G7: Nouvelles sanctions américaines contre la «machine de guerre» russe

Le président américain Joe Biden s'entretient avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida à Hiroshima le 18 mai 2023 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden s'entretient avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida à Hiroshima le 18 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

G7: Nouvelles sanctions américaines contre la «machine de guerre» russe

  • Les principales démocraties industrialisées doivent notamment s'accorder au Japon sur un durcissement face à la Russie
  • Le G7 s'efforcera de perturber les fournitures militaires russes et de combler les lacunes en matière de contournement des sanctions

HIROSHIMA: Les États-Unis ont décidé de nouvelles sanctions "significatives" visant la "machine de guerre russe", a déclaré un haut responsable américain peu avant le début du sommet du G7 à Hiroshima (ouest du Japon) vendredi auquel doit participer le président Joe Biden.

Cette initiative américaine intervient alors que les dirigeants des principales démocraties industrialisées doivent notamment s'accorder au Japon sur un durcissement face à la Russie et trouver une ligne commune face à la puissance militaire et économique croissante de la Chine.

Les mesures des États-Unis ont pour objectif de "restreindre de manière importante l'accès de la Russie à des produits nécessaires à ses capacités de combat", selon un haut responsable de l'administration Biden.

Elles empêcheront "environ 70 entités en Russie et dans d'autres pays de recevoir des biens exportés américains, en ajoutant celles-ci à la liste noire du département du Commerce", a ajouté ce responsable, évoquant plus de 300 nouvelles sanctions contre "des personnes, des organisations, des navires et des avions" à travers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie.

D'autres membres du G7 - qui regroupent États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada - se préparent également à "mettre en place de nouvelles sanctions et barrières à l'exportation", a-t-il précisé.

Le G7 s'efforcera de perturber les fournitures militaires russes, de combler les lacunes en matière de contournement des sanctions, de réduire encore sa dépendance à l'énergie russe, de continuer à limiter l'accès de Moscou au système financier international et de s 'engager à geler les avoirs russes jusqu'à la fin de la guerre, a encore assuré cette source.

Suspense autour de Zelensky
Un responsable de l'Union européenne avait annoncé jeudi que les discussions du G7 porteraient notamment sur l'industrie russe du diamant, qui rapporterait plusieurs milliards de dollars à Moscou chaque année.

"Nous pensons qu'il faut limiter les exportations du commerce russe dans ce secteur", a déclaré cette source, ajoutant que l'adhésion de l'Inde, l'un des principaux importateurs de diamants, serait aussi cruciale pour le succès de toute nouvelle mesure.

Les dirigeants du G7 pourraient présenter leurs arguments directement au Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays entretient des liens militaires étroits avec la Russie, et qui a refusé de condamner l'invasion de Moscou en Ukraine.

L'Inde fait partie des huit pays tiers dont les dirigeants ont été conviés au sommet d'Hiroshima : un moyen pour le G7 de tenter de rallier certains États réticents à s'opposer à la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine et aux ambitions militaires croissantes de Pékin.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devrait s'exprimer par vidéoconférence au cours du week-end. Le gouvernement japonais a écarté l'hypothèse de sa venue en personne, mais les spéculations persistaient.

Les discussions du G7 commenceront désormais vendredi après-midi heure japonaise, après une visite des dirigeants au Parc du mémorial de la paix de Hiroshima.

Les chefs d'État et de gouvernement déposent des gerbes devant le cénotaphe de Hiroshima, qui commémore les quelque 140.000 personnes tuées par la bombe atomique américaine du 6 août 1945.

Le G7 va discuter de sanctions contre les diamants russes selon l'UE selon l'UE

Les dirigeants du G7 vont discuter de sanctions contre le commerce de diamants russes, a déclaré jeudi un responsable de l'UE, dans l'optique de priver Moscou d'une manière pour financer sa guerre en Ukraine.

"Nous pensons qu'il faut limiter les exportations russes dans ce secteur", a déclaré ce responsable, précisant toutefois qu'il était peu probable que le G7 parvienne à un accord final au Japon sur ce sujet sensible.

La Russie a exporté pour près de 5 milliards de dollars de diamants en 2021, selon l'Observatoire de la complexité économique, un site de visualisation de données sur le commerce international créé par le Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Rêve japonais de désarmement
"J'espère qu'ici à Hiroshima, le G7 et les dirigeants d'autres pays montreront leur engagement en faveur de la paix, ce dont l'histoire se souviendra", a déclaré jeudi le Premier ministre japonais Fumio Kishida, qui a ses racines familiales et politiques à Hiroshima et qui aimeraient inscrire le désarmement nucléaire à l'ordre du jour.

Ce moment de souvenir devrait cependant rester alors symbolique que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France disposent de milliers d'ogives nucléaires, et que les autres membres du G7, dont le Japon, sont couverts par le "parapluie nucléaire" américain.

Les espoirs d'avancées dans le désarmement sont encore amoindris par le contexte de tensions accrues avec d'autres puissances nucléaires que sont la Russie, la Corée du Nord et la Chine.

M. Biden deviendra seulement le deuxième président américain en exercice à visiter Hiroshima, mais comme Barack Obama en 2016 il ne devrait pas présenter d'excuses envers le Japon.

Outre l'Ukraine, l'agenda sera aussi dominé par la Chine et la diversification des chaînes d'approvisionnement des pays du G7 pour se prémunir contre le risque de "coercition économique" de Pékin.

"Nous voulons organiser les relations d'approvisionnement, de commerce et d'investissement à l'échelle mondiale de manière à ce que les risques ne soient pas accumulés par la dépendance à l'égard de certains pays", a déclaré jeudi le chancelier Olaf Scholz, sans citer la Chine.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.