La Grèce aux urnes, Kyriakos Mitsotakis part favori

Le Premier ministre grec et leader du parti conservateur Nouvelle Démocratie, Kyriakos Mitsotakis, s'adresse aux partisans de son parti lors de son dernier meeting pré-électoral en vue des élections générales prévues le 21 mai, avec l'Acropole en arrière-plan, à Athènes, le 19 mai 2023. (Photo Aris MESSINIS / AFP)
Le Premier ministre grec et leader du parti conservateur Nouvelle Démocratie, Kyriakos Mitsotakis, s'adresse aux partisans de son parti lors de son dernier meeting pré-électoral en vue des élections générales prévues le 21 mai, avec l'Acropole en arrière-plan, à Athènes, le 19 mai 2023. (Photo Aris MESSINIS / AFP)
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Publié le Dimanche 21 mai 2023

La Grèce aux urnes, Kyriakos Mitsotakis part favori

  • Depuis des mois, les sondages accordent une avance confortable à Kyriakos Mitsotakis, le dirigeant conservateur de Nouvelle-Démocratie (ND), entre 5 et 7 points
  • En cas d'impossibilité de former un attelage gouvernemental, ce que nombre d'analystes prédisent, un nouveau scrutin devra être convoqué fin juin ou début juillet

ATHÈNES : Le Premier ministre sortant de droite, Kyriakos Mitsotakis, part favori des élections législatives de dimanche en Grèce dont l'issue pourrait toutefois le contraindre à un nouveau scrutin faute de majorité stable.

Face à lui, le dirigeant de la gauche Syriza, Alexis Tsipras, veut reprendre les rênes du pays après un premier mandat de 2015 à 2019 marqué par un bras de fer avec l'Union européenne puis la capitulation lors de houleuses négociations pour sauver la Grèce du marasme financier.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 locales (04H00 GMT). Des sondages effectués à la sortie des urnes seront publiés à la fermeture des bureaux de vote à 19h00 locales (16h00 GMT).

La campagne électorale, jugée atone, s'est achevée vendredi soir lorsqu'au pied de la colline de l'Acropole, Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, a demandé aux électeurs un nouveau mandat de quatre ans pour poursuivre l'édification d'une «nouvelle Grèce».

Au même moment, son rival Alexis Tsipras a prédit la fin du «cauchemar» dimanche et accusé le gouvernement d'avoir mené une politique économique qui a conduit à ce que «la classe moyenne vive avec des coupons» alimentaires.

Depuis des mois, les sondages accordent une avance confortable au dirigeant conservateur de Nouvelle-Démocratie (ND), entre 5 et 7 points.

-Mitsotakis, omniprésent à la télévision-

ND est ainsi créditée de 32,7% des intentions de vote, Syriza de 26%, selon un sondage de la société Arco jeudi. En troisième position, le parti socialiste Pasok-Kinal pourrait récolter 8,3% des suffrages.

Mais un tel score pour la droite ne lui permettrait pas de gouverner seule. Or Kyriakos Mitsotakis a exclu de former une coalition, dans un pays dont la culture politique ne repose pas sur le compromis.

Alexis Tsipras, 48 ans, a déjà fait des appels du pied au dirigeant du Pasok-Kinal, Nikos Androulakis, mais celui-ci a formulé des exigences.

En cas d'impossibilité de former un attelage gouvernemental, ce que nombre d'analystes prédisent, un nouveau scrutin devra être convoqué fin juin ou début juillet.

En tournée électorale de la Crète à la frontière turque, M. Mitsotakis, omniprésent à la télévision, n'a cessé de brandir son bilan économique.

Chômage en baisse, croissance de près de 6% l'an dernier, retour des investissements et envolée du tourisme, l'économie a repris des couleurs après les années de crise aiguë et de plans de sauvetage européens.

Mais la baisse du pouvoir d'achat et les difficultés à boucler les fins de mois restent les principales préoccupations d'une population qui a consenti de douloureux sacrifices ces dix dernières années.

De nombreux Grecs doivent se contenter de bas salaires et ont perdu confiance dans des services publics réduits à peau de chagrin après des cures d'amaigrissement drastiques.

Le pays ploie toujours sous une dette publique de plus de 170% de son PIB.

«La vie, en particulier pour les jeunes, est très difficile», déplore ainsi Dora Vassilopoulo, une Athénienne de 41 ans, énumérant «le niveau élevé du chômage, l'absence de perspectives professionnelles et des salaires qui fondent dès le milieu du mois».

Scandale d'écoutes

«On va de mal en pis. Nous travaillons juste pour survivre», renchérit Giorgos Antonopoulos, 39 ans, employé dans un magasin de Thessalonique, la deuxième ville du pays.

Fin février, la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts a réveillé la colère qui ronge la Grèce depuis la crise et déclenché des manifestations contre le gouvernement conservateur accusé de négligences en matière de sécurité sur le réseau ferré.

Fils d'un ancien Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis se voit aussi reprocher un scandale d'écoutes téléphoniques illégales visant des responsables politiques et des journalistes.

En mars, le Parlement européen a dénoncé des «menaces sérieuses à l'Etat de droit et aux droits fondamentaux» en Grèce, selon l'eurodéputée néerlandaise Sophie in't Veld.

La Grèce, lanterne rouge de l'UE en matière de liberté de la presse dans le classement annuel de Reporters sans frontières, est aussi régulièrement accusée de refouler des migrants vers la Turquie.

Vendredi, le quotidien New York Times a publié une vidéo attestant de telles pratiques illégales qu'Athènes nie avec véhémence.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.