Marée blanche israélienne à Jérusalem pour une «marche des drapeaux» tendue

Des Israéliens agitent des drapeaux nationaux lors de la «marche des drapeaux» annuelle pour marquer la «Journée de Jérusalem», à Jérusalem le 18 mai 2023 (Photo, AFP).
Des Israéliens agitent des drapeaux nationaux lors de la «marche des drapeaux» annuelle pour marquer la «Journée de Jérusalem», à Jérusalem le 18 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Marée blanche israélienne à Jérusalem pour une «marche des drapeaux» tendue

  • «Yom Yerushalaïm» marque chaque année, selon le calendrier juif la "réunification" de la ville à la suite de la conquête de Jérusalem-Est par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967
  • L'ONU ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-Est par Israël

JERSUALEM: Des dizaines de milliers de juifs ont fêté jeudi "la journée de Jérusalem", dans une ambiance familiale à l'ouest, mais de façon beaucoup plus virulente, voire violente dans le secteur oriental de la Ville sainte occupé et annexé par Israël.

"Yom Yerushalaïm" (en hébreu) marque chaque année, selon le calendrier juif la "réunification" de la ville à la suite de la conquête de Jérusalem-Est par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967.

L'ONU ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-Est par Israël, qu'elle juge "illégale". Et chaque année, la journée est source de tensions, la joie des Israéliens venant heurter les sentiments des Palestiniens qui vivent la journée comme un rappel douloureux de la perte de la ville dont ils espèrent un jour faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Depuis "l'époque du roi David, Jérusalem est la capitale du peuple d'Israël, et la sienne seulement", a déclaré dans la soirée le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

En dehors des dizaines d'événements aux airs de kermesse organisés à l'ouest, la "marche des drapeaux", manifestation nationaliste passant par la Vieille Ville, à l'est, cristallise les tensions. C'est le cas cette année tout particulièrement alors que le conflit israélo-palestinien a déjà fait près de 200 morts depuis le 1er janvier, dont 35 au cours d'une guerre de cinq jours entre l'armée israélienne et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, du 9 au 13 mai.

Vêtus en nombre de T-shirt blancs et arborant des drapeaux israéliens, des dizaines de milliers de manifestants, de jeunes hommes en grande majorité, ont pénétré dans la Vieille Ville par la porte de Damas au nord pour converger vers le mur des Lamentations au sud, où 50 000 personnes ont pris part à la prière juive du soir, selon l'autorité qui gère le site.

«Mort aux Arabes»

Parmi eux, deux figures de l'extrême droite présentes au gouvernement, le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, et son collègue des Finances, Bezalel Smortrich, de nombreux colons du mouvement sioniste religieux ainsi que des membres de l'organisation suprémaciste juive Lehava.

Entre autres slogans racistes, les manifestants ont scandé "Mort aux Arabes!" selon des journalistes de l'AFP, dont certains ont été attaqués au niveau de la porte de Damas à coups de jets de pierres et de bouteilles.

Un porte-parole de la police de Jérusalem a annoncé qu'un adulte et un mineur avaient été arrêtés pour cette agression.

Plus tôt, des correspondants de l'AFP avaient vu de jeunes juifs cracher sur des Palestiniens et en ruer un de coups avant d'être dispersés par la police.

"Les Etats-Unis s'opposent sans équivoque à des propos racistes sous toute forme", a réagi sur Twitter le porte-parole du département d'Etat américain Matthew Miller.

"Nous condamnons les chants haineux comme +mort aux Arabes+ lors des manifestations aujourd'hui à Jerusalem", a-t-il ajouté.

D'une manière générale la journée s'est néanmoins déroulée plus calmement que l'année précédente, où des heurts entre Palestiniens et forces de l'ordre israéliennes, avaient fait au moins 79 blessés.

En 2021, après des semaines de tensions, le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, avait lancé, le jour de la "marche des drapeaux", des roquettes sur Israël, prélude à une guerre de 11 jours entre les deux camps.

A Gaza, plusieurs milliers de personnes brandissant des drapeaux palestiniens se sont rassemblées à la frontière avec Israël, selon des journalistes de l'AFP.

«Roquette d'avertissement»

L'armée israélienne a indiqué de son côté que des "émeutiers" avaient lancé des "engins explosifs" et que les soldats en faction de l'autre côté de la barrière avaient "tiré à balles réelles pour [les] disperser".

Une source de sécurité palestinienne à Gaza a indiqué que le Hamas avait tiré une "roquette d'avertissement" vers la Méditerranée, sans donner de détails.

A Jérusalem, la police israélienne s'était déployée en force dans la rue al-Wad, une des artères principales de la Vieille Ville, sur le trajet autorisé par les autorités, et où les commerçants palestiniens avaient fermé boutique.

La marche s'est achevée en début de soirée au mur des Lamentations, lieu saint pour les juifs situé en contrebas de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam.

L'esplanade est bâtie sur ce que les juifs appellent le mont du Temple, site le plus sacré du judaïsme.

Mercredi, l'Autorité palestinienne avait mis en garde Israël contre son "insistance" à organiser une marche "provocatrice".

"Jérusalem est notre capitale. L'occupation finira par cesser", a déclaré à l'AFP Khaled el-Batsh, un des dirigeants du Hamas à Gaza.

Comme en réponse, M. Ben Gvir a déclaré dans un communiqué publié à l'issue de la marche : "Aujourd'hui, nous disons au Hamas qui nous a menacés [que] Jérusalem est à nous."


Liban: une "série" de frappes israéliennes dans le sud, selon l'agence officielle

Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

BEYROUTH: L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

"Une série de frappes israéliennes" a visé le secteur de Nabatiyé, à une dizaine de kilomètres de la frontière, a rapporté l'agence Ani.

Des médias locaux ont indiqué que les raids avaient touché des secteurs montagneux éloignés des zones d'habitation.

L'Ani a fait état "d'énormes explosions... ayant résonné dans la plupart des zones de Nabatiyé et du sud", provoquant "terreur et panique" parmi les habitants, qui se sont précipités pour aller chercher leurs enfants à l'école, tandis que des ambulances se dirigeaient vers les zones touchées.

Un photographe de l'AFP a vu de la fumée s'élever des collines de la région.

"On a entendu une forte explosion, environ dix frappes consécutives", a déclaré à l'AFP Jamal Sabbagh, un médecin de 29 ans qui effectuait des examens de santé auprès d'écoliers près de la ville de Nabatiyé.

"Certains enfants ont eu peur et il y avait de la panique, les enseignants étaient aussi effrayés", a-t-il confié.

Mercredi, une frappe israélienne à Saïda, également dans le sud du pays, avait tué un commandant du mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah libanais.

Israël est en guerre contre le Hamas depuis que le mouvement palestinien a mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, déclenchant une offensive israélienne dévastatrice dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah, groupe armé libanais soutenu par l'Iran, avait alors ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.

Israël a mené entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne mène régulièrement depuis cette date des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, très affaibli par la guerre.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu.

Beyrouth assure respecter ses engagements et accuse Israël de violer le cessez-le-feu.


Trump à Riyad: un forum économique au centre de toutes les attentions

Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
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  • Des magnats de l'économie américaine, des ministres saoudiens et des chefs d'entreprise participeront à un événement sur invitation à Riyad
  • Selon l’invitation, le forum vise à «approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer le partenariat économique historique

RIYAD: À l’approche de la visite du président américain Donald Trump, l’Arabie saoudite s’apprête à accueillir, le 13 mai prochain, un Forum d’investissement saoudo-américain très attendu, organisé sur invitation uniquement au Ritz-Carlton de Riyad.

Alors que la visite présidentielle attire l’attention internationale, les projecteurs se tournent vers cet événement économique majeur qui réunira quelque 15 ministres et hauts responsables saoudiens, ainsi que les dirigeants de grands projets et entreprises du Royaume. En parallèle, plusieurs figures emblématiques de l’économie américaine y sont attendues, selon des médias américains: Elon Musk, Mark Zuckerberg, Larry Fink, mais aussi Sam Altman (OpenAI), Jane Fraser (Citigroup), Kelly Ortberg (Boeing) et David Sacks, conseiller à la Maison Blanche sur l’IA et les crypto-monnaies.

Selon l’invitation, le forum vise à « approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer notre partenariat économique historique».

Si la coopération militaire et sécuritaire reste un pilier des relations bilatérales, cette rencontre devrait surtout marquer un tournant vers de nouveaux secteurs de collaboration, dans un esprit d’échanges économiques à double sens.

Des accords seront signés qui couvrent des secteurs tels que l'intelligence artificielle, la technologie et la coopération en matière de soins de santé, et leur valeur atteindra probablement au moins 600 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) – un objectif fixé par le prince héritier Mohammed ben Salmane en janvier, lorsqu'il est devenu le premier dirigeant étranger à s'entretenir avec le président Trump après le retour de ce dernier à la Maison-Blanche.

S'exprimant cette semaine depuis l'Institut Milken à Los Angeles, le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, a souligné l'importance stratégique des États-Unis pour le Royaume, saluant leur position unique sur la scène mondiale.
«Il n’existe aucun concurrent proche des États-Unis, que ce soit en matière de profondeur des marchés de capitaux, de leur ampleur ou de leur capacité d’innovation», a-t-il déclaré.

Arab News participera aux tables rondes et couvrira en direct les temps forts du forum d’investissement prévu la semaine prochaine à Riyad.

Le président Trump est attendu à Riyad le 13 mai, où il prendra part le lendemain à un sommet avec les dirigeants du Golfe. Il poursuivra ensuite sa tournée régionale en se rendant à Doha le 14 mai, avant de clore son premier déplacement officiel à l’étranger de ce second mandat à Abou Dhabi, le 15 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite condamne fermement le projet israélien d’annexer Gaza

Des Palestiniens récupèrent des effets personnels dans une école servant d’abri à des déplacés, visée à deux reprises par des frappes israéliennes mardi, ayant fait plus de 25 morts. (AP)
Des Palestiniens récupèrent des effets personnels dans une école servant d’abri à des déplacés, visée à deux reprises par des frappes israéliennes mardi, ayant fait plus de 25 morts. (AP)
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  • Les autorités israéliennes ont approuvé lundi des plans visant à prendre le contrôle de territoires et à déplacer de force la population
  • Le ministère des Affaires étrangères du Royaume condamne fermement les violations du droit international par Israël

RIYAD: Le ministère saoudien des Affaires étrangères a «catégoriquement rejeté» les plans d'Israël visant à étendre ses opérations militaires à Gaza et à prendre le contrôle du territoire.

Le ministère a également «condamné fermement les violations israéliennes continues du droit international et du droit humanitaire international».

Les autorités israéliennes ont approuvé, lundi, une nouvelle opération terrestre visant à prendre le contrôle de certaines parties de Gaza, à déplacer de force les Palestiniens dans le sud du territoire et à contrôler la distribution de l'aide humanitaire. L'armée israélienne fait appel à des dizaines de milliers de soldats de réserve.

L'annonce a suscité une large condamnation internationale. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré qu'il s'opposait fermement à toute tentative d'expansion des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et a souligné l'importance de tenir Israël pour responsable de ses manquements aux résolutions internationales.

Le Royaume continue d'apporter «un soutien indéfectible à la cause palestinienne, conformément à la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale», a ajouté le ministère.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com