Au Liban, une opération de sécurité cible les gangs criminels et les réseaux de contrebande

Les arrestations font suite à une visite du chef de l’armée, le général Joseph Aoun, au 1er régiment frontalier terrestre, à la frontière nord du Liban avec la Syrie. (Twitter/@LebarmyOfficial)
Les arrestations font suite à une visite du chef de l’armée, le général Joseph Aoun, au 1er régiment frontalier terrestre, à la frontière nord du Liban avec la Syrie. (Twitter/@LebarmyOfficial)
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Publié le Dimanche 14 mai 2023

Au Liban, une opération de sécurité cible les gangs criminels et les réseaux de contrebande

  • L’armée et le personnel de sécurité ont fermé trois points de passage illégaux utilisés par des gangs de trafiquants d’êtres humains et des voleurs de véhicules
  • Les services de renseignement militaires sont également entrés par effraction dans des camps et des maisons de réfugiés syriens à Masharih al-Qaa, une région libanaise qui chevauche le territoire syrien

BEYROUTH: Des chefs de file en matière de drogue et de trafic d’êtres humains ont été arrêtés samedi dans le cadre d’une opération de sécurité conjointe ciblant des hauts lieux de contrebande à la frontière libano-syrienne.

De grandes quantités de drogue, d’armes et de munitions ont également été saisies lors de l’opération conjointe de l’armée libanaise et de la direction des services de renseignement, menée simultanément à plusieurs endroits dans le nord de la vallée de la Békaa.

L’armée et le personnel de sécurité ont fermé trois points de passage illégaux utilisés par des gangs de trafiquants d’êtres humains et des voleurs de véhicules à Fessani, Wadi al-Turkman et Zeghrine dans le district de Hermel, à la frontière nord-est avec la Syrie.

Les services de renseignement militaires sont également entrés par effraction dans des camps et des maisons de réfugiés syriens à Masharih al-Qaa, une région libanaise qui chevauche le territoire syrien. Ils ont procédé à l’arrestation de deux ressortissants syriens en lien avec le trafic de Captagon et la traite des êtres humains.

Du haschich et des comprimés de Captagon en grande quantité ont été retrouvés avec les suspects, indique une source militaire.

Un autre ressortissant syrien, membre d’un gang de voleurs de voitures et de vols à main armée, a également été arrêté.

Le gang a tiré sur le personnel de la direction des services de renseignement il y a deux mois à Brital dans la région de Baalbek-Hermel.

Un ressortissant syrien recherché pour une série d’accusations en lien avec les armes et les stupéfiants a également été arrêté lors des raids.

Lors d’une embuscade coordonnée à Hermel, l’armée libanaise, en coopération avec la direction des services de renseignement, a arrêté deux ressortissants libanais, dont l’un serait le chef d’un gang de trafiquants d’êtres humains, alors qu’ils faisaient passer clandestinement des Syriens par des passages illégaux dans les montagnes.

Le raid à Hermel visait également un gang spécialisé dans les enlèvements et le trafic de drogue opérant entre le Liban et la Syrie, ajoute la source militaire.

Le mois dernier, les habitants de Masharih al-Qaa se sont plaints d’activités criminelles dans la zone frontalière, notamment de Syriens qui commettent des vols, des meurtres et des enlèvements contre rançon.

Les arrestations font suite à une visite du chef de l’armée, le général Joseph Aoun, au 1er régiment frontalier terrestre, à la frontière nord du Liban avec la Syrie.

Le général Aoun avertit que les terroristes, ainsi que les trafiquants d’armes et de drogue, pourraient facilement franchir des frontières incontrôlées, exhortant les soldats à «faire preuve de patience puisque la sécurité ne peut être compromise».

Le chef de l’armée soutient: «Nous protégeons l’intérêt national suprême, qui reste pour nous une priorité absolue ».

Dans un discours prononcé vendredi soir, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, suggère que l’envoi d’une délégation ministérielle de sécurité à Damas aiderait à résoudre le problème des réfugiés.

Le Liban a expulsé environ cinquante Syriens le mois dernier.

Tous étaient entrés illégalement au Liban, mais on ne sait pas s’ils ont été enregistrés comme réfugiés par le HCR.

Les déportations continuent de susciter les protestations des institutions internationales.

Dans un communiqué, vingt organisations libanaises et mondiales ont déclaré samedi que les expulsions intervenaient au milieu d’une montée alarmante du discours anti-réfugiés au Liban et d’autres mesures coercitives visant à faire pression sur les réfugiés afin qu’ils retournent dans leur pays.

La déclaration a été signée par des groupes comme Amnesty International et Human Rights Watch.

Les expulsions doivent être interrompues et la procédure régulière respectée, peut-on y lire.

Les autorités libanaises ont «délibérément mal géré la crise économique du pays, mais au lieu d’adopter des réformes indispensables, elles se servent plutôt des réfugiés comme boucs émissaires pour masquer leurs propres échecs», dit le communiqué.

Les organisations déclarent qu’elles «continuent de documenter les horribles violations commises contre les rapatriés syriens, y compris la détention illégale ou arbitraire, la torture et autres mauvais traitements, le viol et la violence sexuelle, ainsi que la disparition forcée».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

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  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.


Le Premier ministre du Qatar exhorte le monde à «cesser de faire deux poids deux mesures» et à punir Israël

Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani, a exhorté dimanche la communauté internationale à punir Israël pour ce qu'il a qualifié de "crimes". (AP)
Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani, a exhorté dimanche la communauté internationale à punir Israël pour ce qu'il a qualifié de "crimes". (AP)
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  • Les frappes aériennes israéliennes sont largement condamnées dans le monde arabe et islamique comme une violation de la souveraineté du Qatar
  • Le prince Faisal ben Farhane dirige la délégation du Royaume au sommet d'urgence de Doha

RIYADH : Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani, a exhorté dimanche la communauté internationale à "cesser de faire deux poids deux mesures" et à punir Israël pour ce qu'il a décrit comme ses "crimes".

Il s'exprimait lors d'une réunion préparatoire à la veille d'un sommet d'urgence des dirigeants arabes et islamiques organisé par le Qatar après qu'Israël a mené une attaque aérienne sans précédent contre des dirigeants du Hamas à Doha.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser de faire deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis, et Israël doit savoir que la guerre d'extermination en cours à laquelle est soumis notre peuple palestinien frère, et dont l'objectif est de l'expulser de sa terre, ne fonctionnera pas", a déclaré le premier ministre.

Cheikh Mohammed a déclaré que Doha restait déterminé à travailler avec l'Égypte et les États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre qui a dévasté la bande de Gaza. Toutefois, il a déclaré que la frappe israélienne qui a tué six personnes - cinq membres du Hamas et un membre local des forces de sécurité qataries - représentait "une attaque contre le principe même de la médiation".

"Cette attaque ne peut être qualifiée que de terrorisme d'État, une approche poursuivie par le gouvernement israélien extrémiste actuel, qui bafoue le droit international", a déclaré le ministre. "L'agression israélienne imprudente et perfide a été commise alors que l'État du Qatar accueillait des négociations officielles et publiques, au vu et au su de la partie israélienne elle-même, et dans le but de parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

La réunion préparatoire des ministres des affaires étrangères en vue du sommet conjoint arabo-islamique d'urgence s'est ouverte dimanche à Doha sous la direction du cheikh Mohammed.

qatar

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à la réunion préparatoire à Doha, dimanche. (SPA)


Le sommet doit discuter d'un projet de déclaration concernant l'attaque israélienne contre le Qatar le 9 septembre, qui a visé les résidences de plusieurs responsables du Hamas à Doha, selon l'agence de presse du Qatar.

Les frappes aériennes ont été largement condamnées dans le monde arabe et islamique comme une violation de la souveraineté du Qatar et du droit international.

Les ministres des affaires étrangères des États membres de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique, dont le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participent au sommet de dimanche.

Le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé l'attaque israélienne comme un "acte agressif" et a réitéré la solidarité du Royaume avec Doha, soulignant la nécessité pour la communauté internationale de tenir Israël pour responsable de ses actes, a rapporté l'agence de presse saoudienne.