Le G7 s'annonce compliqué pour Biden, plombé par le risque de banqueroute

Le président américain a pris le chemin mercredi du sommet du G7 à Hiroshima (Photo, AFP).
Le président américain a pris le chemin mercredi du sommet du G7 à Hiroshima (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

Le G7 s'annonce compliqué pour Biden, plombé par le risque de banqueroute

  • Compliqué de parler d'unité économique contre la Russie et Chine quand «le plus gros problème auquel fait face le reste du G7 dans l'immédiat est (le risque d') un défaut de paiement aux Etats-Unis»
  • Biden reviendra dès dimanche à Washington pour négocier avec l'opposition parlementaire sur un sujet aussi crucial que byzantin vu de l'étranger

WASHINGTON: Comment incarner une Amérique conquérante quand on risque la banqueroute ? Joe Biden, encombré par une crise politique sur la dette, est parti jeudi pour le Japon, avec pour objectif de consolider ses alliances internationales face à Pékin.

"C'est difficile de 'rivaliser avec la Chine' quand on est si occupé à couler son propre navire. De quoi avons-nous l'air ?", s'est indigné sur Twitter Evan Feigenbaum, expert du centre Carnegie Endowment for International Peace et ancien diplomate.

Compliqué de parler d'unité économique contre la Russie et Chine quand "le plus gros problème auquel fait face le reste du G7 dans l'immédiat est (le risque d') un défaut de paiement aux États-Unis", abonde Josh Lipsky du centre de recherches Atlantic Council.

Le président américain a pris le chemin mercredi du sommet du G7 à Hiroshima.

Voyages «reportés»

Mais il a renoncé à se rendre ensuite en Papouasie-Nouvelle-Guinée, une visite destinée à contrer l'influence grandissante de Pékin dans la zone, puis en Australie.

Ces voyages ne sont que "reportés", a assuré son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan mercredi.

"Nous sommes très contents de la position de l'Amérique dans la région indo-pacifique", a-t-il assuré, rappelant que Joe Biden avait reçu récemment à Washington nombre de dirigeants de la zone Asie-Pacifique.

"L'idée que la Chine est là à se réjouir de cette situation est un récit médiatique bien pratique mais cela ne reflète pas la réalité", a encore insisté Jake Sullivan, sur la défensive.

Mais Joe Biden, qui va être de plus en plus accaparé par sa campagne pour 2024, est bel et bien privé d'une occasion en or de marquer des points face à la Chine.

Le démocrate de 80 ans reviendra dès dimanche à Washington pour négocier avec l'opposition parlementaire sur un sujet aussi crucial que byzantin vu de l'étranger : le relèvement par le Congrès du plafond de la dette publique.

Si ce vote n'a pas lieu, les États-Unis pourraient, à partir du 1er juin, être incapables de verser salaires, retraites et prestations sociales, et de payer ce qu'ils doivent à leurs créanciers. Du jamais-vu.

Pour éviter un tel désastre, Joe Biden renonce, pour l'instant, à être le premier président américain à aller en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un pays que son grand rival chinois Xi Jinping avait visité dès 2018.

Il perd aussi l'occasion d'y rencontrer les nombreux chefs d'États insulaires du Pacifique qui avaient prévu de venir à sa rencontre sur place.

Un G7 endetté

Selon la Maison Blanche, le président américain n'a jusqu'ici pas décroché lui-même son téléphone pour avertir le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée de cette occasion manquée, laissant ses conseillers s'en charger.

Jake Sullivan a affirmé que Joe Biden trouverait en 2023 une occasion pour rencontrer les dirigeants de cette zone, que l'Amérique a négligée ces dernières années, mais il n'a pas indiqué de date ni de lieu.

La Maison Blanche a aussi cherché un lot de consolation pour l'Australie, qui vient de s'investir dans un très ambitieux programme de sous-marins avec les États-Unis.

Ce sera donc, sans date pour l'instant, une visite d'État à Washington du chef du gouvernement australien Anthony Albanese, c'est-à-dire une réception particulièrement solennelle.

L'absence de Joe Biden sape toutefois la réunion prévue, dans le cadre spectaculaire de l'opéra de Sydney, avec les dirigeants du Quad - ce format diplomatique (États-Unis, Australie, Japon, Inde) qui hérisse particulièrement Pékin.

L'exécutif américain assure toutefois que le président s'entretiendra avec ces interlocuteurs en marge du G7.

Ce voyage tronqué fait désordre, pour un président qui répète sans cesse que les démocraties, pour s'imposer face aux autocraties, doivent être efficaces, réactives et pragmatiques.

Comment dérouler cet argumentaire, quand les démocrates et les républicains américains sont pris dans un bras de fer politico-budgétaire qui menace l'économie nationale ... et mondiale?

Tous les États du G7 affichent de lourdes dettes publiques - à commencer par le pays hôte, le Japon, record mondial de dette rapportée au Produit intérieur brut.

Mais aucun ne fait face à ce genre d'imbroglio politique autour du plafond d'endettement, comme les États-Unis en ont déjà connu pendant la présidence Obama. Et qui menace de se répéter, dans une Amérique où les clivages partisans sont de plus en plus prononcés.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com