Au Soudan, combats à Khartoum malgré l'entrée en vigueur d'une nouvelle trêve

De la fumée s'élève au loin à Khartoum le 22 mai 2023, alors que les combats entre deux généraux rivaux persistent (Photo, AFP).
De la fumée s'élève au loin à Khartoum le 22 mai 2023, alors que les combats entre deux généraux rivaux persistent (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 23 mai 2023

Au Soudan, combats à Khartoum malgré l'entrée en vigueur d'une nouvelle trêve

  • Des habitants de la banlieue nord-est de Khartoum ont rapporté des affrontements
  • Et dans le sud de la capitale soudanaise, des habitants ont dit avoir «entendu des frappes aériennes après l'heure prévue de la trêve»

KHARTOUM: Des combats résonnent dans Khartoum lundi soir malgré l'entrée en vigueur officielle de la trêve d'une semaine entre l'armée et les paramilitaires censée laisser passer civils et aide humanitaire au Soudan.

Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait un millier de morts et plus d'un million de déplacés et réfugiés.

Les combats faiblissent habituellement la nuit, mais lundi soir, après l'entrée en vigueur officielle de la trêve à 19h45 GMT, des habitants de la banlieue nord-est de Khartoum ont rapporté des affrontements à l'AFP.

Et dans le sud de la capitale soudanaise, des habitants ont dit avoir "entendu des frappes aériennes après l'heure prévue de la trêve".

Pour le 37ème jour consécutif, les cinq millions d'habitants de la capitale soudanaise ont passé la journée au milieu des combats, sous une chaleur écrasante, pour la plupart privés d'eau, d'électricité et de télécommunications.

L'ONU a noté en fin d'après-midi "des combats et des mouvements de troupes alors que les deux camps se sont engagés à ne pas chercher à prendre l'avantage militaire avant l'entrée en vigueur de la trêve".

Fuir, voir un médecin ou rétablir l'eau

Pour relancer services et hôpitaux et réapprovisionner stocks humanitaires et marchés pillés ou bombardés, les médiateurs américains et saoudiens ont annoncé avoir obtenu, après deux semaines de négociations, une trêve d'une semaine.

Les deux camps ont annoncé vouloir la respecter mais à Khartoum, les habitants ont dit ne voir aucun préparatif.

"On ne voit aucun signe que les FSR, qui occupent toujours les rues, se préparent à les quitter", rapportait en journée, Mahmoud Salaheddine, un habitant de Khartoum.

Si l'armée contrôle les airs, elle a peu d'hommes dans le centre de la capitale, tandis que les FSR, elles, occupent le terrain à Khartoum. De nombreux habitants les accusent d'avoir pillé leurs maisons ou d'y avoir installé des QG.

Une dizaine de cessez-le-feu ont déjà été promis et aussitôt violés dans le pays d'Afrique de l'Est, l'un des plus pauvres du monde.

Malgré tout, Khaled Saleh, en banlieue de Khartoum, veut y croire.

"Avec un cessez-le-feu, l'eau courante pourra être rétablie et je pourrai enfin aller voir un médecin pour mon diabète et mon hypertension", raconte-t-il.

Othman al-Zein, commerçant au Darfour, la région de l'ouest du pays la plus meurtrie par les combats avec la capitale, espère également trouver un échappatoire.

"Si la trêve tient partout au Soudan, ce dont je doute, je quitterai Nyala", au Darfour-Sud, affirme-t-il, "pour me mettre à l'abri et sauver mes économies".

Car, outre les balles perdues, les Soudanais redoutent les pillages.

Alors que 25 millions des 45 millions de Soudanais ont besoin d'aide humanitaire, selon l'ONU, les vivres se font de plus en plus rares, les banques sont fermées et la plupart des usines agro-alimentaires ont été détruites ou pillées.

"Nous avons tous faim, les enfants, les vieux, tout le monde souffre de la guerre. Nous n'avons plus d'eau", raconte Souad al-Fateh, une habitante de Khartoum. "Il faut vraiment que les deux camps trouvent un accord."

«Mécanisme de surveillance»

Apeurés et affamés, des milliers de Soudanais ou de réfugiés au Soudan quittent chaque jour le pays. Leur nombre au Tchad "augmente très vite" et avoisine les 90 000, s'est alarmée lundi l'ONU qui en comptait 76 000 trois jours auparavant. Si le conflit se poursuit, un million de Soudanais supplémentaires pourraient fuir vers les pays voisins qui redoutent une contagion de la violence.

Les médecins ne cessent d'alerter sur le sort dramatique des hôpitaux : à Khartoum, comme au Darfour, ils sont quasiment tous hors d'usage. Ceux qui n'ont pas été bombardés n'ont plus de stocks ou sont occupés par des belligérants.

Les humanitaires réclament des couloirs sécurisés et, cette fois, assurent Riyad et Washington, il y aura "un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu" regroupant des représentants des deux camps ainsi que des États-Unis et de l'Arabie saoudite.

Devant le Conseil de sécurité à New York, le représentant du Soudan à l'ONU, loyal au général Burhane, a accusé les FSR de toutes les exactions recensées depuis le 15 avril.

Le général Daglo a renvoyé ses accusations à l'armée dans un enregistrement sonore mis en ligne. Il y appelle ses hommes à combattre "jusqu'à la victoire ou le martyre".

L'émissaire de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, avait raconté avoir été "pris par surprise" par les combats lancés alors même que les deux généraux étaient censés se retrouver pour discuter transition démocratique.

En 2021, ils avaient mené ensemble un putsch, interrompant la transition démocratique lancée après 30 années de dictature d'Omar el-Béchir.

Les deux hommes se sont ensuite divisés sur la question de l'intégration des FSR dans l'armée régulière.

Vendredi, le général Burhane a limogé le général Daglo au poste de numéro deux du pouvoir militaire, le remplaçant par Malik Agar. Cet ancien rebelle qui avait signé en 2020 la paix avec Khartoum a rencontré lundi à Juba le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, médiateur traditionnel des conflits au Soudan.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com