En vedette du G7, Zelensky obtient de nouveaux soutiens diplomatiques et militaires

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky assiste à une réunion bilatérale avec le président américain Joe Biden lors du sommet des dirigeants du G7 à Hiroshima, le 21 mai 2023 (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky assiste à une réunion bilatérale avec le président américain Joe Biden lors du sommet des dirigeants du G7 à Hiroshima, le 21 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 21 mai 2023

En vedette du G7, Zelensky obtient de nouveaux soutiens diplomatiques et militaires

  • Le chef d'Etat ukrainien est arrivé samedi au sommet du G7 à Hiroshima et devrait prononcer dimanche un discours dans cette ville japonaise
  • M. Zelensky s'est déjà entretenu samedi avec ses alliés européens au G7

HIROSHIMA: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a obtenu dimanche de nouvelles promesses de matériel militaire ainsi qu'un soutien diplomatique "inébranlable" des pays du G7 à Hiroshima, au Japon, alors que les forces ukrainiennes semblaient subir un revers à Bakhmout.

Les Etats-Unis ont annoncé une aide militaire supplémentaire de 375 millions de dollars à l'Ukraine, sous la forme de munitions, de missiles antichars et de véhicules blindés notamment, après avoir déjà donné vendredi leur feu vert à de futures livraisons d'avions de combat F-16 par d'autres alliés de Kiev.

Ces annonces sont toutefois intervenues alors que la Russie a revendiqué samedi la prise totale de la ville ukrainienne de Bakhmout, théâtre de la bataille la plus longue et sanglante depuis le début du conflit en février 2022.

M. Zelensky a tenu dimanche à Hiroshima des propos ambigus sur la situation actuelle à Bakhmout, affirmant dans un second temps que la ville n'était "pas occupée" par les Russes.

Dans une séquence pleine de symboles, il s'est aussi recueilli devant le cénotaphe aux victimes du bombardement atomique de Hiroshima.

"Je peux dire franchement que les photos d'Hiroshima détruite me rappellent Bakhmout. Il n'y a absolument plus rien de vivant, tous les bâtiments sont détruits" a-t-il déclaré par la suite, dressant aussi un parallèle entre la renaissance de Hiroshima après la Seconde Guerre mondiale et la reconstruction de l'Ukraine qu'il appelle de ses voeux.

Le président russe Vladimir Poutine "ne brisera pas notre détermination" à soutenir l'Ukraine, dont les alliés "ne faibliront pas", a juré le président américain Joe Biden après un entretien avec M. Zelensky au G7.

"Les dirigeants du G7 ont convié à leur réunion le chef de file du régime de Kiev qu'ils contrôlent et ont transformé l'événement d'Hiroshima en un spectacle de propagande", a rétorqué dimanche le ministère russe des Affaires étrangères.

Zelensky compare les destructions à Bakhmout à celles d'Hiroshima en 1945

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a comparé dimanche les destructions causées par les combats à Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine dont Moscou a revendiqué la capture, à celles du bombardement atomique d'Hiroshima par les Etats-Unis en 1945.

"Je peux dire franchement que les photos d'Hiroshima détruite me rappellent Bakhmout. Il n'y a absolument plus rien de vivant, tous les bâtiments sont détruits (...) une destruction absolue et totale", a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse en marge du sommet du G7 au Japon.

"Aujourd'hui, Hiroshima est une ville reconstruite et nous rêvons de reconstruire nos villes qui sont actuellement en ruines", a encore affirmé le président ukrainien.

Théâtre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière de la guerre débutée en février 2022, Bakhmout, ville de quelque 70.000 habitants avant le conflit, a été dévastée par les combats.

Les images aériennes de Bakhmout montrent des immeubles calcinés et en ruines et des rues jonchées de débris.

Les bombardements à l'arme atomique des villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki par les Etats-Unis ont eu lieu les 6 août et 9 août 1945 lors de la Deuxième guerre mondiale, poussant le gouvernement japonais à capituler.

M. Zelensky s'est recueilli dimanche devant le cénotaphe des victimes de la bombe atomique à Hiroshima, en marge du sommet du G7 organisé dans la ville japonaise.

Le bombardement d'Hiroshima en 1945 a fait environ 140 000 morts.

Les promesses de l'Inde

L'irruption surprise de M. Zelensky à Hiroshima a placé le conflit russo-ukrainien au centre de ce G7 et éclipsé d'autres grandes thématiques du sommet comme les relations des principales démocraties industrialisées avec la Chine.

"En invitant le président Zelensky au Japon, nous avons montré la solidarité inébranlable du G7 avec l'Ukraine", a déclaré le Premier ministre japonais Fumio Kishida, hôte du sommet.

M. Zelensky a enchaîné samedi et dimanche des réunions avec ses homologues du G7, mais également avec des dirigeants de pays tiers invités au sommet, pour plaider auprès d'eux la cause de l'Ukraine et son plan de paix en dix points, centré sur l'exigence d'un retrait des troupes russes du sol ukrainien.

Il semble avoir notamment marqué des points auprès du Premier ministre indien Narendra Modi, qui lui a promis que l'Inde ferait "tout son possible" pour régler le conflit et qu'il comprenait sa "souffrance" et celle du peuple ukrainien.

"Il y avait de l'émotion" autour de M. Zelensky lors d'une conférence dimanche du G7 avec les dirigeants des pays invités (Inde, Brésil, Indonésie, Vietnam...), a confié à l'AFP le président des Comores et de l'Union africaine Azali Assoumani, qui était aussi présent.

"On condamne la guerre, on soutient Zelensky, et aussi, très sincèrement, moi je salue son courage", a ajouté ce dirigeant.

Rendez-vous manqué avec Lula 

Mais l'offensive de charme du président ukrainien a aussi connu une fausse note: le président brésilien Lula ne l'a finalement pas rencontré en tête-à-tête durant le sommet.

Très réticent à condamner l'invasion russe, Lula avait fait polémique le mois dernier en déclarant que les Etats-Unis devaient cesser "d'encourager la guerre" en Ukraine.

Tout en condamnant la "violation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine" et en appelant au dialogue dans les discussions de groupe, Lula s'en est pris dimanche aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies, dont les cinq membres permanents sont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni.

"Les membres permanents perpétuent la longue tradition de mener des guerres non autorisées, que ce soit à des fins d'expansion territoriale ou de changement de régime", a-t-il dit, dans une allusion à l'invasion de l'Irak par une coalition menée par les Etats-Unis en 2003.

M. Zelensky a assuré n'avoir pas pu rencontrer Lula à cause de leurs agendas respectifs trop chargés.

Quand on lui demandé s'il était déçu de ne pas avoir pu converser directement avec Lula, le président ukrainien a répondu: "Je pense que lui était déçu".

M. Zelensky est reparti dimanche en soirée de l'aéroport de Hiroshima, selon la chaîne publique japonaise NHK.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.