Au Yémen, une attaque sanglante et des appels à «nommer et déshonorer» la milice houthi

Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane renforce ses opérations de secours hivernaux au Yémen afin de soulager les souffrances de la population. (SPA)
Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane renforce ses opérations de secours hivernaux au Yémen afin de soulager les souffrances de la population. (SPA)
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Publié le Samedi 05 décembre 2020

Au Yémen, une attaque sanglante et des appels à «nommer et déshonorer» la milice houthi

  • Une attaque de missiles entraîne la mort de 10 ouvriers alors que les Nations unies préviennent que près de la moitié des Yéménites sont confrontés à de graves pénuries alimentaires
  • Un agent de sécurité local a rapporté que six travailleurs ont également été blessés lorsque le missile Houthi a atterri à l'intérieur du complexe d'entrepôts Thabet Brothers

AL-MUKALLA, Yémen : Des appels ont été lancés pour « nommer et déshonorer » les rebelles qui ciblent les civils, à la suite de l'attaque aux missiles menée par les Houthis soutenus par l'Iran, qui a coûté la vie à 10 ouvriers dans un complexe industriel de la ville de Hodeïda, dans l'ouest du Yémen.

L'attaque meurtrière de jeudi porte à 51 le nombre total de civils tués ou blessés au cours de frappes similaires depuis le 22 novembre, ont déclaré les habitants et les responsables locaux à Arab News.

Un agent de sécurité local a rapporté que six travailleurs ont également été blessés lorsque le missile Houthi a atterri à l'intérieur du complexe d'entrepôts Thabet Brothers.

« Le missile était pointé précisément sur l'usine », a déclaré à Arab News l’agent de sécurité qui a refusé de donner son nom.

Il a rejeté les allégations selon lesquelles les forces gouvernementales seraient responsables de l'attaque et a déclaré que le missile visait précisément l'usine et que « le missile a été envoyé depuis une zone sous contrôle houthi. Les parties de Hodeïda où se situe l'usine sont sous notre contrôle ».

Les médias affiliés à la Brigade des géants, une unité militaire qui se bat aux côtés du gouvernement, ont d'abord rapporté que quatre travailleurs ont été tués et huit blessés lors de la frappe des missiles, présentant des images graphiques de plusieurs cadavres. Plus tard, ils ont annoncé que dix civils ont été tués et six blessés.

Le complexe industriel de Hodeïda, ainsi que d'autres activités commerciales au Yémen, ont été des cibles fréquentes des rebelles houthis, tout récemment le 18 novembre, lorsque des bombardements ont déclenché un énorme incendie sur le site.

Le ministre yéménite de l'Information, Muammar Al-Aryani, a condamné fermement la nouvelle attaque houthie et a exhorté l'envoyé des Nations Unies au Yémen, Martin Griffiths, et la mission des Nations Unies à Hodeïda à « nommer et à déshonorer » les rebelles pour la mort de civils.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté le crime terroriste odieux commis aujourd'hui par la milice houthie soutenue par l'Iran, qui a pris pour cible le complexe des frères Thabet à Hodeïda », a-t-il annoncé sur Twitter jeudi.

Vendredi, un drone chargé d'explosifs visait la partie sud de l'Arabie saoudite ; il a été intercepté et détruit par la coalition arabe qui soutient le gouvernement yéménite, reconnu au niveau international.

Le porte-parole de la coalition, le général Turki Al-Maliki, a déclaré que le drone piégé visait des civils et des installations civiles dans la région.

Le Dr Yousef ben Ahmed Al-Othaimeen, secrétaire général de l'Organisation de coopération islamique, a par la suite dénoncé la tentative de frappe.

Cette condamnation est intervenue alors que les Nations unies ont averti dans un rapport que la famine sévissait à nouveau dans certaines parties du Yémen, et que près de la moitié de la population était confrontée à d'importantes pénuries de nourriture.

Les organismes d'aide affirment que le temps presse pour prévenir une famine massive.

Environ 45 % de la population du Yémen souffre d'insécurité alimentaire aiguë, selon une analyse des Nations unies, avec plus de 16 500 personnes à la limite de la famine.

Les Houthis ont intensifié les attaques terrestres et les tirs de mortier sur les zones gouvernementales de Hodeïda depuis le début du mois dernier. Ils tentent ainsi de mettre fin à des mois de stagnation militaire et de prendre le contrôle de nouvelles zones dans la province.

En sept jours seulement, du 22 au 29 novembre, les mines terrestres et les bombardements des milices ont tué et blessé 35 personnes dans plusieurs endroits de Hodeïda.

L'attaque la plus sanglante est survenue le 29 novembre, lorsque les Houthis ont lancé un tir de mortier qui a tué huit personnes et en a blessé plusieurs autres dans un village du district de Durihimi à Hodeïda.

Les attaques de la milice houthie contre des cibles civiles ont soulevé une vague de condamnations aussi bien au Yémen qu'à l'étranger, alors que les militants et les officiels appellent à exercer davantage de pression sur les Houthis.

Ahmed Atteq, directeur du bureau de Durihmi du ministère des Droits de l'homme, a déclaré vendredi à Arab News que son bureau avait lancé de nombreux appels pour que cessent les attaques des milices contre les civils.

« Cette dernière escalade des attaques contre les civils est une violation claire de l'accord de Stockholm », explique-t-il. « Les Houthis n'ont jamais respecté l'accord ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Vidéos d'otages israéliens à Gaza: Netanyahu "consterné", s'entretient avec les familles

Demonstrators gather during an anti-government protest calling for action to secure the release of Israeli hostages held captive in the Gaza Strip by Palestinian militants since the 2023 October 7 attacks, outside the Israeli Defence Ministry headquarters in Tel Aviv on August 2, 2025. (Photo by Jack GUEZ / AFP)
Demonstrators gather during an anti-government protest calling for action to secure the release of Israeli hostages held captive in the Gaza Strip by Palestinian militants since the 2023 October 7 attacks, outside the Israeli Defence Ministry headquarters in Tel Aviv on August 2, 2025. (Photo by Jack GUEZ / AFP)
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  • « Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivront sans relâche », indique ce communiqué.
  • La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant deux otages israéliens décharnés par le Hamas et son allié, le Jihad islamique, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord les libérer.

JERUSALEM : Selon un communiqué officiel, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit « consterné » par les dernières vidéos diffusées par le Hamas montrant des otages dans la bande de Gaza et a parlé avec les familles.

« Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivront sans relâche », indique ce communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche.

La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant deux otages israéliens décharnés par le Hamas et son allié, le Jihad islamique, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour les libérer.

Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv en soutien à leurs familles et pour exiger leur libération. 

Sur les images de propagande des deux groupes islamistes, les deux otages apparaissent très affaiblis et très amaigris, dans une mise en scène qui vise à établir un parallèle avec la situation humanitaire actuelle à Gaza, menacée de « famine généralisée » selon l'ONU.

Selon le communiqué, M. Netanyahu « a eu une longue conversation ce soir avec les familles de Rom Breslevski et Avyatar David, tous deux exhibés dans ces vidéos ».

« La cruauté du Hamas n'a pas de limite », a-t-il commenté, toujours selon le bureau du Premier ministre.

« Alors que l'État d'Israël permet l'entrée de l'aide humanitaire pour les habitants de Gaza, les militants du Hamas affament délibérément nos otages et les filment de manière cynique et odieuse. Ils affament également délibérément les habitants de la bande de Gaza, les empêchant de recevoir de l'aide, et relaient une campagne de propagande mensongère contre Israël », a-t-il affirmé, appelant les pays du monde à se mobiliser pour condamner clairement les crimes du Hamas.

Dimanche matin, les titres de presse restaient largement consacrés au sujet : « Affamés, décharnés et désespérés » (Yedioth Ahronoth), « L'enfer à Gaza » (Ma'ariv), « Cruauté sans limite » (Israel Hayom), « Netanyahu n'est pas pressé » (Haaretz). 

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60 430 morts à Gaza, dont la plupart sont des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km(2), déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Fin mai, il a levé le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Dans la nuit, les sirènes d'alarme ont retenti dans les localités voisines de la bande de Gaza, a annoncé l'armée.

« Un missile lancé depuis le sud de la bande de Gaza a très probablement été intercepté », a ensuite indiqué l'armée, sans donner plus de détails.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.