Boycottées par l'opposition, législatives sans surprise au Venezuela

Le président du Venezuela Nicolas Maduro s'exprimant lors d'un rassemblement de campagne à Caracas, le 3 décembre 2020, à la veille des élections parlementaires du week-end.  (Jhonn ZERPA / Présidence vénézuélienne / AFP)
Le président du Venezuela Nicolas Maduro s'exprimant lors d'un rassemblement de campagne à Caracas, le 3 décembre 2020, à la veille des élections parlementaires du week-end. (Jhonn ZERPA / Présidence vénézuélienne / AFP)
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Publié le Dimanche 06 décembre 2020

Boycottées par l'opposition, législatives sans surprise au Venezuela

  • Les Vénézuéliens ont commencé à se rendre aux urnes dimanche pour élire un nouveau parlement sans suspense puisque l'opposition a appelé au boycott
  • Depuis novembre 2019, l'inflation a atteint sur un an 4.000%, a indiqué vendredi le parlement vénézuélien, aux mains de l'opposition depuis 2015

CARACAS : Les Vénézuéliens ont commencé à se rendre aux urnes dimanche pour élire un nouveau parlement sans suspense puisque l'opposition a appelé au boycott, le parti du président Nicolas Maduro s'apprêtant à récupérer la seule institution qui manquait à son pouvoir hégémonique.

"L'heure est venue, votons pour la paix, la patrie, l'avenir!", a écrit le président Maduro sur l'application de messagerie instantanée Telegram.

Quelque 14.000 candidats désignés par 107 partis sont en lice pour s'emparer des 277 sièges soumis au suffrage de 20,7 millions d'électeurs auxquels l'opposition a demandé de "rester à la maison".

Cette élection se déroule dans un pays qui traverse une profonde crise politique et économique, étouffé par une inflation galopante, paralysé dans d'interminables files d'attente pour faire le plein d'essence, fatigué du manque d'approvisionnement en eau et en gaz, et excédé par les brutales coupures de courant.

Depuis novembre 2019, l'inflation a atteint sur un an 4.000%, a indiqué vendredi le parlement vénézuélien, aux mains de l'opposition depuis 2015.

"Si vous voulez que nous relancions l'économie, que nous relancions le pays, que nous retrouvions nos salaires il faut aller voter", a déclaré le président Nicolas Maduro dans l'un de ses nombreux appels à la participation pour légitimer son "triomphe" annoncé.

Le parti chaviste au pouvoir, du nom du président socialiste décédé Hugo Chavez (1999-2013), a activé tous les ressorts pour faire de ce vote un rendez-vous "historique" et contredire la participation d'à peine 30% prédite par les instituts de sondage.

Pour Félix Seijas, directeur de l'institut Delphos, le chavisme "a un plafond électoral d'environ 5,5 millions de votants. Son souci est de savoir comment les faire venir aux urnes".

Rassemblements malgré la pandémie de coronavirus, propositions de lois élaborées par les citoyens "qui défendent la famille vénézuélienne", le leader du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), Jorge Rodriguez, a appelé les militants chavistes à se mobiliser "par millions" dimanche "pour dire stop aux sanctions, stop au blocus, respectez le Venezuela".

Les sanctions américaines, qui comprennent un embargo pétrolier en vigueur depuis avril 2019, ont été au centre du discours de campagne chaviste.

Selon l'institut Datanalisis, ces sanctions suscitent 71% de rejet dans la population. Le leader de l'opposition Juan Guaido appelle pourtant à les "amplifier" et tiendra la semaine prochaine une consultation populaire sur laquelle il compte s'appuyer pour proroger son mandat au-delà de sa date d'expiration, le 5 janvier. 

Va-tout 

En choisissant une nouvelle fois de boycotter un scrutin qu'il estime sans garantie, après la présidentielle de 2018 ou le vote sur une Assemblée constituante en 2017, le leader de l'opposition, autoproclamé président par intérim et soutenu par une soixantaine de pays, Etats-Unis en tête, joue son va-tout avec cette consultation aux effets incertains. 

M. Guaido, dont la popularité s'est érodée, se montre pourtant confiant: "j'ai plus que de l'optimisme, j'ai des certitudes", dit-il.

Les Vénézuéliens auront également la possibilité de se prononcer via un vote électronique.

Horacio Medina, membre du comité d'organisation de la consultation, espère franchir "un plancher de 7 millions" de participants, mais quel que soit le chiffre il sera remis en question.

L'opposition avait déjà organisé une consultation indépendante en juillet 2017 contre l'Assemblée constituante proposée par Nicolas Maduro, recueillant 7,5 millions de voix.

L'Assemblée constituante est toujours installée et depuis une décision de la Cour suprême, aux mains du chavisme, elle remplace même dans les faits l'Assemblée nationale en annulant toutes ses décisions.

L'opposition compte surtout sur les condamnations internationales contre ces élections législatives, Juan Guaido répétant que "l'objectif de Maduro n'est même pas de gagner en légitimité" mais d'"anéantir l'alternative démocratique au Venezuela".

Washington a par avance qualifiées les législatives de "ni libres, ni justes", l'Union européenne a appelé sans succès à leur report et l'Organisation des Etats américains (OEA) n'y voit rien de démocratique.

Vendredi, l'Association mondiale des juristes a estimé que ce vote va se résumer à "une fiction sans conséquences juridiques valables". 

Elle demande que "la légitimité de l'Assemblée nationale", seul pouvoir contrôlé par l'opposition, soit préservée au-delà du 5 janvier afin de "garantir la protection des droits de l'homme dans le pays".

L'opposition a rassemblé ses soutiens à l'extérieur du pays, elle espère désormais raviver celui d'une population excédée par une crise économique sans fin.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.