«Vers un véhicule fiable, accessible et fabriqué localement»: les ambitions de Neo au Maroc

Conçue et fabriquée par des compétences nationales, Neo Motors s'inscrit dans la volonté du pays de développer son secteur industriel (Photo, Fournie).
Conçue et fabriquée par des compétences nationales, Neo Motors s'inscrit dans la volonté du pays de développer son secteur industriel (Photo, Fournie).
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

«Vers un véhicule fiable, accessible et fabriqué localement»: les ambitions de Neo au Maroc

  • «Nous voulons que nos véhicules soient fiables, accessibles et faits localement»
  • Conçue et fabriquée par des compétences nationales, cette automobile s'inscrit dans la volonté du pays de développer son secteur industriel

CASABLANCA: Une nouvelle voiture sillonnera dans quelques mois les routes du Maroc: Neo, le premier véhicule produit localement. Conçue et fabriquée par des compétences nationales, cette automobile s'inscrit dans la volonté du pays de développer son secteur industriel et de valoriser les talents locaux. Dans une interview accordée à Arab News en français, Nassim Belkhayat, fondateur et directeur de Neo Motors, dévoile les coulisses de ce projet ambitieux.

«Le projet a démarré en 2017 grâce au démarrage de la fabrication d’un moteur au Maroc par le groupe Stellantis. Si un écosystème est présent, nous pouvons faire le travail nous-mêmes.», confie Nassim Belkhayat. Inspirée par la robustesse et la fiabilité de la Jeep Willys de 1940, Neo s'appuie sur un châssis conçu, développé et fabriqué au Maroc. L'assemblage des véhicules a lieu dans un bâtiment de 5 000 m² situé à proximité de Rabat, sur une assiette foncière de deux hectares.

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Lors de la présentation présidée par le Roi Mohammed VI du modèle de la voiture du premier constructeur marocain lundi 15 mai à Rabat (Photo, MAP).

Le roi préside

L'inauguration de la Neo, cette nouvelle figure de proue de l'industrie automobile marocaine, a été célébrée avec éclat lors d'une cérémonie présidée par le Roi Mohammed VI. Une occasion symbolique entend illustrer le soutien royal au progrès industriel et technologique du pays. 

L'attention du Roi portée à l'industrie nationale, particulièrement à l'égard de jeunes créateurs comme Nassim Belkhayat, est un signe manifeste de la volonté d'encourager les initiatives entrepreneuriales marocaine. Une reconnaissance au plus haut sommet de l’Etat à laquelle Nassim Belkhayat est particulièrement sensible.

Des hauts et des bas

Comme toute aventure entrepreneuriale, le parcours de Neo Motors n'a pas été exempt d'embûches. «Nous avons démarré comme une startup qui développe un projet et construit son business plan. Nous y croyions et, convaincus que cela pourrait fonctionner, nous avons misé nos deniers personnels pour assurer le premier prototype roulant.», raconte Nassim Belkhayat. Aujourd'hui, l'entreprise a une capacité de production de 5 000 véhicules et ambitionne d'augmenter cette dernière de 3000 unités en 2024.

La gamme de Neo ne compte pas s'arrêter là. « Nous souhaitons développer de nouveaux modèles que l’on a déjà dans le pipe, notamment un véhicule familial 5 portes, un autre automatique. Nous avons des développements en cours et nous sommes en discussion sur la fabrication d’un véhicule électrique urbain.», explique Nassim Belkhayat. La commercialisation débutera en juin 2023, avec l'inauguration de l'unité de production et les premières livraisons aux clients particuliers et aux entreprises.

Une aventure industrielle

Les premiers modèles seront équipés d'un moteur thermique essence Peugeot de Stellantis, fabriqué au Maroc. C'est sur ce moteur que repose tout l'écosystème de fournisseurs de Neo Motors. Durant la phase de pré-lancement, les clients pourront commander leur véhicule sur le site web de l'entreprise. À partir de juin, des pop-up stores verront le jour dans l'axe Casablanca-Rabat.

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L'inauguration de la Neo, cette nouvelle figure de proue de l'industrie automobile marocaine, a été célébrée avec éclat lors d'une cérémonie présidée par le Roi Mohammed VI (Photo, Nassim Belkhayat).

L'objectif de Nassim Belkhayat et de Neo Motors est bien identifié, et ne diffèrent en rien de celui que pourrait énoncer tout constructeur, automobile: « Nous voulons que nos véhicules soient fiables, accessibles et faits localement. Nous voulons avant tout pousser le consommateur marocain à se diriger vers cette nouvelle voiture produite localement, et pour cela, nous devons surtout gagner sa confiance».

Les consommateurs marocains sont explicitement invités à participer à cette aventure. La route est encore longue, les défis nombreux, mais Neo est prête à prendre son envol, portée par l'énergie, l'ambition et le talent de ceux qui l'ont conçue. Cette voiture n'est pas seulement une première pour le Maroc, elle est aussi le symbole d'une volonté collective, qui avance, qui construit, qui innove et qui a le regard résolument tourné vers l’avenir. Que ce soit sur les routes sinueuses du Rif, les vastes plaines de la Méséta ou dans les rues animées de Casablanca, la Neo a déjà bien avancé dans son périple. Elle est d’ores et déjà, entrée dans l’histoire industrielle du pays.


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.