Les Palestiniens marquent le 75e anniversaire de la «Nakba»

Un manifestant lève un chapelet et une clé symbolisant les maisons des Palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés de chez eux il y a 75 ans lors d'un rassemblement marquant le jour de la «Nakba» dans le centre-ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 15 mai 2023 (Photo, AFP).
Un manifestant lève un chapelet et une clé symbolisant les maisons des Palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés de chez eux il y a 75 ans lors d'un rassemblement marquant le jour de la «Nakba» dans le centre-ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le 15 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mai 2023

Les Palestiniens marquent le 75e anniversaire de la «Nakba»

  • Les commémorations interviennent dans un climat de fortes tensions, le conflit israélo-palestinien ayant fait plus de 170 morts depuis le début de l'année
  • A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, plusieurs milliers de manifestants venus de toute la Cisjordanie occupée se sont rassemblés

RAMALLAH: Les Palestiniens ont marqué lundi le 75e anniversaire de la "Nakba", ou "Catastrophe", qu'ils associent à la création de l'État d'Israël en 1948, à la suite de laquelle 760 000 d'entre eux ont été contraints à l'exode pendant la première guerre israélo-arabe.

A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, plusieurs milliers de manifestants venus de toute la Cisjordanie occupée se sont rassemblés en arborant des drapeaux palestiniens ou des banderoles noires portant l'inscription "retour" en arabe et en anglais, et l'image d'une vieille clé.

Israël a été créé le 14 mai 1948 en application d'une résolution de l'ONU prévoyant le partage de la Palestine, alors sous mandat britannique.

Le lendemain, les armées de cinq Etats arabes envahissaient le jeune Etat dans le but de le faire disparaître. Israël est sorti vainqueur de cette guerre au cours de laquelle, selon l'ONU, quelque 760 000 Palestiniens ont été contraints de quitter leur foyer.

Ceux qui sont encore en vie et leurs descendants réclament depuis lors un "droit au retour" qu'Israël refuse catégoriquement, faisant valoir qu'autoriser même une fraction d'entre eux à revenir équivaudrait à signer sa fin en tant qu'Etat juif.

L'ONU recense aujourd'hui 5,9 millions de réfugiés palestiniens répartis entre les Territoires palestiniens (la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, et la bande de Gaza), la Jordanie, le Liban et la Syrie.

Israël a célébré son 75e anniversaire le 26 avril, selon le calendrier juif.

«Le plus tôt possible»

Les commémorations interviennent dans un climat de fortes tensions, le conflit israélo-palestinien ayant fait plus de 170 morts depuis le début de l'année, dont 35 la semaine dernière lors d'une nouvelle guerre entre Israël et des groupes palestiniens dans la bande de Gaza.

Pour la première fois, grâce à une résolution votée en novembre, les Nations unies ont marqué l'anniversaire de la "Nakba" à leur siège à New York, lundi.

Faisant référence aux centaines de résolutions votées par l'ONU sur le conflit israélo-palestinien, et notamment la résolution 194 de l'Assemblée générale ayant décidé en décembre 1948 "qu'il y a lieu de permettre aux réfugiés [palestiniens] qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins", le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a exigé "officiellement [...] que l'on s'assure qu'Israël respecte ces résolutions ou que l'adhésion d'Israël à l'ONU soit suspendue".

A Ramallah, beaucoup de participants au festival organisé pour commémorer la "Nakba" portent des gilets noirs avec l'inscription "la Nakba est à l'origine de l'histoire et le retour est un droit".

Des grands-parents sont au rendez-vous avec leurs enfants et petits-enfants pour dire leur attachement à leur terre et au "droit au retour".

Vêtu du costume traditionnel palestinien, Khairy Hanoun, 64 ans, est venu de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Il porte une très vieille valise, symbole d'exil, et une ancienne clé, rappelant celles des maisons de 1948.

«Pour les jeunes»

"Nous sommes venus dire à l'occupation [Israël, NDLR] que c'est ainsi qu'ils ont chassé nos pères et grands-pères, avec leurs vêtements seulement", dit-il.

Le festival a réuni aussi des descendants de Palestiniens restés à l'intérieur des frontières israéliennes à l'issue de la guerre de 1948-49, et que l'on appelle en Israël des "Arabes israéliens".

"L'une des plus grandes erreurs commises par le mouvement sioniste est qu'entre 150 et 160 000 Palestiniens sont restés [en Israël] après la Nakba", a déclaré Mohammed Baraka, représentant de cette communauté qui a pris la parole durant les commémorations.

"Aujourd'hui, nous sommes près de deux millions, et nous ne sommes pas un chiffre, mais des témoins de l'identité de la patrie qu'Israël a tenté d'assassiner", a-t-il ajouté.

Selon les derniers chiffres du Bureau central des statistiques israéliens (CBS), publiés à l'occasion du 75e anniversaire du pays, Israël compte aujourd'hui plus de 2 millions d'Arabes, soit 21% de la population. Ces chiffres incluent la population de Jérusalem-Est, secteur dont l'annexion par Israël n'est pas reconnue par l'ONU.

Descendante de réfugiés, Nohad Wahdane explique que "ces commémorations sont organisées chaque année pour que les jeunes apprennent leur histoire et ne l'oublient pas".

Abla al-Kouk, directrice d'école, voit elle dans ces commémorations une occasion de "souligner le droit au retour, qui n'est pas soumis à prescription, pour tous ceux qui ont été chassés de leurs terres et de leurs maisons."


Yémen: Le cabinet saoudien espère que les forces des Émirats arabes unis se retireront dans les 24 heures

Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
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  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au STC et à toute autre partie au Yémen
  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

RIYAD: Le cabinet saoudien, présidé par le roi Salman, a exprimé mardi l'espoir que les forces émiraties se retireront du Yémen dans les 24 heures, conformément à la demande yéménite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le cabinet a également déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au Conseil de transition du Sud et à toute autre partie au Yémen, a ajouté SPA.

Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, que le Royaume souhaite renforcer, et a déclaré qu'il se réjouissait de travailler ensemble à tout ce qui renforcerait la prospérité et la stabilité des pays de la région.

Le cabinet a exprimé son regret quant aux résultats des efforts de désescalade que le Royaume a voulu poursuivre et qui se sont heurtés à une escalade injustifiée qui contredit les principes sur lesquels la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen a été fondée, sape ses efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Yémen et est incompatible avec toutes les promesses que le Royaume a reçues des Émirats arabes unis.

Le Cabinet apprécie le rôle de la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans la protection des civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d'Al-Mahra, en réponse à la demande du président du Conseil présidentiel yéménite Rashad Al-Alimi, et dans la réduction de l'escalade afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité et d'empêcher l'expansion du conflit.

Le cabinet a réaffirmé que le Royaume n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute atteinte ou menace à sa sécurité nationale, ainsi que son engagement en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté du Yémen, et son soutien total à M. Al-Alimi et à son gouvernement.

En ce qui concerne les autres affaires régionales, le cabinet a réaffirmé le soutien du Royaume à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à la sécurité de la Somalie, et rejette la déclaration de reconnaissance mutuelle entre Israël et le Somaliland, car elle consacre des mesures séparatistes unilatérales qui violent le droit international.


Cisjordanie: Israël dit avoir tué un homme qui fonçait sur des soldats

 L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé"
  • Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé".

Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé.

Il a également été tué lors de l'attaque. À la suite de cet incident survenu vendredi, l'armée a mené une opération de deux jours dans la ville cisjordanienne de Qabatiya, d'où provenait l'assaillant, arrêtant plusieurs de ses habitants, dont son père et ses frères.

De nombreuses attaques ont été perpétrées en Israël par des Palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les violences se sont également intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des civils et des combattants, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, civils ou soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
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  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

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Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

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Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com