L'Afrique tente une mission de paix entre l'Ukraine et la Russie

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé mardi l'envoi de cette mission, incluant outre son pays, le Sénégal, la Zambie, le Congo, l'Ouganda et l'Egypte. (AFP)
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé mardi l'envoi de cette mission, incluant outre son pays, le Sénégal, la Zambie, le Congo, l'Ouganda et l'Egypte. (AFP)
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Publié le Mardi 16 mai 2023

L'Afrique tente une mission de paix entre l'Ukraine et la Russie

  • Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky ont «accepté de recevoir la mission et les chefs d'Etat africains, à Moscou et à Kiev», a déclaré M. Ramaphosa
  • Les détails et le calendrier de la mission n'ont pas été précisés

LE CAP: Une mission de paix menée par six dirigeants africains partira "dès que possible" à Kiev et à Moscou pour tenter de "trouver une solution pacifique" à la guerre en Ukraine sur laquelle les pays du continent n'ont pourtant pas affiché de position commune.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé mardi l'envoi de cette mission, incluant outre son pays, le Sénégal, la Zambie, le Congo, l'Ouganda et l'Egypte.

Les pays africains ont dénoncé moins unanimement que les grandes puissances occidentales l'invasion russe de l'Ukraine de février 2022. Le Sénégal et l'Afrique du Sud se sont notamment abstenus l'an dernier à l'ONU lors du vote d'une résolution condamnant Moscou. L'Erythrée a voté contre, tandis que Kenya et Rwanda se rangeaient du côté occidental.

Proche du Kremlin depuis l'époque de la lutte contre l'apartheid et puissance influente sur le continent, l'Afrique du Sud a refusé de condamner la Russie depuis le début du conflit, affirmant rester "neutre" et vouloir privilégier le dialogue. Une position qui a irrité sur la scène internationale.

Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky ont "accepté de recevoir la mission et les chefs d'Etat africains, à Moscou et à Kiev", a déclaré M. Ramaphosa lors d'une conférence de presse au Cap.

"J'ai convenu avec le président Poutine et le président Zelensky de lancer les préparatifs avec les chefs d'Etat africains", a-t-il poursuivi, précisant s'être entretenu au cours du weekend avec ses homologues russe et ukrainien lors d'"appels téléphoniques séparés".

Les détails et le calendrier de la mission n'ont pas été précisés. Mais "la réussite ou l'échec de cette initiative dépendra des discussions qui auront lieu", a souligné Cyril Ramaphosa, disant espérer "des échanges soutenus".

«Compétition entre puissances»

La veille, le chef d'Etat sud-africain s'était indigné que Pretoria subisse des "pressions extraordinaires" pour choisir son camp, après de récentes tensions avec Washington autour de la question russe. Il a affirmé que l'Afrique du Sud ne se laissera pas entraîner "dans une compétition entre puissances mondiales".

L'ambassadeur américain à Pretoria s'était indigné la semaine dernière qu'un cargo russe ait accosté en décembre près du Cap, l'accusant d'être reparti vers la Russie chargé d'armes et de munitions.

Le gouvernement sud-africain a déclaré qu'il n'existait aucune trace de ventes d'armes approuvées par l'Etat à la Russie sur la période en question et M. Ramaphosa a annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'affaire.

Visiblement courroucée, la ministre de la Défense, Thandi Modise, a déclaré au quotidien Mail & Guardian: "Nous n'avons rien envoyé du tout à la Russie, même pas un morceau de Chappies" (marque locale de chewing-gum).

"Je n'en peux plus qu'on nous parle des Etats-Unis", a-t-elle ajouté, "je ne sais pas combien de fois nous devrons répéter que nous sommes pour la paix".

Des interrogations persistent depuis des mois sur le degré de proximité de Pretoria avec la Russie.

Lundi, le chef de l'armée de terre sud-africaine s'est rendu à Moscou pour discuter de coopération militaire. L'accueil par l'Afrique du Sud en février d'exercices navals avec la Russie et la Chine, peu avant le premier anniversaire de l'invasion russe, avaient déjà suscité les inquiétudes occidentales.

La mission africaine sera la dernière d'une série d'efforts diplomatiques, qui n'ont pas abouti jusqu'à présent, vers un plan de paix en Ukraine.

Un envoyé spécial chinois est attendu cette semaine à Kiev pour promouvoir les négociations de paix menées par Pékin.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, "a accueilli favorablement" le projet de mission africaine, a affirmé Cyril Ramaphosa.

M. Guterres a toutefois estimé la semaine dernière que les négociations de paix n'étaient "pas possibles en ce moment", les deux parties étant "convaincues qu'elles peuvent gagner".

Selon M. Ramaphosa encore, Washington et Londres ont apporté un soutien "prudent" à la mission africaine.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.