mentionne en revanche pas de trêve, mais seulement de futures tractations pour un cessez-le-feu temporaire, et encore ultérieurement des "discussions élargies pour un arrêt permanent des hostilités" qui ont fait en quatre semaines quelque 750 morts, 5.000 blessés, ainsi que plus de 900.000 déplacés et réfugiés.

Les pourparlers sur l'application de cet accord doivent reprendre cette fin de semaine à Jeddah, a affirmé à l'AFP un haut responsable de la diplomatie saoudienne sous le couvert de l'anonymat. Il a qualifié cette déclaration de "pas important", reconnaissant néanmoins que le processus en était encore à un "stade préliminaire".

Près d'Omdourman, ville de la banlieue de Khartoum, des témoins ont fait état de frappes aériennes visant des groupes des FSR. D'autres ont signalé des affrontements au nord de cette ville dont le fracas faisait trembler les maisons.

- Invitation au sommet arabe -

Depuis quatre semaines, des millions de Soudanais, principalement à Khartoum, sont barricadés chez eux, survivant à une chaleur étouffante pratiquement sans eau courante ni électricité. Partout se font sentir des pénuries de nourriture, d'argent, de médicaments et de carburant.

Hors de la capitale, la situation est particulièrement critique au Darfour, dans l'ouest frontalier du Tchad, ravagé dans les années 2000 par une répression sanglante. Selon l'ONU, 450 personnes y ont été tuées dans la ville d'El-Geneina dans les récents combats auxquels participent, outre militaires et paramilitaires, des civils armés et des combattants tribaux ou de groupes armés locaux.

Le gouvernement soudanais en a appelé samedi à la communauté internationale, citant notamment l'ONU, l'Union africaine (UA), la Ligue arabe et les organisations régionales dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères pour fournir une aide face à la "situation humanitaire catastrophique".

Il précise que le port et l'aéroport de Port-Soudan, sur la mer Rouge (est), l'aéroport de Dongola (nord) et celui de Wadi Sidna (est) seront destinés à recevoir cette aide.

Le haut responsable de la diplomatie saoudienne a indiqué à l'AFP que le général Burhane avait été invité au sommet de la Ligue arabe prévu le 19 mai à Djeddah, sans pouvoir préciser qui représenterait le Soudan à cette réunion.

Bien que les belligérants s'accusent par communiqués interposés de violer les engagements de la "déclaration de Jeddah", ce responsable a assuré que les deux parties avaient fait preuve "d'un bon esprit" lors des négociations.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré vendredi soir "espérer que cette déclaration garantira que l'opération de secours puisse se déployer rapidement et en sécurité pour répondre aux besoins de millions de personnes au Soudan".

Il a "réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à des discussions élargies pour parvenir à un arrêt permanent des hostilités".

"Nous entendons sans cesse dire qu'il y aura une trêve dans les sept prochains jours", déclare à l'AFP à la frontière égypto-soudanaise Wahag Gafar, qui a quitté son pays pour se réfugier en Egypte. "Mais quand on sort dans la rue, il y a des balles partout".


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com