En Gironde, de la terre brûle depuis les incendies de l'été dernier

Cette photo prise le 21 mars 2023 montre un membre de l'Office National des Forêts (ONF) marchant à travers la végétation brûlée dans une zone qui a été ravagée par un feu de forêt durant l'été 2022. (AFP).
Cette photo prise le 21 mars 2023 montre un membre de l'Office National des Forêts (ONF) marchant à travers la végétation brûlée dans une zone qui a été ravagée par un feu de forêt durant l'été 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 16 mai 2023

En Gironde, de la terre brûle depuis les incendies de l'été dernier

  • En trois endroits du Domaine départemental d'Hostens, en pleine forêt des Landes de Gascogne, ce foyer invisible consume inexorablement les veines d'une ancienne mine de lignite
  • Face à cet ennemi invisible, l'édile de la commune, responsable de la sécurité du site, réclame les grands moyens

HOSTENS: Sur les berges calcinées d'un lac de Gironde de petits panaches de fumée s'échappent de terre, seul indice d'un feu toujours actif en sous-sol, dix mois après les gigantesques incendies de l'été dernier.

En trois endroits du Domaine départemental d'Hostens, en pleine forêt des Landes de Gascogne, ce foyer invisible consume inexorablement les veines d'une ancienne mine de lignite. Les fumerons apparaissent et disparaissent à mesure que ce charbon jeune s'embrase en creusant des cheminées jusqu'à la surface.

Au bord du lac du Bousquey, des troncs d'arbres aux racines carbonisées s'affaissent ainsi régulièrement et des crevasses menacent le sentier, interdit au public. Preuve que la bête bouge encore: "Si quelqu'un tombait dans un trou, il serait brûlé vif. Ce serait impossible pour lui d'en ressortir, s'il était seul", prévient le maire d'Hostens, Jean-Louis Dartiailh.

Afin de circonscrire les zones de chaleur, des drones équipés de caméras thermiques ont mesuré des températures souterraines dépassant parfois les 200 degrés.

"Le danger est permanent et invisible. C'est comme mettre les pieds dans un barbecue, au milieu de cendres brûlantes", abonde Laurent Salaün, responsable du service environnement au Département.

Les lacs du domaine d'Hostens, aux plages bordées de pins, ont été aménagés dans les excavations d'une mine à ciel ouvert ayant alimenté en combustible une centrale électrique du début des années 30 jusqu'à sa fermeture en 1963. Au total, plus de 14,5 millions de tonnes de lignite ont été exploitées. Il en resterait encore 300.000 sous terre.

"Malheureusement nous n'avons pas une connaissance précise de toutes les veines de lignite, ni l'expérience" de ce type de feu, souligne Pascale Got, vice-présidente du Département chargée de la protection de l'environnement.

D'autant que la cartographie serait bien approximative. A l'époque des derniers relevés, "quand la veine faisait moins de deux mètres d'épaisseur, on ne la comptabilisait pas", pointe le maire de la commune.

Dans un rapport remis en fin de semaine dernière à la collectivité, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) constate également un "déficit de données précises et récentes de l'état des sous-sols" et juge ce phénomène "complexe" et "inédit en France".

L'observatoire de l'air Atmo Nouvelle-Aquitaine a été chargé, lui, d'une étude sur la toxicité des fumées dégagées.

Laboratoire 

Des opérations tests devraient être réalisées prochainement pour tenter d'éteindre le brasier souterrain.

Car un autre danger guette: ce mélange incandescent, entre tourbe et houille, pourrait consumer la petite végétation et les branchages au sol, alors que la saison des feux ne fait que débuter. Il y a quelques semaines, des flammes ont ainsi parcouru 600 mètres carrés autour du lac de Bernadas.

"Nous devons impérativement éviter qu'il atteigne des zones de végétation intactes", souligne le président du département et du SDIS 33, Jean-Luc Gleyze. "Il est fort probable que les fumerons puissent durer encore des mois, voire plus", admet-il.

Face à cet ennemi invisible, l'édile de la commune, responsable de la sécurité du site, réclame les grands moyens. "Il faut installer des pompes dans le lac et noyer la couche de lignite via des tranchées ou petites bassines. Il n'y a pas tellement d'autres solutions", réclame-t-il, un peu las.

Une solution "très schématique" pour Jean-Luc Gleyze qui juge "illusoire aujourd'hui de pouvoir éteindre la totalité des feux".

La situation est d'autant plus problématique que le domaine d'Hostens doit changer de visage pour devenir, dans le cadre de la mission "Forêt" du Département, un "laboratoire à ciel ouvert" de la biodiversité, selon Mme Got.

Sur la partie classée en réserve biologique intégrale, la nature reprendra ses droits sans intervention humaine. Sur une autre, que la collectivité girondine voulait déboiser avant les incendies, l'agropastoralisme des Landes d'antan fera sa réapparition.

Une pépinière "unique en France" sera également créée à Hostens, chargée de cultiver des essences résilientes face aux dérèglements climatiques - comme les épisodes de sécheresse favorables aux incendies.


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
Short Url
  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Short Url
  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.